L’ANTICIPATION DÉFENSIVE

Comment ne pas se laisser surprendre par une reconversion éclair de la part de l’équipe adverse?

Comment ne pas se laisser surprendre par une reconversion éclair de la part de l’équipe adverse?

LA RECONVERSION POSSESSION-PERTE

Un match de foot est le résultat d’une succession de situations de jeu différentes et guère reproductibles classées en deux grandes catégories: celles où notre équipe possède la balle et celles où c’est l’adversaire qui en est le maître. De nombreux changements de propriétaires du ballon font donc partie du paysage d’une rencontre.

Lorsqu’une équipe perd l’objet tant convoité au profit de son adversaire, c’est durant ces quelques fameuses secondes nécessaires à sa réorganisation qu’elle est souvent la plus vulnérable: c’est la période de reconversion possession-perte. Actuellement, la plupart des équipes utilisent des boucliers pour ces moments délicats!

UN BOUCLIER DìFENSIF PERMANENT

Plusieurs difficultés surgissent au moment de la perte de balle. Passer d’un état d’esprit conquérant et créatif à celui qui consiste à s’adapter et à défendre, coûte de l’énergie et donc du temps. Ensuite, il en va de même lorsqu’il s’agit de replacer un maximum de joueurs derrière la balle afin de dresser un écran entre celle-ci et le but à défendre. Enfin, réorganiser et donc repositionner les acteurs là où ils ont initialement été prévus est aussi une nécessité de premier ordre afin de bien faire fonctionner les différents automatismes défensifs. Ainsi, quelques échanges adverses, précis et rapides avec pour seul objectif la profondeur, suffisent souvent à créer une réelle occasion de but!

Conserver la direction des opérations par une bonne circulation de balle est un bon antidote puisqu’il réduit le nombre de reconversions. Mais cela reste insuffisant. Anticiper en mettant en place de manière permanente un minimum de joueurs à vocation prioritairement défensive est la meilleure des préventions!

LES FORMES DE BOUCLIERS

En cette période de début de championnat, beaucoup d’entraîneurs auront mis au point le nombre de joueurs mais aussi leur manière de fonctionner dans la prévention des moments de reconversion possession-perte. C’est une question d’organisation et de rigueur. C’est bien sûr aussi un aspect important à ne pas rater lorsqu’on a pour mission l’observation d’un futur adversaire.

La forme du bouclier défensif est une représentation schématique de la figure géométrique qui se dégage des différentes positions des joueurs se préparant à défendre alors que leur équipe contrôle encore la balle. Tout en étant variable, cette forme contient toujours une assise défensive (2 à 4 défenseurs) et une ou deux pointes (1 ou 2 médians défensifs) pour mettre la pression immédiate sur l’adversaire porteur du ballon. Les figures les plus courantes sont le triangle, le carré, le « T » et le trapèze. L’objectif est que l’adversaire soit immédiatement empêché de jouer dans la profondeur lorsqu’il récupère la balle.

En triangleEn carréEn forme de « T »En forme de trapèze

L’ìQUILIBRE RESTE UNE QUESTION D’ANIMATION

Prévoir un bouclier défensif permanent n’est absolument pas synonyme ni d’antijeu, ni de velléités ultra défensives; tout est une question d’équilibre. C’est la proportion entre le nombre de joueurs défensifs et le nombre restant d’offensifs qui définit le style d’une équipe. Ainsi, un dispositif en 4-4-2 peut être animé de manière offensive alors qu’un 3-5-2 peut s’articuler plus défensivement: tout est une question d’animation. Un 4-4-2, qui chaque fois que l’équipe possède la balle, voit un arrière sortir et un seul médian central rester en barrage, propose 6 joueurs offensifs pour 5 qui restent défensivement disciplinés. Cette équipe est à 55 % offensive. Par contre, une formation en 3-5-2, qui chaque fois qu’elle attaque, maintient défensivement organisés 3 arrières et 2 médians, ne propose que 45 % de jeu offensif! Nous ne prendrons position ni pour l’un, ni pour l’autre; la tâche essentielle pour un entraîneur d’une équipe sera toujours de tout mettre en oeuvre pour gagner. Une des facettes de son travail est donc d’adapter son organisation à l’ensemble des qualités et des défauts du noyau dont il dispose afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Mais ceci est une autre question, c’est de l’art, au sens le plus noble du terme!

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