KEVIN BOLI

Kevin Boli est défenseur au Royal Mouscron – Péruwelz. Il est aussi le fils de Roger, meilleur buteur de Ligue 1 avec le RC Lens en 1994. Et le neveu de Basile, seul buteur de Marseille – AC Milan en finale de la C1 1993 (et 45 matches avec les Bleus). Sans oublier Yannick, son cousin, ex-espoir du PSG, aujourd’hui à Anzhi. Alors, quand il parle de la dynastie, c’est forcément intéressant.

 » Boli, Boli, ça n’arrête pas depuis que je joue au foot. Ah, tu es le fils de Roger… Ah, tu es le neveu de Basile… Ça fait quoi d’avoir un père et un oncle aussi connus ? C’est parfois lassant mais je dois faire avec et je passe au-dessus. Je n’ai pas choisi mon nom. Et je suis là par mes qualités, pas parce que je m’appelle Boli.  »

 » Lens ne m’a pas conservé quand j’avais 15 ans. Un mal pour un bien. Là-bas, j’étais trop dans le confort, tout était trop beau : les terrains, les bâtiments. J’étais en pleine formation mais je me comportais encore comme un joueur en préformation, pour moi ça restait de l’amusement, j’étais trop gamin. Je ne comprenais pas encore qu’il fallait bosser pour devenir pro. Je n’avais pas assez faim. Je suis parti à Sedan, tout seul, loin de la famille. C’est là que je suis devenu un homme et un joueur de foot.  »

 » J’ai vécu une vie de bohème quand on a suivi mon père en Angleterre et en Ecosse sur la fin de sa carrière. On a déménagé plusieurs fois en peu de temps, on était contents : chaque fois une nouvelle maison, une nouvelle école, des nouveaux copains. Il a fini en roue libre dans un petit club anglais, Bournemouth. Il avait commencé très jeune et il en avait un peu marre. Et son corps était épuisé. C’était un joueur explosif, son style demandait énormément d’efforts.  »

 » Basile me conseille beaucoup parce que je suis défenseur comme lui. Je veux prendre tout ce qui était bon chez lui : sa détermination, son jeu rugueux,…  »

 » Pour mon père et mon oncle, Guy Roux n’est pas un dieu mais c’est tout comme. Une espèce de deuxième père. Ils les a pris sous son aile à Auxerre et leur a donné envie de devenir professionnels.  »

 » Le but de mon oncle en finale de la Ligue des Champions, je n’en ai aucun souvenir, forcément, j’avais à peine 2 ans. Et à peine 3 ans quand mon père est devenu meilleur buteur de Ligue 1. Mais beaucoup de personnes continuent à interpeller toute la famille sur ces deux grands moments. Ils ont marqué l’histoire. Avec cette différence : c’est surtout dans le Nord de la France qu’on parle encore du titre de mon père, c’est fort localisé. Alors que le but de Basile, il provoque toujours des commentaires dans toute la France, aussi bien à Paris qu’à Marseille.  »

 » Je garde un lien avec Lens malgré le fait de ne pas avoir eu la confiance des formateurs. Quand j’allais voir des matches de mon père, c’était chaque fois la fête, je chantais Les Corons avec les supporters. Alors que j’étais encore tout petit, ça me donnait des frissons. Jouer en équipe Première de ce club, j’en ai rêvé. Ça ne s’est pas fait, ça ne se fera peut-être jamais. Tant pis, c’est la vie, c’est le foot. C’est une ambition mais plus une obsession.  »

 » Mon cousin Yannick a qualifié le PSG pour une finale de Coupe de France. Sa carrière semblait lancée. Mon père, qui est son agent, a reçu une offre ferme de la part du Real. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme Yannick l’espérait. Il a eu des petits problèmes, on a commencé à dire du mal de lui, on l’a catalogué. Il est passé par la Bulgarie pour rebondir, il a ensuite signé en Ukraine puis en Russie, à Anzhi. Et il a entre-temps choisi la nationalité ivoirienne, ça lui a notamment permis de disputer les Jeux Olympiques en 2008.  »

 » J’avais 10 ans quand mon père a fait son jubilé dans le stade de Lens. C’était la folie. Des anciens du Racing ont affronté Zinédine Zidane, Marcel Desailly, Eric Cantona, Jean-Pierre Papin,… Un fabuleux souvenir, le public était complètement dingue.  »

 » Mon oncle, je l’appelle Basile, Baz ou Tonton. Il est aujourd’hui conseiller du président d’Auxerre. Il a fait de la politique, il s’est mis au service de l’UMP, il était proche de Nicolas Sarkozy. Mon avis là-dessus ? Il a fait un choix, je dois le respecter…  »

 » Mon père est agent de joueurs et il passe une bonne partie de son temps en Côte-d’Ivoire pour y repérer des jeunes talents et les amener en Europe. Il est mon agent mais je n’ai rien signé avec lui : on ne signe pas un contrat avec son père, quand même !  »

PAR PIERRE DANVOYE

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