Je veux tous les ballons

Pour ses débuts en Eredivisie, ce jeune Belge de 23 ans s’est imposé comme le maître à jouer d’Utrecht. Aujourd’hui, ce sont tous les gros cubes bataves (Twente, PSV) qui l’ont dans la ligne de mire.

Bien que le championnat constitue l’objectif prioritaire, le FC Utrecht aimerait atteindre les poules de l’Europa League. Pour cela, il doit éliminer les Ecossais du Celtic Glasgow, qui l’a battu à l’aller. Au tour précédent, face à Lucerne, Dries Mertens s’était mis en évidence. Lors du match à domicile, c’est d’ailleurs lui qui avait inscrit un superbe premier but. Mertens s’impose de plus en plus comme le leader de l’équipe. Quoi qu’il en dise.  » Je ne suis pas un leader. Les patrons, ce sont plutôt Jan Wuytens, Alje Schut et Michael Silberbauer. Ce sont eux qui font tourner la baraque. Mais c’est vrai que je suis très important pour l’équipe. Je veux tous les ballons. Je me sens bien et je pense que je peux livrer une très belle saison.  »

Une saison dont le club attend beaucoup. Depuis qu’Utrecht a été repris par le président Frans van Seumeren et que l’équipe a été renforcée de façon drastique, notamment par l’arrivée de Mertens, tout est différent au Galgenwaard. Les plans d’avenir sont ambitieux : il s’agit de défier l’AZ et Feyenoord pour terminer à la quatrième ou à la cinquième place en championnat.

 » Moi, je ne ressens aucune pression. Bien sûr, le club veut grandir mais je trouve cela normal, d’autant que nous avons conservé le même noyau. Le danger, c’est de viser trop haut. La saison dernière, après un match contre ADO La Haye, un groupe de supporters a envahi notre terrain d’entraînement. Il faut dire que nous avions mal joué, nous avions perdu 2-0 mais nous étions tout de même septièmes. C’était très bizarre. C’est pourquoi je dis : – Nous voulons terminer à la quatrième place. Mais entre le dire et le faire, il y a un monde de différence.  »

 » Je veux marquer entre 10 et 15 goals « 

 » La saison dernière, J’arrivais de D2 et la transition était forte. En plus, je débarquais d’Apeldoorn, un club qui jouait la douzième ou la treizième place. Et je débarquais dans une formation qui jouait la septième place en D1. J’avais l’avantage d’avoir évolué plusieurs années en D2 et de m’y être mis en évidence. Seul KeisukeHonda, de Venlo, y était meilleur que moi.

La dernière saison en D2, le coach John van den Brom, m’a conseillé de rester. Je lui en suis reconnaissant. Il a fait de moi son capitaine et m’a donné beaucoup de responsabilités. Quand on est capitaine, on envisage le foot différemment, on doit s’occuper de toute l’équipe.

Pourquoi j’ai opté pour Utrecht ? J’avais discuté avec d’autres clubs, comme l’AZ et Groningen mais il faut sentir la façon dont on vous parle. Ici, j’avais l’impression qu’on me prenait au sérieux et que j’allais jouer. On m’a donné le numéro 11 et c’était un signe qu’on avait confiance en moi. Ce fut une super saison. J’ai même remporté le Soulier d’Argent, celui de deuxième joueur du championnat, derrière Luis Suarez et devant Demy de Zeeuw. Je veux faire partie de ce cercle de joueurs.

Je ne suis pas quelqu’un qui regarde derrière soi, je veux progresser et être encore plus important pour l’équipe. La saison dernière, en championnat, j’ai inscrit six buts. Cette fois, je veux en marquer entre dix et quinze. C’est possible car nous jouons plus offensivement et j’évolue en vrai numéro dix, juste derrière les attaquants, alors que l’an dernier, je jouais sur le flanc droit. Je préfère d’ailleurs évoluer au centre et me déporter sur le flanc d’où je peux entamer une action. Ou alors, décrocher et délivrer une passe en profondeur. C’est dans un rôle d’homme libre que je suis le meilleur. Et sur le plan physique, j’ai progressé. J’ai beaucoup travaillé pour être plus costaud sur mes jambes et je le fais d’ailleurs encore. Je fais beaucoup de musculation, deux à trois fois par semaine. Quand on veut atteindre les sommets, on doit mettre tous les atouts de son côté. C’est logique, non ? C’est aussi pour cela que je préfère vivre à Utrecht. Avant, je serais resté dans ma famille, en Belgique. « 

 » J’adore le foot espagnol fait de combinaisons courtes. « 

 » Je ne fais pas de plan de carrière mais j’aimerais jouer en Espagne. Dans un grand club. Je trouve qu’on y joue si bien, j’adore ce foot fait de combinaisons courtes. Quand on voit de quelle façon l’équipe nationale a balayé tous ses adversaires en Coupe du Monde… C’était beau à regarder. Xavi et AndresIniesta étaient brillants dans l’entrejeu. Mais il n’y a pas qu’eux… Quand une équipe possède plusieurs joueurs incapables de contrôler un ballon, elle ne va pas loin. Xavi et Iniesta sont mes exemples, d’autant qu’ils ont la même taille que moi et que, malgré leur manque de puissance, ils sont les meilleurs du monde. Rien qu’en les regardant, j’apprends. Je pense que je suis le même type de joueur qu’Iniesta, qui joue entre les lignes et repart vers l’avant.  »

par anton lippold – photo: proshots

« Je suis le même type qu’Iniesta, qui joue entre les lignes et repart vers l’avant. »

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