L’AMBITION DU 3-4-3 (I)

Cette disposition audacieuse n’est plus seulement l’apanage de quelques grandes équipes étrangères : Anderlecht s’y risque aussi !

Plusieurs changements au niveau de l’équipe fanion chez les Mauves ont marqué la fin de cette saison 2004-2005. L’état d’esprit ou le mental en est certes un. Placer les joueurs sur le terrain pour qu’ils puissent montrer leurs qualités et cacher au maximum leurs défauts est un moyen pour qu’ils trouvent la confiance. Au vu du rapport des points positifs et des manquements des joueurs du noyau d’Anderlecht, il est évident que la meilleure option au niveau animation passe par une priorité à l’offensive !

Ainsi, les hommes coachés par Franky Vercauteren, osent maintenant s’animer autour d’un dispositif audacieux et conquérant puisque basé en moyenne sur un 1-3-4-3. Les images de leur déplacement à Westerlo nous permettent d’analyser quelques avantages et défauts majeurs spécifiques à ce dispositif.

1-2. Le dispositif de base

L’image 1 montre l’occupation moyenne du terrain par les joueurs d’Anderlecht lors de leur match à Westerlo : c’est ce qu’on appelle le dispositif de base. C’est en quelque sorte la position moyenne de chaque joueur lorsqu’on additionne tous les endroits où il a pu se trouver tant lorsque son équipe attaque que lorsqu’elle est appelée à défendre.

La photo 2 prouve l’existence du schéma expliqué ci-dessus : 3 défenseurs (cercles rouges), 4 médians (cercles jaunes) et 3 attaquants (cercles bleus).

3. Premier avantage : exploiter les qualités offensives particulières de certains joueurs défensifs.

C’est donner la priorité à l’offensive puisque souvent seuls 3 défenseurs doivent en garder sous la pédale pour rester en position défensive. C’est donc favoriser l’éclosion du potentiel offensif que certains défenseurs ont en eux, comme par exemple Olivier Deschacht, Anthony Vanden Borre ou Vincent Kompany.

La photo 3 montre Vanden Borre (flèche blanche) en pénétration profonde à droite du rectangle adverse.

4. Deuxième avantage : pénétration collective par les flancs.

La double occupation, souvent profonde, des flancs est recherchée : on vise ainsi la pénétration le long de la ligne de touche et vers les coins adverses.

La photo 4 témoigne de nombreuses combinaisons de pénétration par les flancs : on voit ici Deschacht en triangulation offensive avec Christian Wilhelmsson et Pär Zetterberg.

5. Troisième avantage : reconversion facile en un pressing collectif haut

La recherche des combinaisons le long des flancs doublement occupés, conjugués avec les glissements supplémentaires de l’un ou l’autre élément, font qu’il y a souvent une densité importante de joueurs le long des lignes de touches dans le camp adverse. Si la balle est perdue, cela permet à tous ceux qui se trouvent autour du ballon de déclencher un pressing collectif immédiat là où l’adversaire est le plus faible, c’est-à-dire dans son propre camp !

La photo 5 montre un pressing collectif très haut de quatre Anderlechtois sur des joueurs de Westerlo, qui ont des difficultés de sortir de leur tiers défensif. Une récupération du cuir déclenchera immédiatement une situation dangereuse pour les Anversois.n

par Frans Masson

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