© PG/RTBF

Jonathan Anciaux

Vous avez peut-être vu son visage sur la RTBF lors du dernier Mondial. Ou entendu sa voix sur Pure FM ou en regardant un match de Pro League, de Proximus League ou de Champions League. Depuis peu, il commente la ePro League, le championnat de foot basé sur FIFA 19.

Comment commente-t-on des affrontements virtuels d’un jeu vidéo quand on l’habitude de travailler sur de  » véritables  » matches ?

C’est un peu différent mais il y a des similitudes. Je joue à FIFA, je suis un grand enfant et j’étais donc intéressé par le projet. Je ne connais pas toutes les caractéristiques et subtilités du gaming mais ce n’est pas un souci car on commente en binôme, avec quelqu’un capable d’évoquer la mécanique complète du jeu.

Pour le commentaire, il y a deux écoles. D’un côté, ceux qui décryptent les actions, à la manière de ce qu’on entend à la télé :  » espace à droite et possibilité de débordement, etc…  » De l’autre, ceux qui détaillent le comportement des deux joueurs. Combiner ces deux manières donne un chouette résultat. C’est comme le foot : je ne pense pas qu’il y ait une seule bonne manière de commenter.

Au final, il y a quand même des réflexes journalistiques qui entrent en scène : présenter le contexte du match, le classement, les infos sur les joueurs qui s’affrontent, … J’ai pu rencontrer ces derniers, discuter de leur style et c’est une plus-value. Qu’on soit face à du gazon ou à une console, l’objectif reste de prendre le téléspectateur ou l’internaute par la main et de lui raconter une histoire.

L’eSport sera-t-il un débouché pour les journalistes sportifs, dans un futur plus ou moins proche ?

Oui, même s’il faut aimer l’eSport et les jeux vidéos. Sinon, tu es perdu. Je joue à FIFA et le foot est mon sport de prédilection. Par contre, je serais incapable de commenter des parties de Counter Striker ou de League of Legends. Ce qui est intéressant avec l’eSport, c’est la durée des parties. Un match de foot s’étend sur 90 minutes, sans compter l’avant et l’après-match ou la mi-temps. C’est intense et tu n’as pas le droit à l’erreur.

Je pense que l’eSport va peu à peu intégrer le journalisme sportif.  » Jonathan Anciaux

Sur FIFA, un duel dure 12 à 15 minutes et c’est très rythmé. Si tu commets une approximation, tu peux vite la rectifier. Encore une fois, le travail journalistique est déterminant. Par exemple, FIFA 19 a mis au goût du jour une nouvelle technique de frappe. C’est important de savoir comment elle s’appelle, comment on l’utilise, etc. Travailler sur de l’eSport n’a rien de péjoratif pour un journaliste. Je pense même que cela va intégrer peu à peu le journalisme sportif tel qu’on le connaît.

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