Kim of America

Pourquoi, Clijsters a gagné son 13e tournoi sur le sol américain à Miami (son 37e !), en exécutant Venus Williams 6-2, 6-1.

En remportant pour la deuxième fois le tournoi de Miami, en signant son troisième succès depuis son retour de l’été 2009, Kim Clijsters a non seulement affolé les statistiques mais elle a, aussi, confirmé que son mental, sa détermination et, surtout, son ambition étaient encore supérieurs aujourd’hui qu’ils ne l’étaient lors de sa première carrière.

Voyons tout d’abord les statistiques. Lauréate de 28 titres sur terrain dur, la Limbourgeoise est sans aucun doute l’une des meilleures spécialistes de l’histoire moderne de cette surface. Depuis le début de l’ère Open en 1968, seules l’Allemande Steffi Graf (37) et les Américaines Lindsay Davenport (34) et Chris Evert (32) ont fait mieux. Kim se sent également très à l’aise en Amérique du Nord puisqu’elle y a remporté plus d’un tiers de ses titres : 13 sur 37 exactement.

En s’imposant à Miami, elle a aussi évidemment confirmé ses succès à l’US Open 2009 et à Brisbane en janvier dernier. Elle est d’ailleurs entrée dans le top 10 dès le surlendemain de ce succès. Ce qui ne constitue qu’une étape vers le top 3 qu’elle atteindra sans aucun doute dans les prochains mois. On ne gagne pas deux des trois principaux tournois de l’année en six mois sans avoir déjà le niveau d’une numéro 1 potentielle.

Mais, plus que les statistiques, ce sont donc la détermination et la motivation de Clijsters qui font plaisir à voir. Battue très sèchement à l’Australian Open par la Russe Nadia Petrova (6-0, 6-1), elle a puisé dans cet échec une énergie débordante.  » Cette défaite face à Petrova m’a fortement aidée à progresser « , a-t-elle d’ailleurs expliqué quelques instants après sa victoire facile contre Venus Williams (WTA 5).  » Après Melbourne, je me suis entraînée de plus belle et j’ai surtout varié les sparring-partners afin de m’acclimater à toutes sortes de jeu.  »

Mais c’est ce qui suit qui témoigne d’une volonté farouche de désormais marquer l’histoire :  » Je me suis inscrite au tournoi de Marbella en toute dernière minute. J’ai hâte de jouer sur terre battue. Jamais, je n’aurais cru que je dirais cela un jour… « 

Ce qui veut dire que Clijsters veut absolument accumuler les matches sur terre avant de se rendre à Roland Garros où elle n’a encore jamais gagné, malgré deux finales perdues respectivement face à l’Américaine Jennifer Capriati (2001) et Justine Henin (2003). Ce qui démontre aussi que Kim a compris qu’il était sans doute nécessaire pour elle d’ajouter quelques tournois à un programme un rien trop léger. Les défaites rapides de Kim et Justine à Indian Wells étaient sans doute dues à une trop longue interruption après l’Australian Open. Les résultats de Miami semblent confirmer cet état de fait et on ne peut que se réjouir de la décision de celle qui est à nouveau la première Belge.

Sur le terrain, elle fait preuve d’un sang froid et d’une confiance en elle sans pareil. On en a eu la preuve lors de cette finale rondement menée face à une Williams diminuée ( » il fallait que je reste concentrée « ) mais, surtout, il y a eu cette demi face à Henin. Demi remportée, comme en finale à Brisbane, par 7-6 au troisième set. Le seul point de 6-6 dans le tie-break du troisième démontre que la Limbourgeoise est habitée par un jusqu’au-boutisme inébranlable. Au filet, elle a réussi à contrer plusieurs tentatives de passings et a finalement conclu l’échange sur une volée réflexe amortie venue d’on ne sait où.

par patrick haumont – photo: reuters

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