» Je suis encore un grand bébé « 

Le meilleur joueur du championnat français revisite les facettes du foot et de son propre jeu. Des analyses toujours pointues et parfois étonnantes.

Boulevard Papin, rond-point, deuxième sortie, on y est. Eden Hazard (20 ans) nous accueille pour ses confessions dans le lobby d’un hôtel de prestige au c£ur du vieux Lille. Tiens, Papin, JPP… Encore une légende qui, la semaine dernière, a encensé publiquement  » la pépite belge du LOSC « , comme on dit ici. Hazard est au rendez-vous en compagnie de John Bico, son agent de très longue date. L’homme qui est intervenu pour recoller les morceaux avec Georges Leekens après le clash consécutif à Belgique – Turquie.

 » Une bonne discussion et tout a été très vite arrangé, l’ambiance était relax « , dit Bico. Il n’y a plus qu’un truc à régler : rendre le joueur aussi performant chez les Diables qu’avec Lille, où il fait de nouveau un début de saison canon. Hazard se livre dans une longue interview foot foot. Un exercice rare chez lui.  » Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis plutôt sur le terrain. « 

Tu as déjà marqué cinq buts depuis l’été, tu n’en avais mis que 12 la saison dernière. Tu as l’impression d’être devenu un vrai buteur ?

Eden Hazard : Vrai buteur ? (Il réfléchit). Je ne sais pas… Mais voilà, j’ai compris que je devais tenter ma chance plus souvent, frapper au but. C’était un reproche qu’on me faisait la saison passée : je voulais trop faire le dernier geste, la dernière passe, alors que parfois, je pouvais finir l’action moi-même. Pour le moment, j’essaye et ça rentre.

Moussa Sow ne marque plus comme la saison dernière, tu dois compenser…

Ne t’inquiète surtout pas pour lui, ça va vite revenir.

A côté de tes buts, tu continues à donner des assists et à créer des actions : tu es impliqué dans près de 70 % des buts que Lille a marqués lors des neuf premières journées !

Ah bon ? Je ne savais pas. Tant mieux, ça veut dire que je suis dans le bon. Pour moi, donner des bons ballons reste plus important que les mettre moi-même au fond. Je suis un milieu offensif, pas un attaquant de pointe. A mes yeux, chaque fois que je marque, c’est simplement du bonus mais il n’y a rien d’obligé.

Ça t’énerve quand on écrit que tu ne marques pas beaucoup ?

Les critiques, je ne dis pas que je m’en fous, mais ça ne me tracasse quand même pas trop. D’ailleurs, je lis très peu la presse.

Tu ne fonces pas sur ton PC chaque matin pour voir ce qu’on dit de toi ?

Alors là… Je ne tape pas mon nom tous les jours sur google pour lire des commentaires sur mon jeu.

Rudi Garcia veut que tu prennes plus de responsabilités : qu’est-ce qu’il veut dire par là ?

Il a de grosses attentes vis-à-vis de moi, c’est normal, vu la saison que j’ai faite et le départ de quelques joueurs cadres. Je suis un des plus jeunes du groupe mais je fais un peu figure d’ancien. Le coach me demande de faire sur le terrain des trucs que je ne faisais pas nécessairement avant cette saison. Par exemple, je me charge maintenant de la majorité des coups de pied arrêtés : les coups francs, les penalties, même les corners.

 » Confirmer en Ligue des Champions mon année parfaite « 

Lille a fait le doublé, c’est impossible de faire mieux. Ou alors, il faudra aller loin en Ligue des Champions.

C’est vrai que, collectivement et individuellement, j’ai connu l’année parfaite. Maintenant, il y a la Ligue des Champions en plus. Le but est d’y faire quelque chose de chouette et de gagner encore un truc en fin de saison.

Les débuts dans cette Coupe d’Europe, c’est un moment magique pour n’importe quel footballeur. Mais pour toi, ça n’a pas été très sexy : contre le CSKA Moscou, et seulement un point au bout du compte alors que ça se jouait chez vous. Il n’y a pas eu un goût de trop peu ?

Le CSKA est une des meilleures équipes de Russie, et si elle est en Ligue des Champions, ça veut dire qu’elle a un bon niveau européen !

Mais tous les footballeurs rêvent plutôt de débuter à Chelsea ou à Barcelone, non ?

