L’ART DIFFICILE DU HORS-JEU (I)

Cette semaine, le hors-jeu passif prôné par le Standard.

Le Standard ne joue pas aussi naïvement le hors-jeu que d’aucuns le prétendent. Son équipe a l’audace de tendre ce piège dans beaucoup de situations. Elle constitue donc à nos yeux un des meilleurs exemples pour analyser quelques aspects relevants de cette pratique.

PHOTO 1 Le hors-jeu passif du jeu en zone

La première photo montre le bloc équipe des Rouches en situation de barrage face à une attaque du RC Genk : Walasiak tente de presser Sigurdsson (flèche bleue) pendant que les défenseurs, Dragutinovic et Vandooren s’alignent sur Onyewu (ligne jaune). Le plus important à ce moment est de garder un maximum de compacité en bloc : les trois défenseurs en ligne ne peuvent surtout pas reculer. Les attaquants ont spontanément tendance à rechercher de l’espace de jeu en profondeur dans le dos de la dernière ligne et courent donc se mettre d’eux-mêmes en position hors-jeu ! On voit ici que les Standardmen exécutent ces principes de zone et de mise en hors-jeu passif quasiment à la perfection puisque Kpaka s’est mis lui-même en position illicite en courant vers l’avant.

PHOTOS 2 et 3 Le hors-jeu passif dans un bloc éclaté, mais en supériorité numérique

La photo 2 montre cinq Standardmen en barrage face à trois Limbourgeois à l’approche de la zone de vérité. Le bloc équipe n’existe plus dans sa profondeur puisque la plupart des médians ne sont plus ici derrière le ballon. Ne pas donner d’espace en gardant la dernière ligne à la même hauteur reste néanmoins un bon principe. Comme ils sont en supériorité et qu’il y danger d’un éventuel tir à distance, le défenseur le plus proche sort pour mettre la pression sur le porteur du ballon (flèche bleue). Les deux latéraux devraient alors serrer vers l’axe et maintenir l’alignement (trait jaune) sur le défenseur central restant.

Sur notre troisième cliché, on voit que le piège du hors-jeu passif fonctionne malgré quelques imperfections dans l’exécution : les deux défenseurs centraux ont tendance à sortir ensemble et les deux latéraux sont de ce fait en retard d’alignement.

PHOTOS 4 et 5 Le hors-jeu passif dans un bloc éclaté, mais en infériorité numérique

Si la photo 4 est aussi le témoin de l’absence d’un bloc équipe en barrage, elle montre néanmoins une situation de jeu radicalement différente. Cette fois-ci, les Rouches sont à 4 contre 6 et loin de la zone de vérité. Il y a un grand espace de jeu axial potentiel dans le dos de la dernière ligne qu’il ne faut absolument pas laisser exploiter. Dans ce cas nous penchons pour une attitude collective différente : se resserrer vers l’axe pour inciter l’adversaire à jouer le ballon vers le flanc, reculer et tenter de freiner sa progression pour donner un peu plus de temps au retour éventuel de coéquipiers, ne pas sortir sur le porteur tant qu’il n’entre pas dans la zone de vérité (flèches jaunes).

Notre dernier cliché montre que malgré les risques engagés par une défense qui s’aligne et qui campe, le manque de lecture du jeu des attaquants bleus les amène quand même à se retrouver off-side !

par Frans Masson

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