L’arbitrage et la vidéo

Les nombreux problèmes rencontrés dans le football actuel, liés à l’erreur d’interprétation de l’arbitre, notamment en ce qui concerne la règle du hors-jeu, relancent l’éternel débat de l’utilisation de la vidéo pour aider les hommes en noir. Mon avis sur cette question a toujours été très tranché mais bien sûr, je ne jouis d’aucune influence sur l’International Board.

Par contre, Michel Platini a donné son avis sur la question lors de l’émission Téléfoot du dimanche 6 novembre dernier et j’étais heureux de l’entendre abonder dans le même sens que le mien en donnant des arguments identiques aux miens ! Il est radicalement contre cet apport technologique. Cela va évidemment faire réagir les gens qui déclarent qu’il faut évoluer avec son temps et que l’utilisation de moyens techniques pour aider les arbitres, c’est faire preuve de progressisme. Mais quitte à me faire traiter de rétrograde par de nombreux  » connaisseurs  » du football, je reste convaincu que la vidéo n’est pas du tout la solution miracle.

Que ferons-nous lorsque l’on verra après avoir visionné les images (je suppose que ce serait le rôle du quatrième arbitre) que le joueur était en position hors-jeu et que le juge de ligne ne l’avait pas signalé ? Reviendra-t-on au hors-jeu de départ et décomptera- t-on le temps perdu à consulter la vidéo ? A contrario, que fera-t-on lorsque l’arbitre de touche lèvera son drapeau et que le joueur ne sera pas en position hors-jeu ? Laissera-t-on continuer la phase à chaque fois que le linesman sanctionnera quelque chose en attendant que ce soit confirmé par le quatrième arbitre qui a vérifié sur la vidéo ? Les défenseurs pourront alors déclarer qu’ils se sont arrêtés en voyant l’assistant lever son drapeau.

On risque de se retrouver devant une pagaille indescriptible et des arrêts à répétition dans certains matches qui vont finir par lasser. Actuellement, les téléspectateurs peuvent déjà, devant leur téléviseur, vérifier les erreurs de jugement des arbitres, mais que se passera-t-il lorsque les spectateurs présents au match verront (preuve à l’appui puisque l’on reviendra sur la décision initiale) que l’homme en noir s’est trompé ? On risque, face à une accumulation d’erreurs, de s’en prendre aux directeurs de jeu verbalement, voire physiquement. Sans parler du rôle de l’assistant qui risque d’être très dévalorisant, car continuellement contesté par les images.

Maintenant, je suis pour la vidéo placée sur la ligne de but pour voir si le ballon a franchi la ligne (dans certains cas, plusieurs joueurs repliés dans leur but empêchent l’£il de la caméra de faire correctement son travail), pour régler des cas disciplinaires après le match (comme en Allemagne, Angleterre ou Italie par exemple), voire pour filmer ce qui se passe dans les 16 mètres, notamment sur corner.

L’erreur humaine des joueurs et des arbitres fait partie intégrante, depuis toujours, du monde du foot. Essayons de limiter cette erreur en améliorant le niveau de tout le monde mais pas en robotisant notre sport favori. l

étienne delangre

Chouette, Michel Platini est aussi contre cet apport technologique !

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