Bruno Govers

Après une saison en catimini, l’aîné des frères donne enfin sa pleine mesure au Sporting.

Samedi passé, au stade Edmond Machtens, Mbo Mpenza (28 ans) étrennait pour la toute première fois son maillot de meilleur buteur de la compétition. Paradoxalement, il aura fallu qu’à l’occasion du derby l’aîné des frérots ne trouve pas l’ouverture, ce qui ne lui était jamais arrivé au cours des cinq journées précédentes.

Mbo Mpenza : Nous avons disputé au FC Brussels notre moins bonne rencontre depuis le début du championnat. Nous avions déjà perdu deux points au Racing Genk, mais ce soir-là nous nous étions signalés par la qualité de notre football. Cette fois, face aux Coalisés, ni le résultat ni la manière n’auront été au rendez-vous. Il nous manquait manifestement de fraîcheur, aussi bien physique que mentale, après notre match européen de Chelsea. En principe, ce n’est pas permis, dans la mesure où nous disposons d’un noyau qui devrait nous permettre de digérer sans encombres un programme chargé. Mais pour le moment, cette combinaison pose problème. Pour les besoins du derby, faute de vivacité et d’initiative, nous ne nous sommes guère créé d’opportunités franches. Dans ces conditions, il est difficile de marquer, tant pour les autres que pour moi-même « .

Sept buts en six matches, c’est tout de même un beau score pour quelqu’un qui prétend ne pas être un buteur ?

Les chiffres actuels ne me feront pas changer d’avis : je ne suis pas un goal-getter patenté, de la trempe d’un Nenad Jestrovic chez nous, par exemple. Mes qualités se situent ailleurs. M’infiltrer, créer des brèches, graviter autour de l’attaquant le plus avancé, c’est tout ça qui me ressemble le plus. D’ailleurs, lorsqu’on compulse mes statistiques, je tourne toujours autour d’une douzaine de réalisations par saison en championnat. Ce sont des chiffres corrects pour un avant mais ils s’écartent des totaux inscrits par ceux qui ont terminé précédemment comme meilleurs artificiers ici. Je songe non seulement à Jestrogol mais aussi au tandem formé de Jan Koller et Tomasz Radzinski, qui avaient terminé chez les Mauves avec plus de 20 buts par tête. Moi, je suis et resterai toujours un homme d’appoint, même si en matière de productivité je me situe largement au-dessus de ma moyenne actuellement. C’est un bonus inhabituel que j’apprécie au plus haut point.

Qu’est-ce qui explique cet état de grâce depuis le début de la saison ?

Je ne suis déjà plus mis à toutes les sauces, comme c’était le cas l’année passée. Dans tous les matches que j’ai disputés depuis la reprise, j’ai toujours été utilisé au sein d’une division offensive à deux ou trois composantes. Il y a un an, au cours du même laps de temps, j’avais déjà été titularisé de part et d’autre sur le front de l’attaque, tout en ayant été mobilisé également aux médians droit et gauche. A Ostende, j’avais même officié comme régisseur au côté de Goran Lovre, c’est tout dire. A présent, tout est mieux défini pour moi et le collectif du Sporting me paraît autrement mieux huilé également. En l’espace de quelques mois, j’ai aussi pris des repères qui me permettent sans doute de mieux m’exprimer. D’autant plus que je reçois régulièrement de bons ballons de mes partenaires. Lors de mes premiers pas en 2004-05, c’était moins évident. Mes coéquipiers m’alertaient moins facilement et vice-versa. C’était peut-être le prix à payer pour une intégration harmonieuse.

Une plus grande diversité sans Dindane

Sans vouloir faire injure au talent d’Aruna Dindane, on a l’impression que son départ vous a libéré ?

