Jelle Van Damme

194 cm, 87 kilos et un moral d’acier : tout le monde aimerait avoir un joueur comme ça dans son équipe…

Positif

Jelle a des qualités athlétiques impressionnantes. Son jeu est basé sur la force et l’engagement. Ce type de footballeurs est indispensable pour l’équilibre de l’équipe et permettre aux éléments créatifs de donner la pleine mesure de leur talent.

Il possède un mental de très haut niveau. Il ne relâche jamais la pression et il essaie de donner le maximum 90 minutes durant, même quand le score est acquis. Il réveille, par ses paroles et ses actes, les coéquipiers qui auraient tendance à se laisser aller dans les derniers instants.

Il se débrouille très bien dans les airs et sa taille l’aide beaucoup dans les duels de la tête. Il est très précieux sur phases arrêtées aussi bien offensivement que défensivement mais son jeu de tête dépend plus de son gabarit et de son mental que de qualités techniques pures ou d’un timing parfait.

Le gaucher mauve a une très grosse présence dans les duels. Il mettrait la tête où certains ne mettraient pas le pied. Il place tout son poids dans les 1 contre 1 et son tackling est réalisé avec énormément d’engagement, sans aucune retenue.

Sa frappe du gauche est de bon niveau. Quand il prend le ballon du cou du pied, il y met tout son poids, penché vers l’avant, et sa frappe est lourde. Avec les ballons actuels, ses shoots adoptent alors une trajectoire flottante, difficile à capter pour les gardiens.

C’est un vrai relais pour son coach. Il se comporte en leader sur le terrain et son fighting-spirit est tout à fait remarquable.

A seulement 26 ans, il possède déjà une belle expérience acquise dans les championnats hollandais (Ajax), anglais (Southampton) et allemand (Werder Brême). Ce vécu l’aide aussi à maîtriser le stress inhérent à l’approche des rencontres de haut niveau.

Sa vitesse de course est très intéressante. Une fois lancé, il exprime toute sa puissance. Cette force physique lui permet de réaliser des allers-retours d’un rectangle à l’autre et ce gros volume de jeu fait très mal à l’adversaire.

Négatif

Par rapport à des techniciens comme Mbark Boussoufa, Jelle fait figure de joueur assez frustre. Cependant, il connaît ses limites et il ne se lance pas dans des arabesques risquant de le mettre en difficulté. Il manque de finesse dans les dribbles et les enchaînements. Quand il s’en sort dans les petits espaces, c’est plus en utilisant son corps que grâce à des trouvailles techniques.

Son pied droit est clairement un point faible et il l’utilise le moins souvent possible. Ce constat offre à son adversaire la possibilité d’anticiper son comportement car sa conduite de balle est plutôt stéréotypée et prévisible. Reste à résister dans le face-à-face physique.

Il n’a aucune polyvalence sur la largeur du terrain. Toute la zone droite et centrale droite n’est pas faite pour lui. Quand il doit s’y déplacer, emporté par l’action, il y est en difficulté d’autant que son pied droit lui pose des problèmes.

Il manque de sang-froid et de feeling devant le but. Sa présence systématique dans le rectangle adverse sur phases arrêtées, dans une équipe généralement dominatrice, devrait faire de lui un buteur régulier. Ce qui est loin d’être le cas.

Fait parfois preuve d’un excès d’agressivité physique. Ce comportement fait de lui une cible du corps arbitral et les cartons jaunes inutiles sont assez fréquents. Dans les tacklings pied(s) en avant, il peut mettre en danger l’intégrité physique de ses adversaires.

Il manque clairement de vivacité sur les premiers mètres : cela se remarque encore plus quand il doit pivoter. A l’arrêt, il éprouve des difficultés à bouger sa grande carcasse et il se fait, alors, facilement éliminer par un opposant virevoltant. Ce défaut se remarque moins depuis qu’il évolue dans le milieu du jeu.

Dans les situations tendues vis-à-vis des adversaires, il devrait faire preuve de plus de calme et de self-control. Il n’est jamais le dernier à vouloir faire le ménage dans les échauffourées et ce tempérament explosif lui joue parfois de vilains tours. S’isoler, quand les esprits s’enflamment, serait un énorme progrès. et lui éviterait de gaspiller de l’influx nerveux.

Né en 1963, Etienne Delangre joua comme défenseur au Standard de 1981 à 1992 (267m en D1 et 6b, champion en 82 et 83). Ex-chargé de cours à l’Ecole du Heysel, il coacha de la P1 à la D1 (Charleroi).

par étienne delangre

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