» Jean Nicolay keepait sans gants !

 » De nos jours, les gardiens disposent de gants colle tout qui leur permettent de bien agripper les ballons. Pourtant, beaucoup de keepers modernes travaillent plus avec les poings qu’avec les mains. C’est une erreur car un dégagement approximatif profite souvent à l’adversaire. Il vaut mieux s’emparer de la sphère et relancer soigneusement son équipe, que ce soit à la main ou au pied. Jean Nicolay a inauguré la tradition des grands portiers du Standard. Je me souviens l’avoir vu défendre sa cage les mains nues. C’était un crack et un monstre de volonté. Il y a eu trois Nicolay au Standard. Jean m’a raconté tout cela un jour. Adolphe fut un redoutable attaquant durant les années 40. Puis, ce fut au tour de Toussaint de s’installer en équipe fanion. Gardien de but, Toussaint participa à la conquête de la première Coupe de Belgique du Standard (1954, 3-1 contre le RC Malines) et à la saison 1957-58 qui se termina par un premier titre liégeois. Un peu plus tard, Toussaint défendit les filets liégeois pour leurs débuts en Coupe des Champions (5-1 contre Heart of Midlothian FC).

Pour le retour, en Ecosse, le coach du Standard, Geza Kalocsay, remplaça Toussaint par son frère cadet, Jean. La famille Nicolay éclata entre pro-Jean et pro-Toussaint. Jean était hyper doué, fut 39 fois international, obtint le Soulier d’Or en 1963 (premier gardien et footballeur wallon figurant à ce palmarès) et était un des meilleurs derniers remparts européens de sa génération. Il avait tout : détente, agilité au sol, présence dans ses face-à-face avec un attaquant adverse, etc. De plus, c’était une grosse personnalité. Il en imposait et c’est aussi pour cela qu’il a pris le dessus sur Jean Trappeniers (Anderlecht), plus discret, en équipe nationale. Au c£ur des années 60, Roger Petit, secrétaire général du Standard, a interdit à ses joueurs de répondre aux convocations du sélectionneur national, Constant Vanden Stock. Nico s’en moquait et le redoutable Petit, qui ne pouvait pas se passer d’un tel phénomène, ferma les yeux.

J’ai aussi admiré Jean en tant qu’entraîneur des gardiens car il a offert les fruits de son vécu à des jeunes, que ce soit à Belenenses, en équipe nationale, à Malines (avec Michel Preud’homme), à Seraing (coach de Ranko Stojic), au Standard où, avec son fils Jean Junior (ancien gardien), il fit progresser notamment Vedran Runje. Les fidèles de Sclessin adorent le retrouver au stade. Je les comprends parfaitement. A 71 ans, il est resté vachement dynamique.  »

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

propos recueillis par pierre bilic

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