En froid avec son coach à Louvain, l’aîné des quatre frères s’est exilé au bord de la Main.

Le paysage belge du championnat d’Allemagne s’est profondément modifié durant la trêve hivernale. ThomasVandeVondel s’est retrouvé sur le carreau à la suite de la faillite de Hagen et a dû se recaser aux Pays-Bas, dans le club frontalier de Bergen-op-Zoom. PaulBayer avait le mal du pays et a abandonné Weissenfels pour revenir à Mons, laissant son ex-équipier anversois MichaëlKrikemans (actuellement blessé) seul dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Un joueur a effectué le trajet en sens inverse : l’ailier ButchTshomba (28 ans, 2 mètres) qui s’est engagé à Würzburg.

C’est sa deuxième expérience outre-Rhin. Les deux fois, il s’y est réfugié à la mi-saison, à la suite de problèmes d’ordre divers. En milieu de saison 2000-2001, c’étaient les difficultés financières du BC Gand qui l’avaient poussé à l’exil. Cette fois, ce sont des problèmes de cohabitation avec son entraîneur KrisDePauw à Louvain qui ont entraîné son départ de Belgique.  » De toute façon, lorsque j’avais cassé mon contrat avec Charleroi l’été dernier ( NDLR : lasaisonpassé, iljouaitpourLouvainmaistoutenétantsouscontrataveclesSpirous), c’était déjà avec l’objectif de tenter ma chance à l’étranger « , explique-t-il.  » A partir du moment où SavoVucevic n’avait aucune intention de m’intégrer à son effectif, cela devenait inutile de continuer la liaison. Lorsque j’avais signé avec EricSomme, c’était dans le but de porter, un jour, le maillot des Spirous, pas d’être prêté chaque année à un club de milieu ou de bas de tableau. J’ai envie de jouer pour un club européen. L’été dernier, je n’avais pas trouvé directement chaussure à mon pied et j’ai dû me rabattre en dernier recours sur le BGL, Basket Groot Leuven, le club issu de la fusion entre Louvain et Wilsele, mais les problèmes relationnels avec Kris De Pauw m’ont finalement conduit là où je voulais être : hors frontières. Je pense que c’était préférable pour mon épanouissement. En Belgique, je m’étais bâti une réputation néfaste : celle d’un joueur qui veut sans cesse faire son show personnel et qu’on ne peut pas intégrer dans un collectif. Je voulais aboutir dans un club où l’on ne nourrissait aucun préjugé à mon égard « .

Aaron McCarthy et Jason Perez

La différence entre Weissenfels et Würzburg ?  » Weissenfels, c’est l’ancienne Allemagne de l’Est. Un patelin reculé, qui s’est certes modernisé, mais où les distractions n’étaient pas nombreuses. Würzburg, c’est une charmante petite ville, traversée par la Main. On est à 45 minutes de route de Francfort et beaucoup de monde parle l’anglais. J’ai été superbement accueilli. Sur le plan sportif, en revanche, le MBC, Mitteldeutscher Basketball Club, le nom de l’équipe qui évolue à Weissenfels, présentait davantage d’atouts. Lorsque je vois où sont partis certains de mes anciens coéquipiers (le meneur de jeu MithatDemirel à Berlin, le pivot ChrisEnsminger à Bamberg ou l’ailier ClintHarrison à Cologne), je me dis qu’on avait vraiment une belle équipe. Würzburg se débat dans les profondeurs du classement. L’objectif majeur est le maintien. C’est pour essayer de l’atteindre que j’ai été engagé. Sur le plan personnel, cela se passe bien. J’ai tiré les leçons de mon passage à Weissenfels et je suis tombé sur un coach qui n’est pas un inconnu : il s’agit d’ AaronMcCarthy, qui coacha jadis à Gand et à Ostende. L’un de mes équipiers est une autre vieille connaissance du basket belge : l’ailier américain JasonPerez, qui a joué deux saisons à Bree. Mais celui qui m’impressionne, c’est DubravkoZemljic : une véritable machine à scorer. Le problème, c’est qu’on est un peu léger à l’intérieur « .

Le basket allemand a la réputation d’être très physique, avec des joueurs du cru qui frisent souvent les 2m20 et qui sont alimentés par de petits meneurs américains virevoltants. Est-ce un cliché ou la réalité ?  » Pour les petits meneurs américains, c’est la réalité… sauf à Würzburg, où nous avons un meneur yougoslave : IgorPerovic. Ils sont les détonateurs d’un jeu finalement très spectaculaire, alors que je m’attendais à un basket allemand sobre et rigide. La grosse différence avec la Belgique, c’est que les arbitres laissent davantage jouer et autorisent un jeu plus physique « .

Un modèle pour le basket belge

Certaines têtes pensantes, comme RudolfVanmoerkerke qui le mentionne dans son livre édité chez Roularta ( NDLR : Hoeikbasketzie), estiment que le basket allemand pourrait servir de modèle au belge pour accélérer son développement.  » C’est vrai qu’il y a de nombreux points positifs à en tirer « , reconnaît Butch Tshomba.  » Comme cette caisse de solidarité en faveur des clubs en difficultés financières ou ce contrat passé par la Ligue avec une chaîne de télévision pour la diffusion d’un match en direct chaque week-end. Les cinq équipes du top ont un budget équivalent ou supérieur à celui de Charleroi. Les nouvelles salles, qui poussent comme des champignons, sont aussi à montrer en exemple. Il n’y a pas si longtemps, lorsque j’allais jouer un match en Allemagne, c’était souvent dans une ancienne salle d’école. Aujourd’hui, beaucoup de clubs disposent d’une arène ultramoderne où ils accueillent beaucoup de monde. Lorsque j’ai découvert la Kölnarena de Cologne, où s’est disputé le All Star Game allemand le 31 janvier, je n’en ai pas cru mes yeux. Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi la NBA avait l’intention d’organiser un match exhibition là-bas, en octobre 2001, qui avait finalement été annulé à la suite des attentats. Le Max-Schmeling-Halle de Berlin est impressionnant également. Malheureusement, à Würzburg, j’évolue dans l’un des derniers clubs allemands qui joue encore dans une… salle d’école. Cela ne nous empêche pas d’accueillir régulièrement plus de 3.000 spectateurs « .

Voici dix jours, Würzburg a disputé le FinalFour de la CentralConference de la FIBA Europe Cup à… Debrecen en Hongrie, là même où s’est rendu le Club Brugeois mercredi passé. Il y a terminé en quatrième position, battu 83-107 par… Weissenfels en demi-finales, puis 84-95 par les Tchèques de Brno dans le match pour la troisième place au cours duquel Butch Tshomba a inscrit 23 points et capté 7 rebonds.

A suivre : les Pays-Bas avec

Thomas Van de Vondel.

Daniel Devos

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