Patience, il y a l’Inter dans notre groupe. J’irai donc à San Siro. Et de toute façon, j’ai encore pas mal d’années devant moi pour affronter des clubs de légende.

Après Moscou, il y a eu un nul sur le terrain de Trabzonspor : vous espériez sûrement plus que deux points après deux matches ?

C’est évident. Surtout que si on analyse ces deux rencontres, on voit que nous aurions pu faire six sur six. Facile ! Maintenant, nous allons affronter deux fois l’Inter. Il faudra essayer de prendre quelque chose, puis gagner si possible les matches contre Moscou et Trabzon. Nous avons prouvé que nous avions plus de qualités qu’eux, donc ça doit passer.

La Ligue des Champions par rapport au championnat de France, c’est le jour et la nuit ?

Pas nécessairement. Il y a quand même trois clubs français en Ligue des Champions : Lille, Marseille et Lyon. Quand nous jouons contre l’OM ou Lyon, ce sont des matches de top niveau, de valeur européenne. Et n’oublie pas le PSG, avec ses moyens énormes. Le niveau général est en progression. Bien sûr, il y a des équipes moyennes et des petites en Ligue 1, mais j’en vois aussi en Angleterre, en Espagne, en Allemagne,…

Les investissements fous au PSG, c’est une bonne chose pour le foot français ?

Certainement. Pour les supporters de Paris mais aussi pour tous les gens qui s’intéressent au foot, c’est super d’avoir en Ligue 1 des joueurs doués et spectaculaires qui donnent envie d’aller au stade. Et pour les adversaires, c’est du bonus de pouvoir affronter des cracks pareils. Si ça ne tenait qu’à moi, le PSG pourrait continuer à investir beaucoup ! Je suis resté à Lille pour jouer la Ligue des Champions, mais les dépenses et les ambitions de Paris ont achevé de me convaincre que c’était mieux de ne pas partir tout de suite.

Tu n’as pas l’impression qu’au niveau médiatique, l’arrivée des Qataris et de Javier Pastore a un peu éclipsé le doublé de Lille ?

Non. Nous avons quand même beaucoup fait la Une pendant l’été, et le transfert de Joe Cole a fait énormément de bruit.

Tu le trouves comment, Pastore ?

Excellent, qu’est-ce que tu veux que je te dise d’autre ?… Il arrive, il met directement des buts et donne des passes décisives. Les Français sont fort portés sur les stats, et pour Pastore, il n’y a pas photo : ses chiffres sont très bons. Quand tu sais qu’il est possible de voir Pastore, Lisandro Lopez ou Lucho Gonzalez, tu as directement envie d’acheter un ticket et d’aller au stade. C’est la classe mondiale.

 » Leader technique, pas patron dans le vestiaire « 

Le côté tactique, fermé et athlétique de la Ligue 1 ne te dérange pas ?

(Il réfléchit). C’est vrai que je dois me farcir pas mal de grands costauds. Je m’adapte. Chaque pays a son style. L’Italie est plus tactique, l’Espagne plus technique, l’Angleterre est physique. La Ligue 1 est un peu un mélange des trois. Et il y a aussi beaucoup de bons techniciens ici. On ne voit pas que des équipes qui ferment tout, il y en a aussi qui aiment bien jouer au ballon.

Lille est la référence sur ce plan-là…

Sur ce que nous avons montré depuis un an, il n’y a pas photo. D’ailleurs, nous avons reçu plein d’éloges concernant notre jeu.

L’entraîneur veut que tu sois un leader technique de l’équipe. Et dans le vestiaire ?

Non, là, ce n’est pas mon rôle. Je te répète que je suis un des plus jeunes du groupe. J’ai plein de coéquipiers qui ont plus d’expérience. Et de toute façon, ce n’est pas mon style de beaucoup l’ouvrir dans le vestiaire… Je suis un vrai calme.

Ça pourrait changer dans le futur ?

Je vais grandir, peut-être que ça viendra. Mais qu’on ne s’inquiète pas, chaque fois que j’ai quelque chose à dire, je le dis.

Il y a un âge minimum pour devenir un leader ?

Non. Fernando Torres était capitaine de l’Atletico Madrid à 20 ans. Idem pour Steven Defour au Standard. Et Mamadou Sakho, au PSG… A 12 ans ou quelque chose comme ça, il avait déjà le brassard. (Il rigole). On a ça dans sa nature ou on ne l’a pas.

