Le Brésilien est un fidèle : il aime Lyon et le beau football.

La fidélité et le palmarès

Chose excessivement rare dans le foot actuel, Juninho n’a connu que deux clubs dans sa carrière pro : Vasco de Gama et Lyon. Sa fidélité aux Gones lui a permis de conquérir six titres de champion de France. L’énorme concurrence au sein de la Seleçao l’a privé de quelques capes supplémentaires et d’un palmarès encore plus étoffé. Le fait d’évoluer dans un club aux moyens supérieurs aux champions de France aurait pu lui permettre de décrocher l’une ou l’autre Coupe d’Europe.

La position sur le terrain

C’est dans la position du relayeur axial qu’il est le plus performant avec un vrai demi récupérateur derrière lui. Il ne va pas se positionner comme vrai numéro 10 dans un système 4-4-2 car il préfère avoir le jeu devant lui. Gérard Houllier l’a placé, par moments, comme demi droit mais il ne déborde pas et est attiré vers le centre où il est le plus performant. C’est dans un système 4-2-3-1, juste devant le demi défensif que ses prestations sont les meilleures.

Le physique

Avec 1,79m et 74 kg, il ne fait pas partie des athlètes du ballon rond. En tant que milieu de terrain, il ne fait pas partie non plus des marathoniens qui arpentent la pelouse 90 minutes durant. Il est souvent dominé dans les duels et son jeu en récupération de balle s’en ressent très fort. Il compense son relatif manque de volume de jeu par un positionnement parfait et une excellente technique.

La frappe de balle

C’est la plus grande qualité du Brésilien. Capable de frapper dans toutes les positions, c’est principalement sur phases arrêtées qu’il a construit sa réputation. Il est le meilleur tireur de coups francs du monde et dépasse même le grand Michel Platini. Le patron de l’UEFA était le maître des ballons enroulés au-dessus du mur mais le capitaine de Lyon marque en plus de 35 à 40 mètres avec des frappes lourdes, qui rendent les trajectoires flottantes. Le ballon change de trajectoire au dernier moment et devient insaisissable pour le gardien. Sur les flancs, il distille de véritables caviars pour ses coéquipiers plongeant dans les 16 mètres.

La vision du jeu

Il reste peut-être un des rares meneurs de jeu à l’ancienne capable de calmer le jeu, de mettre le pied sur le ballon dans les moments de tourmente et ad contrario, d’accélérer les échanges par un jeu en un temps ou par une passe profonde qui élimine plusieurs adversaires sur une seule transmission. Il sent parfaitement le moment où la passe doit partir, le ballon arrivant très précisément dans la course de son partenaire. Il est également très performant dans les changements d’aile.

Le capitaine

Qu’il porte le brassard ou non, c’est le véritable leader du groupe et son rôle de capitaine ne se limite pas à faire le toss au coup d’envoi. Ce n’est pas un aboyeur ou un meneur par la voix mais son charisme fait de lui un joueur respecté par tout le groupe et dont la manière de jouer bonifie le rendement de ses partenaires. Sans coup de gueule, il a toujours les mots justes pour remotiver ses coéquipiers dans les périodes de moindre conjoncture.

La vitesse

Le manque de vivacité sur les premiers mètres est un de ses principaux défauts mais il parvient à le masquer en utilisant l’art du démarquage et en anticipant aussi bien le jeu que le comportement de son adversaire direct. Toutefois, ballon au pied, son manque de démarrage est compensé par une couverture de balle de haut niveau et une utilisation de son corps pour se protéger de l’attaque de l’opposant.

La technique

Tous ses gestes de base sont maîtrisés à la perfection. Il n’utilise pas trop ses qualités techniques à grande vitesse car il préfère faire jouer les autres que se lancer lui-même dans des arabesques où il manque de vivacité pour être efficace. L’utilisation du plat du pied et du cou de pied dans les passes (principalement du droit) lui permet de maîtriser le jeu court comme le jeu long. Quant aux frappes lointaines sur coup franc, l’impact du pied sur le ballon se situe entre le plat et le cou de pied, ce qui donne ces trajectoires imprévisibles pour le gardien.

par étienne delangre

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