© BELGAIMAGE - BENOIT DOPPAGNE

« JE SUIS MÊME ALLÉ PENDRE MOI-MÊME SON PORTRAIT CHEZ RAFAELOV »

2016 a vu émerger Dominique Lobbestael et ses Footballheroes.  » L’AS Roma a diffusé plusieurs de mes travaux sur les réseaux sociaux « , dit l’artiste.

Tout a commencé avec Mathew Ryan. Puis beaucoup d’autres ont suivi. Dont les Diables Rouges Christian Benteke, Radja Nainggolan et Thorgan Hazard.Mais il y a aussi eu un projet pour les Paralympics et le tifo de 70 mètres sur 20 (170 kilos) des 125 ans du Club Bruges.

2016 a également été l’année de l’émergence des Footballheroes, lancés par Dominique Lobbestael, ex-directeur artistique de Sport/Foot Magazine.  » Au début, c’était un jeu « , dit le Flandrien.  » Je cherchais un nouveau style pour la 45e édition de l’album Panini Belgique 2017. Je me demandais comment apporter quelque chose d’inédit. J’ai ainsi fait des aquarelles, des dessins et des expériences graphiques sur divers supports et dans plusieurs matériaux. La suite est connue.  »

EXPÉRIENCES

Pour réaliser ses portraits, Lobbestael se base sur les photos des joueurs.  » J’achète les images à Belga Image qui, dès le début, m’a soutenu dans mes recherches « , explique-t-il.  » C’est alors à moi de retransmettre l’émotion, le regard ou le mouvement du joueur d’une façon qu’on ne peut retrouver dans la photo. Ça doit être plus exclusif, plus exceptionnel. Lorsque j’ai placé ma première expérience sur les réseaux sociaux (un portrait de Mathew Ryan, ndlr) et qu’elle est vite devenue virale, mon sentiment a été confirmé. Le soir même, à 23h30, Ryan m’envoyait un message : –Comment puis-je me procurer une copie ? Nous nous sommes donné rendez-vous au Vero Caffe à Bruges et tout s’est enchaîné. Le lendemain, José Izquierdo réagissait et les autres ont suivi : FelipeGedoz, Brandon Mechele, Hans Vanaken, Brecht Dejaegere, Björn Engels, Jelle Van Damme, Tuur Dierckx, Junior Edmilson et MbayeLeye, notamment. Chez Lior Refaelov, je suis même allé pendre le travail moi-même.  »

 » C’était le début mais entre-temps, des choses inimaginables se sont produites. Des sportifs et des entreprises sont venus me voir avec des tas de questions. Ils reconnaissent dans mon travail l’image qu’ils veulent diffuser d’eux-mêmes : le feu, l’émotion, la passion, le caractère héroïque. C’est ainsi que le Club Bruges m’a demandé de dessiner des posters pour son académie et ses loges. On les retrouve sur les affiches de l’Expo des 125 ans du Club. L’AS Roma a également diffusé plusieurs de mes travaux sur les réseaux sociaux.  »

WORKAHOLIC

Il savait que le sport était une niche porteuse.  » Les sportifs sont honorés. Ce sont des idoles, des stars mais habituellement, la sphère artistique les ignore. Et je savais depuis mon passage à Sport/Foot Magazine que ces gens sont généralement accessibles, faciles à vivre et ouverts aux bonnes idées.  »

L’année 2016 a donc été chargée.  » J’ai travaillé pratiquement sans arrêt, je n’ai pris que six jours de congé mais je l’ai fait avec un tel plaisir que je ne considère pas cela comme un travail. J’essaye juste que ma famille n’en souffre pas trop. Il m’arrive souvent de m’éveiller en pleine nuit avec une idée. Alors je me lève et je me mets au boulot. Je suis un peu workaholic.  »

Ça lui permet d’être complètement indépendant.  » J’ai toujours aimé l’art mais de là à en vivre, c’était autre chose. C’est pour ça que j’ai lancé Footballheroes. On dirait que toutes les expériences que j’ai faites depuis 20 ans prennent forme. Les pièces du puzzle s’assemblent. Mais en plus du volet commercial, il y a le côté artistique : je crée des choses à partir du néant, je transforme des poèmes de FernandoPessoa en dessins, je mets en image des sujets qui touchent la société, etc. Un jour, j’ai demandé à ma soeur, qui est médecin, de me faire une prise de sang afin de pouvoir en asperger un de mes dessins de Jeroen Brouwers (journaliste et écrivain néerlandais, ndlr) dans le cadre du livre Bezonken Rood. Dans mon dernier travail, j’ai tenté de combiner les meilleurs aspects de deux mondes. Le portrait de Dries Mertens en est le meilleur exemple : le torse est composé des clubs pour lesquels il a joué et des trophées qu’il a remportés. C’est ce à quoi je travaille en ce moment : je crée des images qui, à première vue, semblent parfaites mais sont en réalité faites de divers détails, matériaux ou techniques. Ce sont des produits parfaitement finis, polis sans faille entre deux feuilles de papier verré, un procédé suisse cher et durable. Toutes ces pièces sont des exemplaires uniques. Mes posters aussi. Cela m’oblige à me renouveler. J’ai déjà été contacté à plusieurs reprises pour reproduire mes figurines ou mes dessins mais il n’en est absolument pas question. Cela ne m’intéresse pas, je veux rester exclusif.  »

Que doit-on attendre de l’année 2017 ?  » J’ai plusieurs très grands projets, dont un de l’autre côté de l’océan mais je ne peux encore rien dire. Je ne sais même pas où tout ça va se terminer. Pas dans mon jardin, j’espère.  » (il rit).

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE – PHOTO BELGAIMAGE – BENOIT DOPPAGNE

 » Le soir même où j’avais posté son portrait sur les réseaux sociaux, Mathew Ryan me contactait pour me demander comment il pouvait se procurer une copie.  » DOMINIQUE LOBBESTAEL

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