C’est surtout une question de charisme ?

J’en ai sur le terrain, c’est déjà très bien comme ça.

Tu en as voulu à Dick Advocaat quand il t’a reproché de ne pas être assez charismatique ?

Il voulait que je grandisse et que je prenne des responsabilités. Par exemple, il m’a demandé de tirer les coups de pied arrêtés.

Tu gères facilement la pression ?

Aucun problème. Il y en avait beaucoup ici la saison dernière, et encore plus aujourd’hui avec l’obligation de confirmer et de montrer quelque chose en Coupe d’Europe. Lille est attendu partout, tous les adversaires nous reçoivent avec un grand couteau entre les dents. Et dès qu’on fait quatre matches nuls, c’est la cata pour tout le monde, on a l’impression que nous allons basculer en Ligue 2. Mais ça ne me tracasse pas, je ne me prends pas la tête, je suis toujours aussi cool, zen.

 » Petit Messi « 

La saison passée, on te reprochait parfois d’avoir des petites absences en cours de match. Aujourd’hui, tu es systématiquement au top de la première à la dernière minute.

(Il réfléchit). Je n’avais quand même pas beaucoup d’absences la saison dernière, hein ! J’ai raté certains matches, c’est vrai. Mais je ne peux pas non plus aligner 38 matches de feu.

C’est une question de concentration ?

Sans doute. De maturité, aussi.

Ici, tu reçois beaucoup de liberté sur le terrain.

Ah oui, sur le plan offensif, je suis libre à 100 %. C’est la même chose pour les trois attaquants. Je dois défendre un peu, évidemment. Il ne faut pas croire que je ne fais rien et que tous les autres joueurs bossent pour moi. Mais à Lille, on part du principe qu’un défenseur est fait pour défendre, et un attaquant pour attaquer. Et dès que le ballon arrive devant, je fais ce que je veux.

Tu commences les matches sur un flanc mais on te retrouve énormément dans l’axe.

C’est une demande de Rudi Garcia et c’est aussi ce qui me convient le mieux. Pour me sentir bien, je dois négocier un maximum de ballons. Et comme c’est à l’intérieur qu’il y en a le plus, je m’y glisse le plus souvent possible ! L’axe du jeu m’attire véritablement. C’est là que je peux être le plus décisif.

Tu analyses parfois le jeu offensif du Barça ?

(Il lève les yeux). Quel footballeur ne se passionne pas pour le jeu de cette équipe ? C’est beau, ça bouge, ça va vite : rien à dire.

Tu as déjà essayé de t’imaginer dans cette équipe ?

On essaye un peu de jouer comme ça à Lille. Nos backs se retrouvent régulièrement devant, comme Eric Abidal le fait avec Barcelone. Nous avons surtout des gars qui aiment jouer au ballon et tout le monde bouge beaucoup. Interroge n’importe quel défenseur, il te dira que c’est plus compliqué de défendre contre un adversaire qui est sans arrêt en mouvement. Maintenant, m’imaginer au Barça… (Il réfléchit). Finalement, ces joueurs-là ont le même nombre de bras et de jambes que moi… Mais c’est tellement difficile de se projeter dans l’avenir. Je pourrais partir en Espagne et exploser. Ou m’y planter complètement.

Claude Puel t’avait autrefois comparé à  » un petit Messi « … On dit aussi que tu peux gagner un jour le Ballon d’Or.

Oh, j’en suis encore très, très loin ! Pour le moment, Lionel Messi est le joueur au-dessus de tout le monde, il est sur une autre planète. Il y a trois niveaux d’écart entre lui et moi. Il est parti pour gagner encore cinq ou six Ballons d’Or. Donc, j’ai le temps, je suis tranquille…

Si tu peux prendre une qualité à Messi ?

Son sens du but. Avec lui, on a l’impression que le gardien est tout petit et que le goal est très grand.

On te met une grosse pression quand on déclare des trucs pareils !

Si Puel a dit ça, c’est parce qu’il me connaissait très bien. Il savait que je n’allais pas m’enflammer.

