Jean-François de Sart

1 Tu deviens auditeur de clubs du championnat américain après avoir été banquier, joueur professionnel, entraîneur, T2, responsable d’académie, directeur technique : tu avais envie d’essayer encore autre chose ?

J’ai simplement profité d’une belle opportunité. La société belge Double Pass analyse le fonctionnement de centres de formation et de clubs professionnels dans plusieurs pays du monde, elle a signé un contrat avec la fédé américaine et la MLS, et un projet d’un an démarre au mois d’août. Trois équipes ont été formées pour auditer les 20 clubs de MLS, je vais donc prendre sept ou huit clubs en charge. Je passerai une quinzaine de jours dans chaque club. C’est un beau projet.

2 Ton deuxième fils, Alexis, vient de signer un premier contrat pro, au Standard. Le fait qu’on n’ait pas fait confiance à son grand frère Julien pendant les play-offs, ça ne l’a pas fait hésiter ?

Non. Chacun de mes fils a sa propre carrière. Les négociations avec le Standard ont duré plusieurs mois, je ne voulais pas qu’il signe sans avoir certaines garanties sportives, essentiellement celle de pouvoir s’entraîner à temps plein avec le noyau A. Parce qu’il est temps pour lui de travailler tous les jours avec des pros. Il a fallu attendre l’engagement d’un nouvel entraîneur, et après l’arrivée de Slavo Muslin, on nous a dit qu’il ferait partie intégrante du groupe pro. Alors, il a signé. Concernant Julien, c’est clair qu’il a très mal vécu les play-offs et l’absence de dialogue. Quand on ne vous explique pas les raisons de la situation, vous n’arrivez pas à évacuer votre frustration. On va maintenant rencontrer la direction, c’est un entretien qu’on demande depuis plusieurs mois, on fera ensuite le point sur son avenir.

3 Un an après ton départ du Standard, tu dis que le départ de Roland Duchâtelet est une bonne chose, une mauvaise chose ou un événement sans importance ?

Une bonne chose à partir du moment où tout le monde est aujourd’hui heureux ! Pour toutes les parties, ce départ était la meilleure solution. La seule solution possible. La relation de Roland Duchâtelet avec les supporters, c’était un problème insoluble. Il a longtemps pensé que ça pourrait s’arranger. Et ça se serait peut-être amélioré si le Standard avait été champion la saison passée. Entre-temps, il a compris que c’était une voie sans issue et, en homme rationnel, il a tiré la seule conclusion envisageable. Aujourd’hui, on revoit un Standard où tout le monde est uni, où tout le monde regarde dans la même direction.

4 Quand Duchâtelet a parlé de réinstaller un ancrage liégeois au club en cours de saison passée, tu n’as pas un peu rêvé qu’il pense à toi, Liégeois pur jus ?

Pas du tout ! Il était exclu que je retourne au Standard. Exclu de mon côté en tout cas. Du côté de Roland Duchâtelet, je ne sais pas… De toute façon, il n’y avait pas que moi pour rendre une touche liégeoise au club. La preuve, il a trouvé d’autres personnes.

5 Johan Walem nous a dit que si ses Espoirs s’étaient qualifiés pour les Jeux, il n’aurait peut-être pas quitté son poste. Toi qui as connu les JO avec ta génération, tu confirmes qu’il a bien fait de partir ? Et devenir T1 en D1 comme il le fait maintenant, tu n’y penses pas / plus ?

Johan Walem avait cet objectif en tête, c’était un objectif raisonnable, réalisable, atteignable. Les Espoirs n’iront pas à Rio, je n’ai pas entendu de reproches et c’est normal ! Quand tu as le malheur de tomber dans le même groupe éliminatoire que l’Italie et la Serbie… Aujourd’hui, il se lance dans autre chose, comme je m’étais lancé dans autre chose, un poste d’adjoint au Standard, quand j’ai quitté la Fédération. C’est toujours une question d’opportunités, de chances qui passent et qu’il faut saisir. Pour ce qui est de redevenir entraîneur, j’y pense toujours, mais plus le temps passe, plus les chances sont minces.

Jean-François de Sart entame cet été un audit des clubs de Major League Soccer après avoir été joueur (Liège, Anderlecht), entraîneur (sélections de jeunes et Espoirs), ensuite adjoint, responsable de l’Académie et directeur technique au Standard.

Jean-François de Sart  » La relation entre Roland Duchâtelet et les supporters était une voie sans issue. En homme rationnel, il a tiré la seule conclusion possible.  »

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