J’aurais signé des deux mains pour qu’il reste, car on ne se prive pas d’un élément de sa trempe. Mais c’est vrai que la donne a changé, à la fois pour l’équipe et pour moi. En premier lieu, je suis débarrassé des comparaisons qu’on faisait sempiternellement entre lui et moi, alors que j’ai toujours soutenu, dès le premier jour, que je n’étais pas l’alter ego ou le remplaçant de l’Ivoirien. Au niveau de l’ensemble, il a fallu apprendre aussi à composer sans lui et c’est probablement là que se situe la différence fondamentale d’un exercice à l’autre. A mon arrivée ici, il y avait toujours une tendance à chercher le néo-Lensois, avec l’espoir qu’il fasse la différence par le biais d’une action individuelle dont il a le secret. Sans lui, on assiste à une plus grande diversité dans l’élaboration de nos offensives. Tout le monde est beaucoup plus sollicité. Et puisque les joueurs du bloc offensif participent davantage au jeu qu’auparavant, la complicité s’accroît au fil des matches. Sous cet angle-là, on est tous sur la même longueur d’onde.

L’arrivée de Serhat Akin est même une aubaine pour vous…

Après 15 jours au Parc Astrid à peine, notre transfuge turc avouait déjà qu’il avait l’impression d’avoir toujours joué ici, tant tout coulait de source dans son nouvel environnement. Personnellement, je prends énormément de plaisir à collaborer avec lui. Il lit parfaitement mes intentions et vice-versa. Avec lui, c’est un peu comme si je jouais avec mon frère, Emile, tant l’entente est grande. Elle nous a déjà valu quelques buts précieux. Je songe notamment au deuxième au Slavia Prague. A Chelsea aussi, en première mi-temps, je lui ai rendu la pareille sur une balle de contre. Il n’y a toutefois pas qu’avec l’ancien footballeur de Fenerbahçe que la collaboration est fructueuse. Les trois goals que j’ai paraphés à Genk résultaient de trois assists délivrés par autant de joueurs. C’est un signe qui en dit long sur la notion d’équipe chez nous. Anderlecht a toujours eu des individualités marquantes, dans toutes les acceptions du terme. Mais cette année, la force collective s’est incontestablement ajoutée à cette réalité. Et elle explique peut-être aussi pourquoi j’ai hérité jusqu’à présent de davantage d’occasions de but qu’avant.

Hormis un ballon en or que vous n’avez pas exploité à Belgique-Grèce et un contrôle malencontreux en Bosnie sur notre seule réelle chance de but, on a relevé peu de déchets chez vous à la concrétisation cette saison. Vous frisez pour ainsi dire la perfection ?

C’est quasiment du 100 %, vous avez raison. Moi-même, je ne le réalise pas car ce pourcentage ne me ressemble pas du tout. J’en déduis qu’outre la faculté de jouer aujourd’hui à ma meilleure place, je suis peut-être devenu aussi beaucoup plus serein. Qui sait aussi si le vécu n’a pas d’importance. J’approche de mes 29 ans. Pour un attaquant, c’est la fleur de l’âge. Les dispositions, je les ai vraisemblablement toujours eues. Mais à présent, j’y ajoute l’expérience et le fait d’être relax.

Au FC Brussels, vous avez étrenné le maillot de meilleur buteur de la compétition, que vous a transmis Nenad Jestrovic. Vous y accordez une importance toute particulière ?

Honnêtement, je suis prêt à m’en débarrasser immédiatement si, à la place, je suis assuré d’un titre de champion. Pour moi, c’est l’essentiel. Jusqu’à présent, je n’ai jamais célébré qu’un titre : avec le Sporting du Portugal en 2001. C’est peu en regard de ce que d’autres ont glané ici. Comme Pär Zetterberg, par exemple, qui en est à huit titres. A mes yeux, une victoire collective passe toujours avant un trophée individuel. Et puis, de toute façon, je serai détrôné tôt ou tard dans le classement des artificiers. Car je ne jouerai pas en surrégime jusqu’à la fin de la saison. Pour le moment, j’ai disputé tous les matches, sans être laissé au repos ou impliqué dans une tournante. Mais mon tour viendra et je l’accepterai sans problème.