 » J’ai sauté sur le numéro 10 « 

On reste dans les compliments : Joe Cole dit qu’en Angleterre, tu es le seul Lillois que les gens connaissent. Et il affirme que tu es un des coéquipiers les plus doués de sa carrière alors qu’il a longtemps joué à Chelsea, et aussi à Liverpool !

Je pense qu’il veut me faire plaisir. (Il rigole). Et c’est clair qu’on apprécie des déclarations pareilles. Quand on m’a dit cet été que Cole avait signé au LOSC, je croyais que c’était une blague. Ça me semblait tellement improbable. Il y a quelques années, c’était un joueur que je me repassais en boucle !

Jean-Pierre Papin s’y est mis aussi, il te trouve fantastique.

C’est magnifique quand ça vient d’un ancien buteur de légende, d’un gars qui a gagné le Ballon d’Or.

On lit régulièrement que Zinédine Zidane veut à tout prix t’emmener au Real. Qu’est-ce qu’il t’a dit de plus fort pour te convaincre ?

Je sais ce qu’il dit sur moi mais je ne l’ai jamais rencontré. Je laisse tous ces dossiers-là à mon agent.

Depuis cette saison, tu as le numéro 10 à Lille.

Il était sur le dos de Ludovic Obraniak, qui a décidé cet été de l’abandonner pour le 11, jour de naissance de sa fille. J’ai sauté dessus. Le 10 a toujours été mon numéro, celui des joueurs qui m’ont fait rêver : Zidane, Ronaldinho, Diego Maradona, Juan Roman Riquelme, Robinho. Et Thierry Henry, même si c’était dans un autre rôle et qu’il avait le 14 : qu’est-ce que je l’ai admiré à Arsenal ! Aujourd’hui, l’exemple, c’est Messi. Le 10 est le numéro que tous les footballeurs offensifs ont envie d’avoir.

Tu te sens mieux dans ta tête avec le 10 ?

Oui… Il y en a qui n’y prêtent pas attention, mais moi, il me rassure. C’est tout un symbole. Quand j’ai ce maillot-là, je me dis que je dois en faire encore plus. Et les gens qui regardent un match se focalisent en priorité sur le 10, ils disent : -Si on lui a donné ce maillot-là, ça doit être un bon. Je ne dis pas que ça me rend plus fort, mais ça me permet de me sentir mieux. Tout le monde sait que je suis encore un grand bébé. (Il éclate de rire).

Tu as joué 54 matches avec Lille la saison dernière : tu n’es jamais fatigué ?

Jamais ! Si je souffre de la fatigue à 20 ans, qu’est-ce que ce sera plus tard ? Je me sens bien, ça ne m’arrive jamais d’avoir envie de quitter le jeu après une heure. J’aime enchaîner les matches. Pour moi, si on joue tous les trois jours, c’est super.

Tu préfères les matches aux entraînements ?…

Non, je m’amuse plus aux entraînements. (Il éclate de rire).

Quand tu avais déclaré que tu étais surtout un footballeur de matches, on l’avait mal pris en Belgique.

Je ne regrette rien, j’ai lâché ce que j’avais sur le c£ur. Tous les joueurs pensent la même chose, moi je l’ai dit. Je n’aurais peut-être pas dû, mais bon…

Tu n’es pratiquement jamais blessé.

J’ai une excellente hygiène de vie. Même si je fais un petit écart alimentaire de temps en temps. (Il rigole).

Pourtant, tu prends plein de coups. Et tu ne cherches jamais à te venger. Tu n’as jamais été exclu !

Si un défenseur me met des coups, ça me donne envie de devenir encore meilleur pour prendre le dessus. Le bonheur est de me venger comme ça, sportivement. La saison passée, à Rennes, je dormais en début de match. Un défenseur m’a mis un coup de coude. Il n’aurait pas dû : ça m’a réveillé et j’ai débloqué le match.

Tu n’es jamais effrayé quand tu vois un adversaire foncer vers toi pour te tackler ?

Si je sens que c’est trop dangereux et que mon intégrité physique est en jeu, je me retire. Mais la plupart du temps, je vais au duel. Le foot est un sport de contacts, le tout est de savoir mettre le pied sans se blesser.

Ton plus beau geste technique, c’est lequel ?

Ils sont tous beaux : le coup du foulard, le passement de jambes, etc. Mais le petit pont aura toujours ma préférence. Maintenant, pour qu’un geste technique soit vraiment beau, il faut qu’il serve à quelque chose.

