Jean-Claude Olio, la voix du sud à la fédé

Pierre Bilic

Le Carolo a accédé à la présidence du Comité sportif.

S’il y a un pilote dans l’avion de l’Union belge, on aurait pu se demander ces derniers temps s’il y avait encore un passager venant du sud du pays. Les postes en vue à la fédé ne leur sont, semble-t-il, pas destinés. Il y a quelques semaines, cette évidence a provoqué un mouvement de mauvaise humeur qui ne serait pas passé inaperçu.

 » A l’Union belge, il faut parfois frapper du poing sur la table « , nous dit un proche de la fédération.  » C’est la seule façon de secouer le cocotier. Je reproche aux francophones de ne rien dire, ou pas grand-chose, afin de bétonner leurs acquis, sans songer à la défense des clubs. Or, il se passe des choses importantes. L’argent file par les fenêtres et la scission en deux ailes promet d’être une catastrophe financière. Je m’attends à des pertes côté néerlandophone et le pendant francophone n’a pas encore été reconnu par l’ADEPS. Les subsides des deux régions n’iront pas vers les clubs mais serviront principalement à payer les salaires du personnel qui sera dédoublé. « 

En attendant d’être plus équitablement représenté au top niveau ( Georges Hermesse est le dernier président fédéral venu du sud : de 1951 à 1967 soit presque 45 ans…), il y a trop peu de strapontins occupés par les représentants des clubs du sud. Sans l’énervement d’il y a quelques semaines, on peut se demander si Jean-Claude Olio aurait accédé à la présidence du Comité sportif national, une première depuis belle lurette pour un francophone.

Doté d’un calme à toute épreuve, Olio s’entend parfaitement avec ses collègues du nord et est une figure bien connue du football wallon. Il présida notamment aux destinées de l’Olympic Charleroi, s’affilia à Tubize, conseilla les Francs Borains et, surtout, porta l’Entente des Clubs du Sud sur les fonts baptismaux. Cet ancien homme d’affaires jongle avec les règlements.

 » Je ne m’attendais pas du tout à cette nomination « , souligne Olio.  » Je remplacerai l’Anversois Van den Bossch (Beerschot) à ce poste. Je fais partie du Comité sportif depuis 14 ans et mesure parfaitement que c’est une tâche délicate, très prenante. Il faut mettre les championnats sur pied, la Coupe de Belgique, trouver des ponts entre les amateurs et les professionnels, organiser les comités disciplinaires, inspecter les stades de la Promotion à la D2, etc. Le football est aussi devenu un immense prétoire qui abrite des joutes entre avocats. Elles sont parfois interminables comme ce fut le cas avec Namur et Geel il y a quelques années. Namur prit finalement part à cette compétition mais avec un peu retard. Un problème se pose cette saison, toujours avec Namur (problème d’affiliation d’un joueur, perte de points). Pour moi, c’est tout à fait intolérable. Il faut absolument que ce genre de problèmes soit réglé beaucoup plus vite.  »

La promotion d’Olio incitera-t-elle d’autres dirigeants francophones à être plus ambitieux ou se contenteront-ils des miettes ?

PIERRE BILIC

 » Je reproche aux francophones de ne rien dire afin de bétonner leurs acquis, sans songer à la défense des clubs. « 

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