Un duo plutôt qu’un trio

L’année passée, semaine après semaine, on entendait toujours l’un ou l’autre maugréer au Sporting. Cette saison, hormis Walter Baseggio et le cas posé par les gardiens, le vestiaire est coi. A quoi faut-il attribuer ce changement ?

Aux résultats d’abord, qui influent inévitablement sur la température au sein d’un groupe. Au dialogue ensuite, instauré par l’entraîneur. La grande différence, à cet égard, entre Hugo Broos et son successeur, Frankie Vercauteren, c’est la communication. Au plan purement footballistique, chacun d’entre eux a ses idées et conceptions. Frankie est davantage novateur mais, eu égard au palmarès qu’il s’est forgé, on ne peut pas dire non plus qu’Hugo n’était pas dans le bon. La seule réserve que l’on peut formuler, à son propos, c’est peut-être cette absence d’échange verbal avec les joueurs. Les joueurs ne sont pas des enfants. Ils ont besoin de savoir à quoi s’en tenir ou de connaître les raisons d’une mise à l’écart. Hugo partait du principe que les footballeurs étaient assez grands pour faire la part des choses et qu’il n’avait pas à se justifier. Avec Frankie, c’est différent. Il explique toujours où il veut en venir et pourquoi il utilisera tel et tel joueur pour parvenir à ses fins. De la sorte, dans un groupe aussi fourni que le nôtre, on accepte plus facilement de faire banquette de temps à autre. Ou d’officier à une place qui n’est pas celle que l’on occupe d’habitude. La preuve avec le rôle d’Anthony Vanden Borre à Chelsea.

Comment quelqu’un comme vous, qui prétend lui-même ne pas être un buteur né, peut-il revendiquer une place devant alors que deux de vos meilleurs matches se sont situés dans un autre registre : milieu gauche face au FC Bruges, la saison passée, et médian droit devant le Brésil de Roberto Carlos à la Coupe du Monde 2002 ?

Je ne dis pas que je ne peux pas me tirer d’affaire dans un autre secteur et ces deux exemples-là l’ont sans doute démontré. Mais mon rôle de prédilection, c’est deuxième attaquant. Si on attend d’un élément de cet acabit qu’il crée des ouvertures et marque une douzaine de buts par saison, je pense entrer en ligne de compte pour cette fonction. C’est celle où je me sens le mieux même si je suis capable de dépanner ailleurs.

Vous avez tour à tour été aligné dans une attaque à deux ou à trois composantes depuis l’entame de la saison. Quel système recueille vos faveurs ?

A partir du moment où chacun connaît les contours de sa mission, il n’y a jamais de problèmes et un joueur peut s’adapter à n’importe quelle configuration. Pour les besoins du premier match de la saison, contre La Louvière, Akin s’est positionné pour ainsi dire exclusivement sur le côté extérieur droit, tandis que j’occupais moi-même l’autre versant et Jestrovic la position centrale. Résultat des courses : nous l’avons emporté 6 à 0 en nous en donnant tous à c£ur joie. A d’autres moments, j’ai formé la paire avec l’un ou l’autre et l’appréciation finale fut tout aussi bonne. Personnellement, à choisir, j’aime davantage un duo en front de bandière, avec un coéquipier plus avancé que moi autour duquel il m’est loisible de graviter. Il en allait ainsi au Sporting Lisbonne, par exemple, où j’évoluais en retrait de l’Argentin Alberto Acosta. C’était une des meilleures associations de ma carrière pour tout dire. Dans ce cas de figure, je dois me poser moins de questions quant à la trajectoire à emprunter, à gauche ou à droite, puisque je suis seul à me mouvoir sur tout le front de l’attaque. L’année passée, je me souviens qu’à un moment donné, dans un schéma à trois, nous nous étions tous retrouvés sur la même portion du terrain, Aruna, Nenad et moi. Ce n’était évidemment pas l’idéal. Mais quand les tâches sont bien définies, comme il en va cette saison, il n’y a pas de difficultés majeures.

