JOS LANSINK

J os Lansink est un produit d’importation puisqu’il est né à Rossum, près d’Enschede, aux Pays-Bas. Ses parents y faisaient l’élevage de vaches laitières et de cochons. Il est l’aîné de trois enfants et, en principe, après avoir suivi les cours de l’école d’agronomie, il aurait dû reprendre l’exploitation parentale. Mais il y avait le sport…

A trois ans, il s’inscrit au poneyclub De Veldruitertjes. A huit ans, il possède d’ailleurs déjà son poney : Fligette. Et à 12 ans, il est champion des Pays-Bas. Ce n’est toutefois qu’à l’âge de 18 ans qu’il se lance dans la compétition à cheval. Il semble doué et, dans sa région, aucun trophée ne lui échappe. A 20 ans, il ne travaille donc plus qu’à mi-temps à la ferme, passant l’autre mi-temps dans des écuries où ils soignent et dégrosse des bonnes montures impayables pour lui.

Il se spécialise vite dans des chevaux prometteurs, pour exploiter tout leur potentiel et dompter leur fougue :  » Il ne faut surtout pas frapper mais les mettre en confiance, leur montrer qu’on comprend leurs craintes et les récompenser en caressant leur cou ou en leur chuchotant à l’oreille. Mais il faut également se faire respecter « .

C’est en 1988 que Lansink éclate réellement : il remporte le GP de Twente, le CHIO de Rotterdam et se classe deuxième des Championnats des Pays-Bas, ce qui lui vaut une sélection pour les Jeux Olympiques de Séoul. Montant Felix, Il s’y classera septième en individuel et cinquième du concours par équipes. Un an plus tard, avec le même cheval, il décroche la médaille de bronze des Championnats d’Europe à Rotterdam.

Il doit ensuite abandonner Felix pour Egano. Deux ans plus tard, à La Baule, ce cheval lui permet d’obtenir une nouvelle médaille de bronze européenne mais aussi d’être sacré champion d’Europe par équipes. Avec Piet Raymackers et Jan Tops, les Pays-Bas peuvent compter sur un excellent trio : même une fracture de la jambe à la suite d’une chute n’empêche pas Lansink de se joindre à ses équipiers pour décrocher le titre olympique à Barcelone en 1992. Et si la médaille d’or individuelle lui échappe, c’est parce que la pluie a rendu le terrain si boueux que l’épreuve de saut est faussée. Lansink se console en étant le premier Hollandais à avoir remporté le CHIO d’Aix-la-Chapelle et en remportant le GP de Hickstead.

A l’époque, outre Egano, Lansink monte deux autres chevaux : Easy Jumper et LiberoH. Sa préférence va à ce dernier, un animal très sociable et intelligent. Avec lui, il continue à battre des records : cinq victoires en Coupe du monde au cours de la même année, nombre record de points obtenus au classement général final, etc.

La Belgique le découvre et inversement

En 1996, la Belgique l’attire. Après 14 ans, il quitte l’écurie de Hans Horn à Wiemselbach pour répondre à l’appel d’un millionnaire belge de Lanaken, Léon Melchior. Ce dernier lui offre un contrat de quatre ans très rémunérateur et met à sa disposition des chevaux dont les noms se terminent tous pas un Z et avec lesquels Lansink va encore remporter plusieurs GP et épreuves de Coupe du Monde.

En 2000, à Sydney, il porte pour la dernière fois les couleurs des Pays-Bas et termine cinquième. En 2001, il prend la nationalité belge car un nouveau règlement stipule qu’un cavalier et ses chevaux doivent être de même nationalité. Or, tous les chevaux de Melchior sont belges…

Il perd toutefois rapidement Caretano Z, un de ses nouveaux chevaux, qui meurt des suites d’une chute. Cela ne l’empêche pas de remporter le Tournoi des Nations d’Aix-la-Chapelle et de décrocher la médaille de bronze par équipe aux Jeux Equestres Mondiaux de 2002 à Jerez de la Frontera.

En 2004, la Belgique l’attend aux Jeux Olympiques mais il rompt avec Melchior suite à un désaccord portant sur le nom du cheval à monter : Lansink veut Cumano, un étalon Holsteiner loué, alors que Melchior veut lui imposer CaridorZ, un produit de l’élevage.

Lansink s’installe alors comme indépendant à Ellikem, tout près de Lanaken, où il habite toujours. On lui prédit les pires difficultés mais, selon lui, les grands chevaux sont tellement impayables qu’ils ne s’achètent plus, ils se forment. De plus, les propriétaires de Cumano le suivent et la victoire au GP de Calgary, un des concours les mieux dotés du monde, lui donne un fameux coup de main. L’année 2006 est d’ailleurs sa meilleure puisqu’il remporte la médaille d’or individuelle des Jeux Mondiaux d’Aix-la-Chapelle sur… Cavalor Cumano, impérial dans le parcours de chasse, malgré l’orage.

PATRICE SINTZEN

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