« Je savoure les grands meetings en tant qu’arbitre »

Ancien prof de gym, Vincent Gets est désormais totalement dévoué à l’athlétisme en tant qu’arbitre et président du club tournaisien. Il y a quelques mois, il a même hésité à candidater pour le poste de président de la Ligue francophone.

Sous forme de boutade, le fils de Vincent Gets l’a récemment charrié en lui imputant la responsabilité du départ des frères Borlée vers la Fédération flamande. En désaccord avec le président de la Ligue francophone, Thomas Lefebvre, depuis de nombreuses années, les membres des Belgian Tornados seraient en effet peut-être restés au sud du pays avec un autre dirigeant. « L’an dernier, j’ai été approché par Jacques Borlée et d’autres comme Camille Laus pour présenter ma candidature », reconnaît Vincent Gets. « Ça a été un choix difficile, mais je n’ai pas accepté. Il y avait trop de contraintes: Bruxelles est loin et j’ai beaucoup d’attaches familiales ici. » Pas spécialement surpris par la décision des trois frères, le Péruwelzien n’est pas en accord total avec la vision de leur coach de père, mais reconnaît qu’il existe un manque de reconnaissance envers les athlètes. « On a l’impression qu’il y a un mur entre la fédération et les sportifs de haut niveau. Il n’y a jamais eu de réel intermédiaire et c’est dommage. »

Après de longues années passées sur les terrains de foot et de volley, Vincent Gets s’est retrouvé dans l’univers de l’athlétisme via ses enfants. De fil en aiguille, il est rentré dans le comité de la RUSTA (Royal Union Sportive Tournai Athlétisme) dont il a repris la présidence il y a huit ans. Le récent gros projet du club a vu le jour en 2018 et mesure 80 mètres sur vingt. « Hormis les courses en couloir, notre nouveau hall indoor permet toutes les pratiques: perche, lancer du poids, triple saut, etc. », se réjouit le président du cercle hennuyer. « La RUSTA est un club formateur, on profite donc de ces nouvelles infrastructures, parce que l’on a du mal à conserver nos meilleurs athlètes. » Corentin Campener (onze fois champion de Belgique en saut en longueur), Franky Hernould (ancien vainqueur du classement final de la Cross Cup) et évidemment Camille Laus (double championne de Belgique du 400 mètres en salle) sont tous passés par la rue des Dîmes avant de s’envoler vers d’autres cieux. En parallèle, Vincent est également arbitre officiel international. « Ce n’est pas comme au foot, il y a très peu d’officiels qui se rendent à l’étranger pour des concours internationaux », tempère l’intéressé. « Du coup, ça me permet de savourer les grands meetings belges: Liège, la nuit de l’athlétisme, le Van Damme… »

Recul sur le foot

Vincent est abonné à Sport/Foot Magazine depuis près de quarante ans. « Quand j’étais encore enseignant, je déposais les magazines à l’internat ou dans les vestiaires pour les élèves. Aujourd’hui, j’avoue que je regarde avec moins d’intensité: je suis un peu dégoûté du football actuel. » Ancien supporter – du Standard à grande échelle, de Lignette et Péruwelz à plus petite – le Hennuyer s’est un peu mobilisé au moment où le FC Péruwelz 9540 a failli être dissous par son président au début des années 2000. « Le matricule a heureusement été sauvé », se souvient-il. « Ensuite, le club est monté jusqu’en D3, mais au moment où il y a eu de nouveaux problèmes, j’ai trouvé honteux que le nouveau Mouscron puisse s’emparer du matricule contre à peu près 125.000 euros. Un bon père de famille n’aurait pas eu droit à un cadeau pareil. » Vincent a donc pris du recul, mais oublie rarement de compléter la page des mots fléchés, celle-là même qui l’a envoyé voir la finale de League Cup 1998 Chelsea-Middlesbrough grâce à un concours. « On avait dû partir pendant les prolongations pour être sûr d’attraper l’Eurostar », se souvient Vincent, qui a donc « vécu » le premier des deux buts des Blues dans les travées. Et là, quoi que puisse en dire son fils, ce n’était pas sa faute.

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