Délivrance contre la Grèce

Avec qui avez-vous formé l’ensemble le plus abouti aux avant-postes ?

Il n’y a jamais eu d’association vraiment caduque. Je me suis toujours tiré d’affaire avec n’importe qui. Serhat ou Jestrogol à Anderlecht, Acosta que je viens d’évoquer, Luigi Pieroni à Mouscron, il y a deux ans. Mais si je dois tirer quelqu’un du lot, c’est mon frère Emile. Chaque fois qu’on joue ensemble, j’ai l’impression d’atteindre une dimension supérieure. Avec lui, ce n’est pas une question de chimie qui s’opère mais de gènes, tout simplement. Il est dommage qu’en raison de blessures ou de considérations extra sportives, nous avons rarement pu évoluer ensemble. Nous comptabilisons près de 50 sélections tous les deux, mais on peut compter à peu de choses près sur les doigts des deux mains le nombre de fois qu’on a évolué de concert sur la pelouse. Ce n’est peut-être pas un hasard si mon premier but en équipe nationale s’est précisément déroulé dans un contexte où nous nous trouvions bel et bien côte à côte sur le terrain, face à la Grèce.

Ce fameux 17 août, vous avez enfin vaincu votre signe indien en trouvant le chemin des filets, en sélection, après 45 tentatives infructueuses. C’était la délivrance ?

Oui, quand même. J’avais beau ne pas en faire un plat, on me répétait sans cesse que je souffrais du  » syndrome Nilis « . L’ex-Anderlechtois, on s’en souviendra, avait dû patienter plus de 20 rencontres avant de trouer le gardien adverse. Moi, j’attendais toujours cette première avec le double de matches à mon actif chez les Diables Rouges. J’avais beau dire que Luc et moi ne présentions pas un profil similaire, les gens n’en attendaient pas moins que je me signale comme buteur. Peut-être pas mon entourage, mais les journalistes qui, lors de chaque conférence de presse, me demandaient toujours : – Alors, Mbo, c’estpourquand ? Je ne suis pas mécontent, aujourd’hui, d’être débarrassé une fois pour toutes de cette question.

Mais votre deuxième but en sélection, c’est pour quand ?

Une chose me semble à peu près sûre : je ne devrai plus patienter 46 parties pour y arriver. ( ilrit)

Il vous est arrivé de douter ?

Indépendamment de l’équipe nationale, je me suis quelquefois interrogé sur mon sort à Anderlecht la saison passée. Après deux tiers de compétition difficiles, j’ai bien cru qu’on reverrait le véritable Mbo sous la houlette de Frankie. Mais il m’a fallu déchanter car j’ai fait banquette plus souvent qu’à mon tour à ce moment. Pourtant, le nouveau coach ne cessait de répéter qu’il avait confiance en moi et que j’avais le potentiel pour réussir à Anderlecht. Son avis et ma situation, c’étaient pourtant deux choses qui ne rimaient pas.

A partir de quel moment avez-vous senti le vent tourner ?

Au cours de la trêve hivernale, déjà, j’avais perçu un changement. Chacun avait eu l’occasion de ventiler ses états d’âme auprès du staff technique. J’avais dit que j’en avais marre d’être trimballé à toutes les places et que j’aspirais à un poste comme attaquant, même si je devais me satisfaire d’un rôle de doublure. Cette situation s’est vérifiée au début, mais au fil de mes entrées au jeu, j’ai repris du poil de la bête avant d’achever la saison en force, au même titre que mes partenaires. Et je n’ai fait, somme toute, que poursuivre sur cette lancée depuis la reprise. Aujourd’hui, je me sens tout à fait chez moi à Anderlecht. Je suis bien dans ma peau, bien dans ma tête. Comme je l’étais autrefois à Mouscron.

Le psychologue du club, Johan Desmadryl, vous a-t-il été d’une aide précieuse durant les mois difficiles que vous avez vécus ?

