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L’argent, toujours l’argent

Les deux vainqueurs F1 sont connus: Mercedes est champion du monde en constructeurs, Lewis Hamilton a remporté son septième titre chez les pilotes. Maintenant, tous les regards sont tournés vers la saison 2021.

La F1 a divulgué le calendrier 2021 la semaine dernière. Il comporte 23 Grands Prix, le plus grand nombre de son histoire. Il y en a trois de plus qu’en 2019 et six de plus que cette saison, qui a toutefois été ramenée de 22 à 17 courses suite à la pandémie. Tous les GP d’Asie et des Amériques ont été annulés. Le circuit n’a roulé qu’en Europe et au Moyen-Orient, et le week-end dernier en Turquie.

Il n’y a pas de restriction en 2021, du moins pour le moment. À en croire Chase Carey, le CEO de la Formule 1, tous les GP pourraient même se dérouler devant un public, certes limité, pour revenir à « un vécu qui devrait redevenir normal. » Et qui doit surtout rapporter beaucoup d’argent à la F1, qui reste sur une très mauvaise année.

Ce nombre-record de GP vient donc à point nommé. Carey doit toutefois combler un vide le 25 avril. La date était réservée au nouveau GP de Hanoï, au Vietnam, mais la course est annulée. Nguyen Duc Chung, le bourgmestre de Hanoï et une des chevilles ouvrières du Grand Prix, est en effet accusé de corruption. En outre, le Vietnam lui-même estime avoir assez de travail avec la lutte contre le virus et les travaux de réparation requis après les nombreuses inondations de ces derniers temps.

La nouvelle saison débute comme d’habitude à Melbourne, en Australie, le 10 mars, avant les Grands Prix de Bahreïn et de Shanghai. La F1 met ensuite le cap sur l’Europe, avec une interruption en juin pour les courses de Bakou, en Azerbaïdjan, et de Montréal (Canada). Un nouveau au calendrier, le GP de Zandvoort, aux Pays-Bas. Il aurait dû retrouver sa place au calendrier en mai dernier, pour la première fois depuis 1985, mais il a été annulé à cause du coronavirus. Il est programmé le 6 septembre 2021, une semaine après la manche belge de Spa-Francorchamps, le 29 août. Fin septembre, le circuit rejoint la Russie et l’Asie (Singapour et le Japon) puis se rend successivement aux USA, au Mexique et au Brésil, avant d’achever la saison fin novembre-début décembre en Arabie Saoudite et à Abu Dhabi.

Le GP d’Arabie Saoudite prévu l’année prochaine se heurte à de vives protestations.

Cette avant-dernière manche, la toute première qui se déroulera dans le royaume islamique, qui devient ainsi le 33e pays-hôte d’un GP, se heurte à de violentes protestations. Des organismes comme Amnesty International et Human Rights Watch accusent l’Arabie Saoudite de bafouer les droits de l’Homme de manière flagrante et de pratiquer le sportwashing, c’est à dire d’améliorer son image négative en multipliant les événements sportifs, entre autres des tournois prestigieux de golf et de tennis, des courses hippiques, des combats de boxe à enjeu mondial, le Dakar et des manches de Formule E.

Plus, à partir de 2021, une course de F1, en soirée, dans les rues illuminées de Djeddah, une ville du littoral, sur les rives de la Mer Rouge. La Formule 1 a conclu avec le royaume un deal de dix ans. En 2023, le Grand Prix doit se dérouler sur un tout nouveau circuit érigé juste en dehors de la capitale, Riyad. C’est là une source bienvenue de rentrées supplémentaires, près de quarante millions d’euros, après la désastreuse saison qui s’achève.

Les huiles de la F1 et les écuries se fichent bien de la mauvaise image de l’Arabie Saoudite. « Nous ne sommes pas une organisation politique », a réagi Christian Horner, le patron de Red Bull. Même Lewis Hamilton, le champion du monde, est resté très vague. « Pour le moment, je ne suis pas suffisamment au courant de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite pour prononcer un jugement. »

Pourtant, cette saison plus que jamais, le Britannique s’est érigé en activiste. Il a soutenu le mouvement Black Lives Matter et il a déjà déclaré que la F1 devrait réfléchir à la manière de contribuer positivement aux évolutions sociétales des pays qu’elle visite. Nous sommes curieux de connaître son opinion, une fois qu’il se sera penché sur le régime saoudien. En attendant, la F1 ne pense qu’à l’argent qu’elle peut récolter dans le désert.

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