 » Content de mes stats chez les Diables « 

Pourquoi tu n’arrives pas à rentabiliser ton talent en équipe nationale ?

J’ai fait 22 matches chez les Diables ? OK. Mais presque toujours des bouts de rencontres. Au total, je n’ai disputé que l’équivalent d’une bonne douzaine de matches complets. Et j’ai été décisif une dizaine de fois, en donnant huit assists et en provoquant deux penalties.

Mais toujours pas un seul but…

On va toujours m’en demander parce que je marque à Lille, mais je répète que je ne suis pas un attaquant de pointe. Mon rôle est plus de faire marquer les autres. Et j’estime que mes stats chez les Diables sont plus qu’honorables. Si je peux jouer 100 matches, donner 300 assists et ne pas scorer une seule fois moi-même, ce sera parfait pour moi. Il est impossible de tout faire : créer les actions, donner les passes décisives et marquer. On voudrait peut-être que je mette des buts de la tête, en plus ? (Il rit).

Luc Nilis avait connu le même syndrome, on rappelait avant chaque match des Belges qu’il n’avait toujours pas marqué.

Je ferai peut-être comme lui : un goal, puis ce sera parti. Et on arrêtera alors d’écrire que Hazard ne marque pas.

On te demande plus de travail défensif en équipe belge qu’à Lille, c’est peut-être la principale explication…

Chaque coach a sa philosophie. Rudi Garcia aime le beau jeu. Peut-être que Georges Leekens aussi, mais il a des bases plus défensives. Je ne dis pas qu’un entraîneur est bon et que l’autre est mauvais. Ce sont tous les deux des patrons et les joueurs doivent appliquer leurs consignes.

Tu trouves que tu es aussi bon avec les Diables qu’avec le LOSC ?

J’ai fait des bons matches avec l’équipe nationale. Parfois, je suis passé à travers. C’est plus facile d’être bon avec mon club, qui est mon pain quotidien. Mais j’ai aussi raté des rendez-vous avec Lille. Sur 38 matches de championnat, il y en a quelques-uns où je suis moins bien, mais comme j’en fais aussi 30 très bons, ça éclipse le reste.

Cette campagne éliminatoire restera celle des grosses absences de concentration dans des moments importants…

Oui, contre l’Autriche, en Azerbaïdjan et encore dans d’autres matches. Ce sont des petits détails qu’il faudra régler pour grandir. Au niveau international, ça se paie cher. Regarde ce qui nous est arrivé en Ligue des Champions avec le LOSC : trois erreurs, trois buts encaissés. En équipe nationale, on a vu un peu la même chose.

La fin de match en Azerbaïdjan résume finalement toute la campagne.

Exactement. Nous faisons la différence, puis nous perdons des points sur un détail.

Tu t’en es voulu après le match contre l’Autriche à Bruxelles ? C’est 4-3, il reste quelques secondes, tu perds un ballon loin devant et ça fait 4-4.

Franchement ? Pas du tout. Quand je monte au jeu, il reste 10 minutes et c’est 2-3. Je suis au départ de la phase qui amène le 3-3, je donne l’avant-dernière passe. Puis je force un corner, je le tire et ça donne le 4-3. Après ça, voilà, je perds un ballon, et il y a l’égalisation. Enfin bon, si on veut mettre la faute sur moi, pas de problème.

Georges Leekens dit qu’il met la barre plus haut pour toi, pour Marouane Fellaini, Vincent Kompany et Thomas Vermaelen que pour les autres.

C’est bien, ça prouve qu’il a confiance en moi. S’il m’en demande plus, c’est qu’il estime que je suis capable de le faire.

Qu’est-ce que vous vous êtes dits quand vous vous êtes rencontrés à Lille au moment de ta suspension ?

Chacun a dit les choses qu’il avait à dire.

PAR PIERRE DANVOYE ET PETER T’KINT – PHOTOS: IMAGEGLOBE

 » Chaque fois que je marque, c’est du bonus, il n’y a rien d’obligé. « 

 » Le Ballon d’Or ? Messi est parti pour gagner les cinq ou six prochains, après on verra. « 

 » Avec le 10 dans le dos, je ne suis peut-être pas plus fort mais je me sens mieux. « 

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