Il m’a aidé mais il n’était pas le seul. De toute façon, s’il n’y a pas un élan du footballeur lui-même, il est impossible de s’en sortir. Reste que l’approche du psy est pour le moins originale. Cette saison, avec le concours de l’entraîneur, il a mis sur pied un team building dont on parle toujours entre nous aujourd’hui. Si on s’est rapprochés les uns des autres et si les nouveaux se sont intégrés à la vitesse du son, c’est en bonne partie à cette idée-là qu’on le doit. Je faisais équipe avec Michal Zewlakow et Yves Vanderhaeghe, durant ces trois jours à La Panne, et on a notamment remporté l’épreuve de team spirit. En principe, on aurait dû obtenir un demi-jour de congé suite à ce succès mais on l’attend toujours ( ilrit).

Les Mouscronnois l’ont donc emporté face aux Anderlechtois ?

C’est ça. On a montré à tout le monde comment il fallait s’y prendre pour former un tout bien soudé. Notre association découlait d’ailleurs de notre place dans le vestiaire, car nos armoires respectives se trouvent l’une à côté de l’autre. Il y avait déjà des affinités au départ et cela s’est vérifié dans les diverses épreuves que nous avons faites.

La suite du classement se déclinait comment ?

Quelle importance ? Tous les groupes ont été plus ou moins performants. Le ranking, c’est de la cuisine interne. L’année passée, ce genre d’information aurait peut-être été diffusé et suscité l’une ou l’autre interprétation. Hugo Broos s’était d’ailleurs plaint qu’il devait y avoir l’une ou l’autre taupes dans le vestiaire. Aujourd’hui, on tire tous à la même corde et on regarde tous dans la même direction. C’est pour cette raison aussi que je m’exprime d’autant mieux.

Un meilleur quadrillage du terrain

Vous avez toujours marqué jusqu’à présent, sauf au Neftchi Bakou, à Chelsea et à présent au FC Brussels. Trois déplacements, et même quatre si l’on tient en considération le match de l’équipe nationale en Bosnie-Herzégovine ?

Dans cette énumération, Bakou fait figure de cas à part. Tout bien considéré, ce match a peut-être été le plus instructif de notre début de saison. Car Anderlecht a montré ce qu’il ne fallait pas faire. C’était le contre-exemple parfait. Que s’est-il passé à cette occasion ? Nous étions nantis de cinq buts d’avance et avions abordé cette joute avec l’idée que rien de fâcheux ne pouvait nous arriver. En début de match, nous étions comme des touristes et, après quatre minutes déjà, c’était 1-0 pour les Azéris. Peu avant la mi-temps, ils auraient même pu alourdir la marque. Ce comportement-là nous a vraisemblablement coûté le titre la saison passée. Car dans les rencontres a priori faciles, le bât a toujours blessé chez nous. Frankie s’est en tout cas inspiré de cette trame-là pour nous booster lors des déplacements ultérieurs. Avant le match au Slavia, il nous avait dit dans le vestiaire : – Remember Bakou. Je pense que le message a été parfaitement compris. Car tant à Prague qu’à Londres, nous avons joué à la perfection aux plans discipline et tactique.

Pour un attaquant comme vous, l’approche n’était-elle pas trop frileuse, aussi bien en Bosnie-Herzégovine qu’à Chelsea ?

