Jean-Jacques Eydelie : le pavé dans la mare !

Les récentes déclarations de l’ancien joueur français de l’Olympique de Marseille ont évidemment fait beaucoup de bruit et provoqué un flot de réactions de la part des différentes personnes concernées par cette affaire. Les dirigeants et les joueurs milanais de l’époque s’estiment à juste titre lésés si les propos de Jean-Jacques Eydelie sont exacts. La première Coupe d’Europe remportée par un club hexagonal l’aurait été en utilisant des moyens frauduleux.

Il est exact de constater que l’O.M. de Bernard Tapie n’était certainement pas un modèle de fair-play et de droiture. Chacun se souvient de l’affaire du match acheté contre Valenciennes et des paroles de Bernard Tapie lui-même qui déclarait, deux ans avant la finale contre Milan, qu’il ne se ferait pas avoir deux fois suite à la demi-finale perdue contre Benfica qui marqua son but victorieux de la main par Vata.

Il est évidemment plus que souhaitable que toute forme de tricherie soit dénoncée afin que le sport en général et le foot en particulier véhicule une image plus propre qu’actuellement. Les coupables doivent être punis et peuvent ainsi servir d’exemple, ce qui ferait peut-être réfléchir certains individus qui ne méritent pas d’être appelés sportifs et encore moins de haut niveau. Jacques Glassmann l’a bien compris et a rendu publique l’affaire V.A.-O.M., quelques semaines après le match, a fait condamner le club, ses dirigeants et certains joueurs. Malheureusement pour lui, il s’est lui-même exclu du monde du foot qui le traita scandaleusement comme un vulgaire paria.

C’est peut-être cette raison qui a poussé Eydelie à révéler les faits plus de 12 ans après le match de Munich. En tout cas, personnellement, je trouve ce comportement tout simplement scandaleux à plusieurs titres. Tout d’abord, pourquoi n’a-t-il pas parlé de cette histoire juste après les faits ? Eydelie faisait partie d’un système qui lui rapportait et il ne voulait sans doute pas scier la branche sur laquelle il était assis mais maintenant, il se retrouverait dans la dèche et aurait certainement bien besoin du produit des ventes de son livre pour se refaire une santé financière. Bien entendu, pour le vendre, ce livre doit contenir des récits sulfureux et ce n’est pas en déclarant que tout était rose dans le monde du foot que son bouquin va faire un tabac.

Son article, sorti quelques semaines avant le livre, n’est pour moi que de la promotion pour celui-ci. Loin de moi l’idée de défendre Bernard Tapie et ses méthodes, mais il faut bien admettre que Jean-Jacques Eydelie a toujours eu le choix dans sa carrière d’accepter ou non certaines pratiques. Comme dirait Richard Virenque, ce qui s’est passé selon lui avant la finale ne s’est pas fait à l’insu de son plein gré ! D’après lui, si Rudi Völler a refusé de se faire piquer à la queue leu leu, il avait également le droit de ne pas s’y soumettre. Je crois encore une fois que cette histoire restera sans suite même si son récit contient certainement des vérités. Le seul moyen de rétablir la vérité serait le témoignage en bloc de plusieurs joueurs de l’époque mais pour le moment, leurs déclarations vont plutôt dans le sens inverse (oh surprise !) des propos d’Eydelie. Encore une affaire classée sans suite ?

Étienne Delangre

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