L’ANNÉE DU ROI LION

La victoire de MarioCipollini à San Remo marquait le début d’une saison exceptionnelle. La semaine suivante, Il Magnifico remportait pour la troisième fois Gand-Wevelgem. Cette fois, il ne s’imposait pas au sprint mais roulait à visière découverte. Au Giro, il remportait six étapes, son record personnel. Et à la fin de l’été, il couronnait sa carrière par un titre de champion du monde sur le circuit ultra-plat de Zolder.

Pour son seul championnat du monde professionnel, il avait réussi à mettre d’accord toutes les vedettes de la squadra azzurra. Son jeune rival, Alessandro Petacchi, désigné comme son successeur, se sacrifiait pour lui. Sous le maillot arc-en-ciel, Cipo allait encore remporter deux étapes du Giro, portant son total à 42 et battant ainsi le record détenu depuis 1933 par Alfredo Binda.

Deux ans plus tard, le mardi 26 avril 2005, à dix jours du départ du Giro, son équipe Liquigas envoie un communiqué intitulé : Mario Cipollini met un terme à sa carrière.  » Il y a deux mois, j’ai tout fait pour remporter Milan-San Remo une deuxième fois mais à la fin de la journée, j’ai compris qu’il était l’heure d’accepter mes limites. Ma tête en voulait encore mais plus mes jambes.  »

Le Giro lui offrira un dernier show. A la fin du prologue, il effectuera lui aussi le trajet en guest star. Sur un vélo et dans un équipement roses, The Pink Panther attirera à nouveau tous les regards.

Milan-San Remo 2005 avait donc été sa dernière course officielle. La boucle semblait bouclée mais l’appel du cyclisme était plus fort. En février 2008, après 1064 jours sans compétition et à près de 41 ans, le Roi Lion épinglait à nouveau un dossard sur un maillot Rock Racing, l’équipe américaine de troisième division du gourou de la mode Michael Ball.

Il se classait encore troisième d’une étape du Tour de Californie, derrière Tom Boonen et Heinrich Haussler mais devant Mark Cavendish. Cipo commençait à rêver tout haut d’une participation à Milan-San Remo mais le règlement du Pro Tour n’autorisait pas les équipes continentales. A quelques jours de la Classicissima, énervé par l’amateurisme de la direction de l’équipe, il rompait son contrat.

Cipollini continuait cependant à soigner son corps. Chaque jour, à onze heures tapantes, il montait sur son vélo. En mars 2012, la Gazzetta dello Sport annonçait un deuxième come-back.  » Je m’entraîne beaucoup, mon dos et mon genou me font un peu souffrir mais le moteur est intact « , disait le Toscan qui, au Giro, devait emmener le sprint pour Andrea Guardini. A L’époque, celui-ci roulait sur un vélo Cipollini. Mais c’était juste un coup de pub : Cipo n’allait jamais revenir.

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