L’ANGUILLE

François Sterchele (23 ans) est un marrant et la révélation de la série.

Le Sporting de Charleroi vient de faire signer le jeune attaquant François Sterchele pour une période de deux ans. Dame, il avait déjà inscrit 18 buts et délivré 10 assists avant le week-end dernier pour le compte d’Oud-Heverlee Leuven, deuxième de la série au même moment…

D’aucuns le considèrent déjà comme une perle. Stéphane Huet, son entraîneur à La Calamine l’an passé, tenait déjà des propos similaires à son égard dans le cadre de notre enquête publiée en fin de saison dernière sur la question de savoir qui allait succéder à Pieroni sur le plan d’une percée de l’inconnu vers le plus haut niveau :  » Mon goleador de 22 ans, est très rapide, dribble facilement un adversaire et excelle dans le un contre un. C’est clair que plusieurs clubs sont déjà dessus « . Bien vu…

Sterchele peut aussi se targuer d’être un gai luron. Il aime faire rire. Un exemple : le message de son répondeur téléphonique :  » Bonjour. Faites-moi part de votre sexe et de vos mensurations et peut-être que je vous contacterai « .

Mais pour l’interview, il est sérieux, hein !

François Sterchele : L’objectif du début d’année était de remporter une tranche afin de participer au tour final. Cette mission est d’ores et déjà accomplie. De plus, les dirigeants souhaitent que leur club soit promu cette année. Dans ce sens, ils ont fait d’énormes efforts au niveau des infrastructures. Une nouvelle tribune est venue embellir le stade. Au niveau du jeu et de la tactique, notre entraîneur, Guido Brepoels, adapte ses choix à l’adversaire. On a déjà évolué avec un, deux, voire trois avants. On travaille toute la semaine le système que le coach aura préétabli. Dans celui-ci, je joue comme pur attaquant de pointe.

Wallon et Flamands

Est-il compliqué pour un Wallon de s’intégrer dans une équipe flamande ?

Non, ça n’a pas été mon cas. Brepoels ne parle pas français mais son adjoint est bilingue et prend très souvent et gentiment la peine de me traduire ses propos. Pratiquement, tous les joueurs sont bilingues. Je n’ai donc eu aucun problème d’intégration. L’ambiance est excellente. Les Flamands et les Wallons ne sont pas si différents. C’est dommage ce qui se passe pour le moment en Belgique… Toutefois, j’insisterai quand même sur le fait que les Flamands de mon club sont très professionnels. Quand on fait un cinq contre cinq à une séance d’entraînement, c’est toujours très sérieux. Ils se donnent tous à 200 %. Dans le vestiaire et en dehors, on forme vraiment une bande de potes.

As-tu pleinement recouvré tes moyens depuis ta blessure ?

Je suis en tout cas à nouveau opérationnel. Je me suis en fait occasionné une entorse à la cheville et un ligament a été partiellement touché. Mais je suis persuadé du fait que je vais revenir en pleine forme. Mon moral est au beau fixe et je suis extrêmement motivé. Ça me fait énormément plaisir de pouvoir rejouer mais je suis conscient qu’on m’attend au tournant. C’était déjà le cas en arrivant à Louvain. De nombreuses personnes ont tenu à m’avertir que j’allais me casser les dents. Ils pensaient que le fait d’être wallon n’allait pas jouer en ma faveur. Mais ils se sont mis le doigt dans l’£il. On a, comme je l’ai dit, un groupe très soudé et un environnement propice à la progression. Notre staff est composé de dix personnes, qui sont continuellement à nos petits soins. C’est incroyable le fossé qui existe par rapport aux formations wallonnes. On s’entraînait trois fois par semaine à La Calamine. Dorénavant, on a droit à cinq séances et un kiné est chaque fois présent.

Une question jamais évidente : comment te définirais-tu en tant que joueur ?

Mes défauts sont ceux que le staff a mis en évidence. Il y a mon travail défensif, mon jeu de tête en zone de conclusion et mon pied gauche. J’ai déjà été entraîné personnellement afin de tenter de résorber ces difficultés. Concernant mes qualités, c’est moins évident. Je dirai que j’ai le sens du but et une bonne technique. Logique pour un attaquant…

Encore nulle part

La presse locale t’a déjà surnommé l’Anguille.

Oui. C’est sans doute à cause du fait que je parviens à m’infiltrer dans des trous de souris. Je suis vraiment content qu’on s’intéresse à moi. Je savoure chaque instant. Je suis très content de mes performances mais je n’oublie pas qu’elles sont en partie dues au travail de mes coéquipiers. Les dix autres joueurs sont très bons et tous aptes à délivrer une excellente passe. Mais je garde dans un coin de ma tête que je ne suis encore nulle part. La différence entre la Promotion et la D3 est immense. Surtout au niveau de l’engagement et de la vitesse d’exécution.

Comment vis-tu ton futur transfert à Charleroi ?

C’est extraordinaire. L’an passé, je jouais en Promotion et il y a trois ans, en Provinciales ! A 23 ans, mon rêve se réalise enfin. Mais c’est fini de rigoler maintenant ! La vraie vie va commencer. Il ne suffira plus d’être professionnel en montant sur le terrain. Il faudra également être sérieux dans la vie de tous les jours. J’ai toujours tout basé sur le foot et voulu évoluer plus haut. Mes précédents entraîneurs m’ont souvent dit que j’avais des possibilités pour évoluer en D1. Et je ne suis pas non plus du genre à douter. Donc je fonce. Lorsque j’ai signé à Louvain, des gens m’ont averti que si je marquais une quinzaine de buts, quelques clubs de D1 me convoiteraient immédiatement. C’était vrai ! J’ai vraiment de la chance d’avoir signé au Sporting.

Est-il facile de garder la tête froide à ton âge ?

Si on ne se prend pas la tête dans la vie quotidienne, pourquoi se la prendre au niveau du foot. Zinédine Zidane a été Ballon d’Or et il est resté simple et humble. De plus, j’aime me marrer et faire marrer. J’ai suivi une formation d’animateur au Club Med et cela m’aide pour gérer ma vie sociale.

Comment le contact avec Charleroi s’est-il établi ?

Par l’intermédiaire d’un manager. Le Sporting m’a apparemment visionné une dizaine de fois et les scouts ont émis des avis favorables. Mon manager et moi avons ensuite été discuter avec Raymond Mommens et Abbas Bayat. Leur discours m’a enchanté. L’an dernier, j’ai eu des contacts avec d’autres clubs. J’ai trouvé préférable de réaliser une année intermédiaire en D3. Le pas à franchir était déjà immense. Cette année, il n’y a que les Carolos qui m’ont contacté. La presse flamande a fait état de l’intérêt de Mouscron mais il n’y avait rien de très concret.

Comment envisages-tu ta prochaine saison ?

Je n’ai aucune idée à ce propos. On verra bien ! J’espère juste parvenir à m’adapter le plus rapidement possible. J’aurai plus ou moins six entraînements par semaine. Il va falloir s’accrocher. Mais c’est de toute manière tout pour le foot. Dans n’importe quel domaine, si on n’est pas passionné, on ne peut pas aller très loin. J’ai toujours tout misé sur le foot et cela n’est pas près de changer !

Tim Baete

 » Ma formation d’ANIMATEUR AU CLUB MED m’aide à gérer ma vie sociale !  »

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