« Koster rend responsable »

Transféré à cor et à cri la saison passée, le Vénézuélien n’avait pas encore convaincu. Aujourd’hui, il remet les pendules à l’heure.

Vargas devient El Señor Assist au Club de Bruges. Mercredi passé, il montait au jeu peu de temps avant la fin du match contre Toulouse et perfora plusieurs fois le flanc droit des Français avant de réaliser le superbe assist qui permettait à Perisic de marquer le but de la qualification pour les 16es de finale de l’Europa League. Et en championnat, il en est déjà à sept assists…

Au début de la saison passée, vous avez déclaré :  » Je veux être champion avec le Club.  » Vous ne connaissiez pas encore le championnat ni Bruges. Affirmeriez-vous la même chose maintenant ?

Ronald Vargas : Naturellement ! Je suis ici pour devenir champion, obtenir des résultats en Europa League et faire bonne impression en Coupe de Belgique. Tout dépend évidemment de l’équipe qu’on a mais la nôtre est bonne et possède une excellente mentalité.

Qu’avez-vous pensé de l’arrivée de Perisic ?

Que c’était une bonne chose… Il me fait concurrence et m’oblige à livrer le meilleur de moi-même comme second avant ou soutien d’attaque. Sans concurrence, un footballeur se laisse peut-être aller s’il est sûr de jouer. Enrôler un bon joueur est important aussi parce que nous évoluons sur trois fronts : le championnat, la Coupe et l’Europa League. On ne peut entamer pareille saison avec un noyau de quinze joueurs. Il faut tenir compte des blessures et de la fatigue.

La saison passée, vous n’avez jamais joué à 100 %, souffrant d’une pubalgie. Qu’en est-il actuellement ?

Je me sens mieux. Une pubalgie est très pénible. Mes trois mois de repos ont entraîné un retard de condition qui m’a empêché de disputer des matches complets en début de saison mais c’est de l’histoire ancienne. Je ne souffre plus du tout de cette inflammation.

Que fait un footballeur confronté à trois mois de repos ?

Je ne les ai pas passés dans mon lit ! Comme je ne pouvais pas courir, j’ai effectué des exercices adaptés pour renforcer mes adducteurs et mes quadriceps. J’ai passé trois semaines au Venezuela mais j’ai suivi à la lettre le programme du physiothérapeute. Comme je suis resté en bons termes avec le FC Caracas, le club d’où Bruges m’a transféré, j’ai pu disposer de ses infrastructures.

Adrie Koster place l’accent sur les combinaisons. Cela doit vous plaire ?

Oui. En plus, il me donne des responsabilités. Il me met en confiance, ce qui est l’essentiel à mes yeux. Ce n’est pas le cas de tous les entraîneurs.

Jacky Mathijssen ne le faisait pas ?

(Il hésite). Mathijssen m’a également fait confiance mais d’une autre façon. Je me sens plus à l’aise avec Koster qu’avec Mathijssen. On remarque qu’Adrie a l’habitude de travailler avec des jeunes. Après tout, il a formé ceux de l’Ajax. Chaque entraîneur a sa méthode et le groupe doit s’y adapter. Les règles ont changé. Ainsi, Koster attache beaucoup d’importance à la discipline et c’est une excellente chose.

La logique des clans

Qu’est-ce qui n’a pas marché la saison passée ?

Nous avions bien débuté mais en décembre, nous n’avons gagné aucun match. Nous avons été éliminés de la Coupe UEFA, de la Coupe de Belgique et largués en championnat. Nous avons encaissé trois claques en peu de temps. En quelques semaines, le rêve s’est évanoui. Une équipe a toujours des hauts et des bas. Il faut en sortir ensemble mais l’année dernière, nous avons eu des problèmes parce que nous n’entamions plus les matches avec la mentalité requise.

Ce n’était donc pas un manque de talent ? Un mois après ses débuts à Bruges, Koster a pourtant constaté que le Club manquait de qualités.

C’est possible. Selon moi, nous avons des joueurs de haut niveau. Nous n’étions pas assez concentrés. Enfin, c’est le passé. Nous devons aller de l’avant.

Le nouveau président, Pol Jonckheere, estime que Koster est parvenu à rétablir l’esprit d’équipe. Etes-vous d’accord ?

Oui. Et cette donnée était cruciale.

Qu’est-ce qui a encore changé par rapport à la saison précédente ?

Je ne peux pas le décrire aussi directement. Nous effectuons beaucoup d’exercices en groupe et ils sont généralement plaisants. Nous nous amusons. Se sentir bien à l’entraînement est quand même important.

Il peut aussi y avoir de l’ambiance après l’entraînement. Koen Daerden était déçu par cet aspect la saison passée. Il trouvait que le groupe entreprenait trop peu de choses.

Parfois, je vais boire un café avec mes amis après l’entraînement et nous jouons aux cartes.

Avec vos copains mais pas avec toute l’équipe ?

Non. Nous ne faisons généralement pas la fête tous ensemble.

Pourtant, c’est ce qui a fait la force du Club dans le passé : un groupe de copains.

Ce n’est plus aussi simple. Je peux difficilement passer la journée à bavarder avec Koen. Il parle néerlandais et moi espagnol. Nous tirons notre plan en anglais mais il est logique que j’aie des contacts plus fréquents avec Antolin Alcaraz, par exemple. Le groupe est malgré tout beaucoup plus soudé que la saison passée. Si je commets une erreur sur le terrain, un autre tente de rattraper le coup et vice-versa. Nous tirons tous à la même corde.

Que faut-il au Club pour être champion ?

De la conviction, de la continuité, de l’unité. Nous développons un bon football, nous possédons de bons joueurs et la mentalité est positive. Ce n’est pas là que le bât risque de blesser.

Vargas se met à nu

A la fin de la saison passée, vous avez posé nu pour le mensuel flamand Menzo. Espériez-vous ainsi attirer l’attention de Miss Venezuela ?

Oh non ! J’ai fait ce qu’on me demandait. Je ne savais pas vraiment ce qu’on allait faire comme photos mais une fois là, je ne pouvais plus reculer. Cela ne m’a pas posé de problème car j’ai immédiatement remarqué que le photographe était un pro.

Auriez-vous posé sans ce ballon recouvrant une place stratégique ?

(il rit). Non, jamais !

Par Steve van Herpe

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