En 2011, le duo Marvin Ogunjimi-Jelle Vossen a mené le Racing Genk au titre. Ensuite, Christian Benteke et Jelle Vossen ont fait fureur dans les play-offs. Aujourd’hui, c’est au tour de Jenji de s’entendre comme larrons en foire.

Mario Been a baptisé son duo d’attaque Jenji, contraction des prénoms Jelle et Benjamen ‘Benji’. Benji De Ceulaer (29 ans) et Jelle Vossen (23 ans) se sont trouvés d’emblée sur le terrain et forment un duo inséparable en dehors.  » C’est fou : les automatismes que d’autres travaillent parfois pendant des années nous sont venus quasi instantanément « , explique De Ceulaer, tandis que son compère opine du bonnet. Nous avons confronté les deux attaquants à quelques déclarations relevées dans la presse en cours d’année passée.

 » Mario Been fait progresser les joueurs.  »

StephanKeygnaert, HetLaatsteNieuws, 22décembre

Jelle Vossen : Au début, nous avons eu un différend mais j’ai continué à travailler et j’ai poursuivi mon évolution sous ses ordres. Je ne contredirai donc pas cette affirmation.

Benji De Ceulaer : Le mérite en revient aussi à Hans Visser, qui effectue un travail technique considérable. La progression d’un joueur dépend étroitement de la qualité du noyau, qui aspire tous ses éléments vers le haut. Troisième paramètre, la confiance. Been nous en insuffle et nous soutient, même après un mauvais match.

Vossen : Il est bien humainement. Il nous parle beaucoup et est en bons termes avec tout le monde. C’est un facteur de progression.

On peut opter pour une approche sévère comme Peter Maes ou Frank Vercauteren, ou une plus humaine, comme John van den Brom ou Mario Been. Laquelle fonctionne le mieux, selon vous ?

De Ceulaer : Maes peut être blessant et il tient ses joueurs mais Been sait se faire strict quand il le faut. La différence, c’est qu’on peut discuter plus facilement d’un problème avec lui.

Vossen : Le laxisme n’est pas bon. Vercauteren conservait une certaine distance et ça fonctionnait puisque nous avons été champions.

De Ceulaer : Tout dépend du groupe. Le nôtre est bon.

 » Je suis prêt à jouer gratuitement pour Genk.  »

ElyanivBarda ( La Dernière Heure,15décembre)

Vossen : Cela nous a bien fait rire. Je comprends ce qu’il veut dire : il est heureux ici et souhaite rester mais je ne pense pas qu’il irait jusqu’à jouer gratuitement.

Vous n’avez jamais formé un super duo avec Barda, Jelle. Pourquoi ?

Vossen : D’emblée, on nous a opposés, affirmant que nous ne pouvions jouer ensemble, peut-être parce que je n’étais pas encore prêt à jouer en pointe.

De Ceulaer : Quand Elya joue, je dois glisser sur le flanc car Jelle est un avant-centre, excellent dos au but et dans ses trajectoires alors que Barda est bon entre les lignes. Mais en fait, toutes les combinaisons possibles fonctionnent car chacun permute.

 » Jelle Vossen est un des joueurs les plus sous-estimés du championnat.  »

DirkDegraen, Le Soir, 24février

De Ceulaer : Il est quand même en équipe nationale et il a été brillant en Europa League. Beaucoup d’équipes nous redoutent car Jelle marque aisément et moi, je suis constamment en mouvement.

Vossen : On nous tient plus strictement, ce qui est une forme de respect.

Jelle Vossen doit-il émigrer pour rivaliser avec les meilleurs ?

Vossen : On spécule sur mon avenir à chaque mercato…

De Ceulaer : Ça n’a rien à voir avec le championnat. Placez Jelle dans un grand club européen et il marquera encore vingt buts par saison.

Vous êtes Genkois de souche mais n’êtes-vous pas plus aventurier qu’on ne le pense ?

Vossen : J’ai longtemps pensé que je jouerais ici jusqu’à la fin de ma carrière mais mon passage au Cercle m’a beaucoup plu.

 » Benji De Ceulaer a été le plus déterminant dans le succès de Lokeren.  »

PeterVandenbempt, Sporza, 5 septembre

De Ceulaer : Je suis content que Lokeren reste bon sans moi et je lui serai éternellement reconnaissant de m’avoir offert ma chance.

Vossen : J’ai été ravi du transfert de Benji car j’aime son style de jeu. Il ouvre des brèches aux autres. Le courant passait déjà très bien aux entraînements de l’équipe nationale.

De Ceulaer : Je sais toujours où Jelle se dirige, sans même le regarder. Notre but à Bâle est une belle illustration de notre complémentarité. Quand il a le ballon, je cours en pointe et vice-versa.

Avez-vous déjà connu pareille connivence avec un autre joueur ?

De Ceulaer : Non.

Vossen : Avec Marvin Ogunjimi mais c’était logique puisque nous jouions ensemble depuis les espoirs. C’est la première fois que le courant passe aussi vite. Je trouve Benji les yeux fermés sur le terrain.

 » L’apport de De Ceulaer est considérable : l’année dernière, Jelle devait abattre beaucoup de travail. Maintenant, Benji en assume sa part.  »

RudiVossen, papa de Jelle, 31 octobre Sud-Presse

Vossen : En effet. Les saisons précédentes, je jouais dans le dos de Marvin Ogunjimi ou de Christian Benteke. En perte de balle, je devais donc me replier. Les entraîneurs savaient que j’étais suffisamment discipliné pour m’y astreindre. Je veux aider mes partenaires car si l’entrejeu coule, c’est toute l’équipe qui s’effondre.

De Ceulaer : C’est lié à notre rage de vaincre. Quand on perd le ballon, on se bat pour le reconquérir. Notre public veut que nous mouillions notre maillot.

L’avant est confronté à un dilemme permanent : comment participer au travail défensif sans perdre ma fraîcheur ?

Vossen : C’était mon problème au début : je gaspillais mes forces. Maintenant, Benji et moi nous partageons le travail.

 » C’est fou : nous avons trouvé dès le premier jour les automatismes que d’autres cherchent pendant des années.  »

BenjiDeCeulaer, Sport/Foot Magazine, 16 octobre

Vossen : Nous sommes très semblables. Nous sommes tous deux du coin, nous sommes collectifs, marquons facilement et avons les mêmes centres d’intérêt.

Êtes-vous de vrais amis ?

Vossen : Je pense que oui. N’est-ce pas, Benji ?

De Ceulaer : Oui, mais si tu pars en Russie, nous perdrons le contact (rit).

Vossen : J’étais ami avec Daniel Tözser et même si nous nous téléphonons régulièrement, nos liens se relâchent. C’est la réalité du football de haut niveau.

 » Si Genk veut être un ténor, il doit terminer dans le top trois chaque année. On n’y est pas encore.  »

HerbertHouben, Vers l’Avenir, 6 octobre

Vossen : Non mais nous nous en tirons bien. Les play-offs ont changé la donne. Il faut d’abord veiller à terminer dans le top six. Ensuite, tout est possible.

De Ceulaer : Genk est un grand club. Prenez son école des jeunes, son budget, son encadrement médical… Nous avons en permanence trois ostéopathes, un kiné, un masseur et un coach mental. Tous nous accompagnent en stage. Nous sommes constamment screenés. Peu d’autres clubs peuvent en dire autant. ?

PAR MATTHIAS STOCKMANS

 » Mettez Jelle dans un grand club européen et il marquera encore vingt buts par saison.  » Benji De Ceulaer

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