» JE SAIS CE QUE JE REPRÉSENTE AU BAYERN « 

Après une longue blessure, Franck Ribéry brille à nouveau de mille feux sous le maillot du Bayern de Munich. le Français a immédiatement balayé les doutes qui pointaient et déborde d’assurance.

Même sans Franck Ribéry, le moteur du Bayern n’a pas connu de heurts cette saison, tant son noyau est étoffé. Toutefois, depuis le retour de l’ailier gauche il y a quelques semaines, le jeu s’est enrichi de sa vitesse et de sa créativité.

Franck Ribéry reste sur des mois difficiles. Une blessure au dos l’a privé de la Coupe du Monde, il a ensuite mis un terme à sa carrière internationale et une blessure au genou l’a tenu à l’écart des terrains pendant des mois.

Comme le Bayern restait invincible, on a minimisé l’apport du Français un peu trop vite. L’intéressé a rapidement remis les points sur les  » i  » en multipliant les buts et les assists.

Franck Ribéry :  » J’ai retrouvé mes sensations. Au début, je redoutais quelque peu les réactions de mon genou car la rééducation ne s’était pas très bien passée. Parfois, je ne sentais rien puis l’articulation se remanifestait deux jours plus tard. Maintenant, ça va, même si je n’ai pas encore atteint mon meilleur niveau. Je fais tous les jours des exercices spéciaux, de musculation surtout. Une heure et demie au total, avant et après l’entraînement collectif. Je viens travailler au club durant nos journées libres aussi. Seul.  »

 » Je me sens complètement libéré  »

Sur le terrain, on ne décèle pas la moindre trace de cette blessure.

J’ai un tout autre sentiment quand je joue. Je suis complètement libéré. J’ai besoin de ces matches, de ce public. C’est ma vie. Je suis également heureux de rester important pour mon équipe.

Alors que d’aucuns allaient jusqu’à prétendre que le Bayern n’avait plus besoin de vous. L’avez-vous remarqué ?

Non. Peut-être certaines personnes extérieures au club ont-elles pensé cela mais je n’ai pas ressenti le moindre doute en interne. Je sais ce que j’ai fait pour le club et ce dont je suis encore capable. Je l’ai montré ces derniers temps. En plus, quand tout le monde est en pleine forme, l’équipe se bonifie encore un peu plus.

On discute beaucoup du transfert de Marco Reus. Or, il évolue sur le flanc gauche.

Reus est un bon footballeur mais je n’ai que 32 ans et je vais encore jouer un certain temps. J’ai tout gagné avec le Bayern et je suis sûr que d’autres titres vont suivre, dans lesquels j’aurai ma part. Je reste un joueur important. Il ne faut jamais m’oublier. Je reste très ambitieux. Cela changera peut-être dans quelques années mais même à ce moment, je resterai à la disposition du club.

 » Il règne une culture spéciale au Bayern  »

Ne craignez-vous pas qu’on oublie un jour ce que vous avez fait pour le Bayern ?

Ce club a une culture et une mentalité spéciales. Direction, supporters, entraîneur, tout le monde connaît mes performances. Je n’oublie pas non plus ce que d’autres ont fait pour moi. Il règne ici un esprit de corps unique, impossible à oublier. Je le sens jour après jour. Quand on pénètre dans le stade et qu’on s’installe sur le banc, c’est dingue : les gens scandent votre nom. C’est vraiment exceptionnel.

La façon dont Pep Guardiola vous a relancé vous convient-elle ? Il vous a laissé sur le banc lors du match contre le Borussia Dortmund.

Quand je suis en bon état, je veux jouer. Je suis ainsi fait. Mais après une longue interruption, je manquais de rythme. Quand je suis entré au jeu pour la première fois, pour vingt minutes, je n’avais plus de souffle après trois sprints. Il faut reconstruire sa forme progressivement, faire preuve de patience. Avant, je n’en avais pas. J’ai changé avec le temps. Si ça ne va pas toute de suite, je ne m’énerve pas car je sais ce dont je suis capable. Ça me donne de l’assurance. L’équipe a besoin de tous ses joueurs.

 » J’ai un profond respect pour Uli Hoeness  »

Certainement d’Arjen Robben et de vous.

Quand on est tous les deux à 100 %, c’est un fameux atout pour l’équipe. On va au duel, sans arrêt. On essaye toujours d’entrer dans le rectangle par nos dribbles. L’équipe connaît nos qualités et, bien sûr, on dépend de nos coéquipiers.

Il y a quelques semaines, vous avez rendu visite à Uli Hoeness en prison.

C’était très important pour moi. J’ai un profond respect pour Hoeness. Il a fait beaucoup pour moi et je ne l’oublierai jamais. Donc, je devais aller là et lui rendre visite. C’était vraiment la moindre des choses. C’était très triste mais Uli Hoeness m’a fait bonne impression. J’espère qu’il retrouvera rapidement la liberté.

Vous a-t-il prodigué des conseils ?

Non, il m’a simplement demandé comment ça allait, pour moi et la famille. Il a ajouté que je ne devais jamais oublier ce que j’ai réussi avec le Bayern. Ma visite lui a fait plaisir et donc… à moi aussi.

 » Le verdict du Ballon d’Or m’a déçu  »

En janvier dernier, vous avez perdu le Ballon d’Or face à Cristiano Ronaldo. Vous étiez déçu mais vous n’en avez jamais parlé. Votre déception était-elle profonde ?

Très. 2013 a été une superbe année. J’ai gagné tout ce qui était possible, j’ai été déterminant, y compris dans plusieurs matches de qualification pour la Coupe du Monde. Ronaldo a bien joué aussi mais il n’a rien gagné alors que les années précédentes, les titres avaient été décisifs dans l’attribution du trophée. Je n’ai donc pas compris et je ne suis pas le seul. Les propos de certains, par la suite, étaient pour le moins bizarres aussi.

Pour en revenir au Bayern, qui peut l’arrêter ?

Si tout se déroule normalement, personne en Bundesliga. Sur la scène européenne, le Real, éventuellement. Il est au top alors qu’il nous manque une série de joueurs. Nous voulons en tout cas récolter le plus de titres possibles en 2015. Et nous rendre deux fois à Berlin. Pour la finale de la Ligue des Champions et pour la Coupe d’Allemagne. Tout en remportant le titre, bien sûr. On vise la totale cette année.  »

PAR MOUNIR ZITOUNI – PHOTOS: BELGAIMAGE

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