L’Albert hall

Le club a opté pour un duo que les dirigeants présentent comme complémentaire.

L’Albert avait fini la saison dans la liesse mais les portes du stade venaient à peine de se refermer que tout semblait partir en vrille. Le sauveur Albert Cartier filait à l’anglaise et les joueurs rejoignaient leur villégiature de vacances, en espérant trouver un nouvel employeur et ne jamais revenir dans la cité du Doudou. Ils ont l’air de partir par grappes. Wilfried Dalmat a signé au Standard, Benjamin Nicaise devrait parapher son contrat chez les champions de Belgique dès son retour de vacances, Adriano Duarte, Daré Nibombe et François Zoko contestent toujours leur levée d’option. Zoko a déjà signé à Genclerbirligi, en Turquie. Quant à Hocine Ragued et Mohamed Dahmane, ils ne sont pas insensibles aux convoitises turques. Sandro Cordaro est également sur le point de partir. Pour le remplacer, le nouveau coach Philippe Saint-Jean verrait d’un bon £il l’arrivée de Paco Sanchez (Dender) et parle, en plus, de Jean-Philippe Charlet (Mouscron).

1.Le choix du T1 et ses tergiversations

Les dossiers se sont empilés sur le bureau du président Dominique Leone et du directeur général Alain Lommers. Longtemps, la piste française fut privilégiée. Surtout pour prolonger l’état d’esprit mis en place par Cartier. Le Vosgien avait trouvé les mots pour remettre la colonie française sur les rails.  » Nous aimons bien, le président et moi, les entraîneurs français. Surtout grâce à leur formation bien plus poussée que celle de leurs homologues belges « , explique Lommers. Les noms de Serge Romano, l’ancien entraîneur de Sedan, de Francis De Taddeo, l’ancien de Metz, de Patrick Rémy, l’ancien de Gand et de Caen, et surtout celui de Didier Ollé-Nicolle, l’actuel coach de Clermont, ont circulé. Mons a attendu que Ollé-Nicolle, dont la femme est Valenciennoise et qui a toujours voulu entraîner en Belgique ou dans le Nord de la France, se dégage de son contrat à Clermont mais le président du club auvergnat a fermé la porte à toute velléité de départ de son entraîneur.

Une fois la piste française épuisée, Mons a épluché les candidatures belges.  » Au total, on a vu six, sept candidats dont Marc Wilmots, Luka Peruzovic et… Cartier « , ajoute Lommers. Car, une fois la porte claquée, Cartier a pensé trouver meilleur challenge ailleurs (tant au niveau sportif, que financier et surtout vision à long terme, ce qu’il ne trouvait plus à Mons) mais devant le manque d’opportunités, Cartier flirta de nouveau avec Mons, augmentant au passage ses exigences, ce que la direction montoise a modérément apprécié.  » Rapidement, deux noms se sont dégagés : Marc Brys et Philippe Saint-Jean. Ce premier tour de table n’a porté que sur la vision sportive, le projet global et la stratégie. Une fois les deux noms retenus, on a évoqué le volet financier. Il n’y a pas eu de problème à ce niveau-là « . Et c’est finalement Saint-Jean qui a émergé d’une courte tête.  » Son projet nous semblait plus global. Il est proche du centre de formation et a de bons rapports avec Christophe Dessy « . Pourtant, le profil de Saint-Jean ressemble très fort à celui de Riga, qui fut limogé  » car son discours ne passait plus auprès des joueurs « .  » Certes, Saint-Jean est passe-partout dans les médias comme l’était Riga. Mais il dispose d’une expérience d’entraîneur d’une vingtaine d’années que José n’avait pas. De plus, le profil de Saint-Jean nous a conduit à faire appel à un adjoint différent « .

Quant à Brys, il a été éconduit. Certains proches du club étaient réticents à accueillir un mentor néerlandophone. La paire Leone-Lommers penchait pourtant clairement pour un membre néerlandophone au sein de la cellule sportive. Soit au poste de T1, soit au poste de T2 (option finalement retenue).

2. Thierry Pister et ses antécédents

Pour épauler Philippe Saint-Jean, les dirigeants montois ont également décidé de renouveler une partie du staff technique. Exit Michel Wintacq, présent au club depuis neuf ans et pompier de service à l’occasion.  » Il a rempli de grands et bons services mais il était temps de changer. Pour lui comme pour nous « , lâche Lommers.  » De plus, les T2 doivent avoir maintenant un diplôme UEFA-A, que Michel n’avait pas « . Mis sur la sellette l’année passée, Wintacq n’a pu éviter que le couperet tombe. Pour le remplacer, c’est un ancien serviteur maison, Thierry Pister qui a été choisi. Un bon choix si on considère les états de service de Pister, ancien joueur de Gand, de l’Antwerp, de Toulon, du Standard, de Lausanne et de Beveren et ancien entraîneur de Mons, Beveren, Renaix, Allianssi et Tournai. Mais également une surprise. D’abord car Pister a toujours évolué comme entraîneur principal, depuis ses débuts dans la profession en 1998. Ensuite car il commençait seulement à se remettre en selle après une éclipse de trois ans. Pister a en effet été mis en cause, en 2005, dans une affaire de matches truqués en Finlande lorsqu’il entraînait Allianssi. Il s’agissait alors des débuts de Zheyun Ye en Europe. Quelques mois plus tard, il mettait le grappin sur le championnat belge. A l’époque, Allianssi avait perdu 8-0 un match contre Haka en championnat et on en avait beaucoup parlé en Finlande.

Ecarté du paysage footballistique pendant trois ans, Pister a rebondi à Tournai, en D2, à l’automne dernier, lorsque Jean-Marc Varnier a démissionné. Et avec succès puisqu’il a sauvé le club.  » Vous savez, même quand certains font de bonnes choses, on trouve toujours quelqu’un pour les noircir « , se défend Lommers,  » Pister était un candidat idéal pour le poste. D’abord parce qu’il connaît bien le club pour y avoir entraîné entre 1998 et 2001 et entre 2002 et 2004. Ensuite parce qu’il est néerlandophone. De la sorte, nous sommes plus complets dans une D1 qui compte quand même 12 clubs flamands. Cela nous permet de compter en nos rangs quelqu’un capable de nouer des contacts et qui connaît bien les noyaux des formations flamandes. Enfin, il est le complément idéal à Saint-Jean. Il a un discours énergique et il force la discipline. Avec lui, les fortes têtes vont être mises au pas. Quant à son passé, cela nous préoccupait. On lui a demandé des explications. Il nous a expliqué ce qui s’était passé en Finlande et on a conclu qu’il avait été pris au piège d’un système qui le dépassait. Il n’a d’ailleurs pas été interpellé par la justice « . D’accord, mais Pister avait cependant été condamné à une amende de 5.000 euros par la Fédération Finlandaise pour  » préparation insuffisante à une rencontre « .

par stéphane vande velde

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