» Juventino per la Vita « 

Bianconeri jusqu’au bout des ongles, Claudio Marchisio est désormais incontournable tant à la Juve qu’avec la Squadra Azzurra de Cesare Prandelli.

7 octobre 2011, l’Italie se rend à Belgrade un an après le match aller à Gênes, arrêté à cause des hooligans serbes. La veille, Claudio Marchisio (25 ans, 16 caps), milieu de terrain de la Juventus, déclare qu’il  » rêve d’inscrire son premier but en azzurro « . Après 54 secondes de jeu, c’est chose faite. Il réceptionne une passe de Giuseppe Rossi et trompe de l’intérieur du pied droit Bojan Jorgacevic, le gardien de Gand. Il faut dire que le Bianconero est en grande forme. Cinq jours plus tôt, lors du choc contre l’AC Milan, il inscrit en fin de match un doublé en se payant le luxe de glisser le ballon entre les jambes du gardien adverse, Abbiati, offrant la victoire (2-0) et la première place en Serie A à la Vecchia Signora, son club de toujours.

Polyvalent, fin dribbleur, excellent à la récupération, doté d’une bonne vision du jeu et d’une frappe puissante, celui que les journalistes comparent déjà au légendaire Diego Tardelli est un pur produit du club turinois qu’il a rejoint à 7 ans. Né à Chieri le 19 janvier 1986, Marchisio a du sang bianconero dans les veines. Sa famille est abonnée à la Juventus et petit, il officie plusieurs fois comme ramasseur de balle. Un rêve pour Claudio qui peut approcher de près Alessandro Del Piero, son idole, qu’il tente d’imiter chaque semaine avec les jeunes. Car Marchisio évolue à l’époque au poste de trequartista (soutien d’attaque) tout comme Alè. Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans, qu’il recule dans le jeu pour devenir un milieu de terrain complet. C’est sous Fabio Capello, durant la saison 2005-2006, qu’il chauffe pour la première fois le banc de touche de l’équipe première sans pour autant jouer. Il est en effet toujours capitaine de l’équipe Primavera avec laquelle il remporte le championnat et atteint la finale du prestigieux tournoi de Viareggio.

Calciopoli et hymne national

C’est suite au scandale du Calciopoli qui entraîne la Juve en Serie B que Marchisio se voit offrir sa chance en équipe A par Didier Deschamps. Il joue 25 matches et la Juventus, sacrée championne remonte immédiatement parmi l’élite. Mais la Vieille Dame est ambitieuse et bien que Marchisio soit devenu il Principino, elle table sur des transferts pour directement figurer dans le haut du tableau. Tiago, Nocerino et Almiron débarquent à Turin et Marchisio est prié d’aller se faire les dents un an à Empoli en compagnie d’un autre jeune prometteur, Sebastian Giovinco. Sa saison est perturbée par des blessures et le club fait la culbute mais Marchisio s’est suffisament mis en vue en 26 matches de Serie A pour être rapellé à Turin par Claudio Ranieri et pour prendre part aux JO de Pékin où l’Italie est éliminée en quarts de finale par la Belgique. Joueur de caractère, capable de relancer proprement, il s’impose petit à petit comme un cadre de l’entrejeu bianconero. Il dispute la Ligue des Champions et fait même ses débuts pour la Squadra Azzurra le 12 août 2009 contre la Suisse. Dix mois plus tard, l’Italie affronte à nouveau les Helvètes et Marchisio provoque un tollé en modifiant les paroles de l’hymne italien. Les images semblent montrer que le Juventino chante  » Roma ladrona  » (Rome voleuse), un slogan célèbre de l’extrême droite italienne. Marcelo Lippi, le sélectionneur italien, n’y croit pas et le sélectionne malgré quelques pépins physiques pour le Mondial sud-africain.

 » Je l’aime beaucoup parce que de tous nos milieux, il est celui qui se déplace le mieux sans la balle. Il se faufile, il suit l’action et il se démarque dans les espaces libres « , déclare le coach de la Nazionale. Marchisio participe aux deux premières rencontres mais le tournoi tourne à la catastrophe pour l’Italie qui est sortie au premier tour. Malgré tout, Il Principino prend de l’ampleur et acquiert un statut d’indéboulonnable tant en club qu’en sélection. Malheureusement, la saison 2010-2011 de la Juve tourne au fiasco. La 7e place en championnat et l’absence de Coupe d’Europe pousse à la démission le coach Luigi Del Neri. Mais Claudio est parvenu à se mettre en vue malgré ces piètres résultats. Le 30 janvier 2011, il ouvre le score d’un superbe retourné acrobatique contre l’Udinese. Le goal tourne en boucle sur le net et est élu but de l’année par les tifosis turinois. En mai, il prolonge son contrat jusqu’en 2016.

Dans le viseur de Ferguson

2011-2012 : la direction, qui vient d’acquérir Arturo Vidal, tente de monnayer Marchisio qui ne veut pas entendre parler de départ. Au final, le nouvel entraîneur, Antonio Conte, vieille gloire du club, lui confie les clés de l’entrejeu aux côtés d’ Andrea Pirlo. Force est de constater que cela fonctionne. Après 6 journées en Serie A, la Juve occupe la première place et Marchisio en est déjà à trois buts.

Marié à Roberta, son amour de jeunesse, et père d’un petit Davide, Marchisio, en véritable clubman, s’épanouit pleinement à Turin et ses performances ne sont pas passées inaperçues. Il se murmure que Sir Alex Ferguson l’aurait dans le viseur et serait prêt à mettre 20 millions d’euros sur la table dès le mercato d’hiver pour faire de lui le successeur de Paul Scholes à Manchester United. L’Italien saura-t-il résister à la Premier League ?

JULES MONNIER – PHOTO: IMAGEGLOBE

 » De tous les milieux italiens, il est celui qui se déplace le mieux sans la balle. Il se faufile, suit l’action et se démarque dans les espaces libres. « 

Marcelo Lippi

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