L’amour foot

Beaucoup sont appelés mais peu sont élus. L’adage, bien connu, est à coup sûr d’application aux entraîneurs. Depuis l’instauration de la Pro Licence, en 1998, pas moins de 143 d’entre eux ont obtenu le précieux sésame. Mais comme les places sont comptées au plus haut niveau et dans l’antichambre de notre élite footballistique, bon nombre de ces diplômés se retrouvent inévitablement sur le carreau chaque année. A l’image de DirkGeeraerd (né le 2 décembre 1963), dont le dernier club fut Berchem en 2013-14.

 » J’y ai été remplacé par un ancien joueur du cru, devenu international un jour, de surcroît, Eric Van Meir « , dit-il.  » Et ce n’était pas la première fois, dans ma carrière, que j’ai dû céder mon poste à un collègue au nom plus ronflant. Le même cas de figure s’était présenté à Roulers, où DennisVanWijk m’avait succédé en 2008. Et à Waasland Beveren, quatre ans plus tard, c’est GlenDeBoeck qui avait assuré la relève.  »

Pour la petite histoire, on notera qu’aucun de ces suppléants ne s’est inscrit dans la durée. Van Meir a tiré sa révérence au Rooi au tout début de la campagne actuelle déjà, Van Wijk, spécialiste de la montée en Jupiler League, a été remercié pour services rendus à Westerlo, cette saison, aussi avant d’être repêché in extremis par le Cercle Bruges la semaine passée. Quant à De Boeck, échaudé par ses expériences de coach dans le monde du ballon rond, il a préféré entre-temps se tourner vers le privé.

 » Je puis encore comprendre, dans une certaine mesure, que des clubs s’adressent à des anciens de leur giron, ou de D1, pour diriger leur équipe-fanion « , poursuit-il.  » Car pareils profils passent toujours bien auprès de sponsors potentiels, par exemple. En revanche, ce que je conçois moins, c’est que des dirigeants fassent appel à des éléments sans expérience pour sauver ce qui peut encore l’être (une référence, manifestement, au cas d’IvanLeko, passé sanstransition de joueur à Lokeren au statut de mentor à l’OHL, sans succès). Ou que d’autres s’adressent à des étrangers, sans la moindre connaissance du football belge, pour tenter d’inverser la tendance (allusion aux expériences de Slavisa Stojanovic au Lierse ou encored’Alex McLeish à Genk, ndlr). Pour quel résultat, finalement ?  »

Poser la question, c’est y répondre, bien sûr. Sans compter que d’autres artifices indisposent encore notre homme. Comme ces entités qui ne disposent pas d’un T1 détenteur du diplôme requis pour driver une Première mais qui contournent le règlement par la présence dans leur staff technique d’un technicien qui possède bel et bien le fameux papier.  » A l’échelon supérieur, j’estime que ce ne serait pas un luxe de ne tabler que sur des mentors qui disposent des compétences requises « , glisse-t-il.  » Personnellement, ça ne me dérangerait pas, dans ce cadre-là, d’officier comme assistant, voire T3. Car le foot est et reste une passion étroitement chevillée au corps chez moi.  »

En attendant la délivrance, Geeraerd vaque à l’occupation qu’il a toujours exercée en dehors des terrains : celle d’assistant social à l’aéroport de Zaventem.  » Mon quotidien, ce sont les personnes qui souffrent de burn-out, de maltraitance, voire de toutes sortes de formes de harcèlement « , souligne-t-il.  » Un autre aspect de mon job, toujours lié à l’aspect HealthandSafety, concerne des plannings, sur le plan médical notamment. Le dernier en date était, à cet effet, la vaccination des membres du personnel contre la grippe.

En raison de mes implications passées, dans le monde du football, je bénéficie d’un horaire souple, puisque mes journées se déroulent de 6 h du matin à 15 h. C’était compatible avec les exigences d’un club comme Berchem, où les footballeurs ne s’entraînaient qu’en soirée. Mais si d’aventure un club pro fait appel à moi, pas de problème. A l’époque où je drivais Roulers et Waasland Beveren, je prenais tout simplement des congés sans solde. Et je jouis toujours de cette latitude aujourd’hui.  »

PAR BRUNO GOVERS

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