KENNETH BRYLLE ET RINAT DASSAEV

Le Danois avait infligé un authentique hat-trick au grand gardien russe.

Kenneth Brylle :  » Le maillot que je chéris entre tous est celui que j’ai échangé avec Rinat Dassaev au troisième tour de la Coupe de l’UEFA 1983-1984, à l’époque où je jouais à Anderlecht. Nous l’avions emporté par 4 à 2, au Parc Astrid, et j’avais réussi un authentique hat-trick face à celui qui se profilait déjà comme un géant au côté d’autres valeurs sûres en Europe, comme l’Anglais Peter Shilton, l’Espagnol Luis Arconada ou encore l’Allemand Ralf  » Toni  » Schumacher.

Au retour, nous avions réussi à limiter la casse à 1-0, ce qui nous avait permis d’accéder aux demi-finales face à Nottingham Forest. Une double confrontation à la faveur de laquelle je m’étais notamment signalé en obtenant, à domicile, un coup de réparation généreusement accordé par l’arbitre EmilioCarlosGuruceta Muro. Avec le recul, chacun sait d’ailleurs pourquoi : l’arbitre espagnol avait, semble-t-il, bénéficié des largesses de la direction pour plier le match et de faire en sorte que la qualification ne nous échappe pas. Soit…

Une autre vareuse, d’un joueur de champ, qui me laisse aussi un souvenir impérissable, est celle que j’avais échangée deux ans plus tôt, en 1981, avec Claudio Gentile, après le double mano a mano européen, en Coupe des Champions, face à la Juventus. Avec Willy Geurts à mes côtés en attaque, nous avions réalisé deux matches sensationnels face à des Bianconeri qui ne manquaient pas de répondant avec des gars comme Dino Zoff, Marco Tardelli ou encore le regretté Gaetano Scirea.

Au total, ma collection personnelle doit compter approximativement une centaine de tuniques différentes. Bizarrement, peut-être, bon nombre d’entre elles concernent des maillots personnels, que je n’aurais voulu échanger pour rien au monde en raison de leur signification particulière. La première a trait à ma toute première sélection en équipe nationale danoise. C’était en 1981, face au Luxembourg. J’avais décliné l’invitation du gardien grand-ducal John Van Rijswijck, qui avait fortement insisté Aujourd’hui encore, je tiens à ce maillot comme à la prunelle de mes yeux. Je ne m’en séparerais pas pour tout l’or du monde.

Un autre maillot des Danish Dynamite que je ne vendrais jamais est celui que j’ai porté lors de la phase finale de l’EURO 84 face à la Belgique. Cet après-midi là, au stade de la Meinau, à Strasbourg, le hasard avait voulu que je sois opposé à deux coéquipiers du RSCA : Walter De Greef et Georges Grün. En première mi-temps, je n’avais pas touché un ballon valable contre eux mais en deuxième période, je m’étais rattrapé en signant le but égalisateur à 2-2, à l’heure de jeu. In extremis, Preben Larsen-Elkjaer nous avait offert la victoire en trompant la vigilance de Jean-Marie Pfaff, qui avait pourtant sorti la grande faucheuse. C’était un exploit peu banal face au brillant finaliste du Championnat d’Europe des Nations 80 et chacun comprendra mon désir d’en conserver une trace.

J’ai également voulu garder à tout prix un maillot du Club Bruges. Celui d’un match face au Zenit Leningrad, Saint-Pétersbourg aujourd’hui, au premier tour de la Coupe de l’UEFA 1987-1988. Je me trouvais relégué sur une voie de garage, entendu que Rony Rosenthal, Marc Degryse et Jan Ceulemans formaient alors la division offensive du Club. Après le match aller, qui s’était soldé par 2 à 0 en faveur des Russes, l’entraîneur Henk Houwaart avait privilégié l’offensive à outrance en m’incorporant d’emblée dans le onze de base. Bien lui en prit car nous allions l’emporter par 5 à 0 avec quatre buts de ma part. Inutile de dire que ce maillot-là aussi aura toujours une place à part dans mon c£ur « .

par Bruno Govers

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