Je comprends l’entraîneur. Les résultats sont le plus souvent tellement serrés au plus haut niveau qu’il convient d’assurer les arrières. C’est ce qui s’est produit dans ces deux confrontations. Au Slavia, nous avons pu donner une impulsion supplémentaire, en réagissant avec beaucoup d’à-propos en contre parce que l’opposition était tout bonnement jouable. Il va sans dire que Chelsea, c’est un tout autre calibre. Pour pouvoir surprendre une équipe de cette valeur, il faut pouvoir être plusieurs à mettre le nez à la fenêtre. Sortir en masse, c’est bien et louable. Mais il faut être sûr dans ce cas de conserver le ballon et d’aller au bout de son action, sous peine de se faire surprendre en contre. Ce processus-là, nous ne le maîtrisons pas encore. Le Sporting est aujourd’hui capable de bien quadriller le terrain et d’enquiquiner un adversaire aussi prestigieux que les Anglais. Mais de là à le pousser lui-même dans ses derniers retranchements, il y a une marge. On y arrivera un jour, c’est sûr. Par rapport à la saison passée, on est sur le bon chemin. Il y a un an, à Valence, bien malin qui aurait pu dire quelles furent nos intentions réelles. Car, ce soir-là, nous n’avions ni attaqué vraiment, ni défendu vraiment. Nous nagions entre deux eaux. A Chelsea, par contre, il y avait une idée directrice dans tout ce que nous faisions.

C’est le mérite de l’entraîneur ?

Indéniablement. Loin de moi l’idée de dénigrer le travail d’Hugo à qui, pour des raisons bien compréhensibles, je vouerai toujours une profonde estime, mais Frankie Vercauteren a une approche beaucoup plus pragmatique. A l’entraînement, il donne constamment de la voix pour corriger tous les manquements et imperfections. Mais la grande révolution, c’est la vidéo. J’avais déjà connu ça par le passé à l’étranger, et aussi sous la coupe de Georges Leekens à Mouscron, mais à Anderlecht c’était neuf. Si, en peu de temps, on est parvenus à utiliser plusieurs systèmes différents, c’est sans doute grâce à tout ce que les images et les remarques judicieuses de l’entraîneur ont pu nous apprendre.

Au moment de rompre le silence, la saison passée, après un mutisme de plusieurs mois, vous nous aviez dit que le 0 sur 18 en Ligue des Champions constituait le pire affront de votre carrière. Dans un groupe plus relevé encore, qu’attendez-vous du Sporting cette saison ?

Même si nous avons été battus logiquement à Chelsea, j’ai un meilleur feeling que la saison passée. D’une campagne à l’autre, l’équipe s’est bonifiée et a pris de la bouteille. C’est rassurant dans l’optique des matches à venir dans cette compétition. Je nous vois réussir un truc tôt ou tard. Et qui sait, face au Betis déjà. Si collectivement on est bien, l’espoir est permis.

Il s’appelle Mbo Jérôme Mpenza et son frère, Emile Lokonda Mpenza.  » Né à Kinshasa, mon prénom africain est resté tandis que pour mon frérot, qui a vu le jour en Belgique, l’appellation belge a été privilégiée  » explique Mbo.  » Ici, seul Nenad Jestrovic, pour le fun, m’appelle par Jérôme « . Autre détail amusant : pour Mbo, son entraîneur, c’est  » Frankie «  et pas  » coach « .  » Je l’ai toujours appelé par son prénom, à l’époque où il était encore adjoint. Et c’est resté. Pour moi, cela ne change rien à nos rapports et à l’estime que j’ai pour lui « .

Si Munaron, c’est  » Jacky « , Mbo fait quand même une exception pour De Boeck.  » Lui, ce n’est pas Glen, mais Monsieur le Président, tout simplement.  » ( ilrit).

La saison passée, au plus profond de son mal-être au RSCA, Mbo Mpenza avait vu son nom étroitement associé à Southampton. S’il flashe toujours pour la Premier League, l’Angleterre ne constitue toutefois plus un must pour lui.  » J’ai déjà connu deux expériences à l’étranger, au Sporting Clube du Portugal et à Galatasaray « , dit-il.  » Si l’opportunité se présente, je ne dis pas non à une escapade anglaise mais je n’en fais pas une fixation non plus. Je vis le top avec Anderlecht pour l’instant et cela suffit amplement à mon bonheur. Je ne vois pas pourquoi je ne m’inscrirais pas dans la durée au Parc Astrid dans ces conditions « .

Bruno Govers

 » Pour l’instant, JE JOUE EN SURRéGIME  »

 » Jouer avec Serhat, c’est aussi naturel qu’AVEC EMILE  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire