JONATHAN BRADFER

Retour sur une reconversion réussie : ancien journaliste sportif, Jonathan Bradfer s’éclate désormais dans l’information générale.

Cette semaine, vous recevez Lilian Thuram dans Libre échange (à voir le 2 avril sur La Trois), une émission où des jeunes discutent avec une personnalité au coeur du Parlement européen. Vous savez que vous partagez un point commun avec lui ?

Non, lequel ?

Vous avez tous les deux pris vos distances par rapport au monde sportif pour vous intéresser à des enjeux de société….

Nous n’en avons pas parlé en préparant l’émission mais c’est vrai. Je prends beaucoup de plaisir à rencontrer des gens qui changent de vie. A la rédaction des sports, j’étais bien installé dans mon siège de présentateur mais changer de direction a été revigorant. Thuram, lui, a été contraint d’emprunter une autre voie quand sa carrière de footballeur s’est achevée. Sa reconversion est admirable. Elle prouve qu’on a tort d’enfermer les gens dans un carcan. Le contenu de l’émission sera d’ailleurs multiple. Thuram évoquera sa carrière mais aussi le monde du foot (est-ce le bon modèle pour nos enfants ?), les thèmes qui lui sont chers (intégration, peur de l’autre,…), etc.

Qu’est-ce qui a justifié votre changement de cap ? Un désintérêt pour le monde du sport ?

J’ai accompli beaucoup de tâches en peu de temps : présentation du Week-end sportif pendant six ans, Roland-Garros, EURO, Tour de France,… En quelques années, j’ai eu l’impression d’avoir vécu une carrière complète. Je n’étais plus surpris, j’ai eu envie d’un autre défi.

Vous ne risquez pas de ressentir la même lassitude dans le traitement de l’info générale ?

Non, car l’actu est différente tous les jours alors que le calendrier sportif est plutôt répétitif : il y a la reprise du foot à telle date, puis c’est le cyclisme, etc. C’est pareil dans la manière d’aborder les sujets. Si on évoque Milan Sanremo, on parlera du Poggio.

Vu l’engouement pour le Mondial, vous n’avez pas eu envie de revenir à la rédaction des sports ?

J’aurais été heureux d’y participer. Quand je vois mes potes journalistes partir pour le Tour de France, je repense aux bons moments passés. Mais je n’ai jamais eu de regrets et je suis heureux de ma situation. Je suis beaucoup moins le sport car je travaille en semaine et je relâche la bride le week-end, tout en continuant à regarder certains événements : les matches des Diables, le clasico, Roland-Garros, le Tour de France,… En résumé, ce qui attire le grand public. J’aime voir Benjamin Deceuninck s’extasier sur une partie de snooker ou de golf car je n’en suis plus capable. (Il rit) .

PAR SIMON BARZYCZAK

 » Quitter le journalisme sportif a été revigorant.  »

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