» JE NE SUIS PAS LÀ « 

Le médian des Campinois (25 ans) n’est jamais aussi bon et heureux que quand on ne le remarque pas.

1 Vous venez de jouer contre St-Trond, votre ancien club : était-ce spécial ?

J’y ai joué pendant dix ans, cela m’a donc fait quelque chose. Mais il n’y a plus que deux joueurs avec lesquels j’ai évolué. Je connais évidemment encore des gens du staff technique ou médical, j’ai même encore joué avec l’entraîneur, Thomas Caers. Mais je pense qu’il est logique que je pense chaque année un peu moins à St-Trond.

2 Westerlo et St-Trond affichent des ambitions limitées et l’ambiance y est sympathique. Avez-vous besoin d’évoluer dans un environnement chaleureux ?

Je ne sais pas car je n’ai pas encore porté le maillot d’un grand club. Mais il est un fait que je me sens bien à Westerlo et que la pression n’y est pas très forte. Elle l’était davantage à St-Trond. Les supporters étaient plus virulents et plus critiques. Ici, les gens sont plus calmes, ils ne vous sifflent pas à la première mauvaise passe.

3 Quelle est la différence entre le Westerlo de cette saison et celui de la saison dernière ?

Je pense que le noyau est plus large. L’an dernier, nous n’avions que 13 joueurs capables d’évoluer en D1 tandis que cette saison, presque chaque poste est dédoublé. La saison dernière, quand Jaja Coelho est parti, il a fallu remodeler l’équipe chaque semaine. Je pense que les transferts ont à présent compensé ce départ. Peter Utaka semble revivre depuis qu’il est à 100 % physiquement tandis que Patrick Ogunsoto semble être une bonne acquisition et avoir le sens du but. Et nous avons encore Bart Van den Eede sur le banc. Nous avons également conservé l’organisation qui était la nôtre la saison dernière.

4 Vous ne risquez donc pas de connaître un gros passage à vide comme l’an dernier ?

C’est en tout cas ce que nous espérons. L’an dernier, notre premier tour avait sans doute quelque chose d’exceptionnel. Cette fois, notre ambition doit être d’évoluer à un certain niveau tout au long du championnat. Il est difficile de dire où cela nous amènera. Nous n’avons encore disputé que quatre journées et il est trop tôt pour juger les équipes. Et puis, il y a tellement de facteurs : les blessures, les suspensions, la forme… Notre objectif doit être de faire mieux que la neuvième place de la saison passée.

5 Les joueurs de Westerlo ne sont-ils pas trop gentils et ne manquent-ils pas d’ambition ?

C’est peut-être l’impression que nous dégageons car nous essayons toujours de rester calmes et modestes. Mais je pense que, secrètement, nous regardons vers le haut. Il ne sert cependant à rien de se mettre trop de pression.

6 Jouez-vous différemment depuis l’arrivée de Patrick Ogunsoto, un buteur ?

Le système a changé. L’an dernier, nous évoluions avec un attaquant et un homme derrière lui tandis que, cette saison, nous alignons deux avants côte à côte. Wim Mennes et moi essayons de jouer plus près d’eux. Mais le style de jeu est plus ou moins resté le même. Ici, la culture footballistique veut qu’on parte d’une bonne organisation et d’une bonne circulation de balle. Malgré la présence d’un joueur aussi rapide que Patrick Ogunsoto, nous essayons donc de soigner la construction.

7 Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis le départ de Chris Janssens ?

Chris Janssens allait souvent de l’avant, il aimait pénétrer dans le rectangle adverse et reprendre les centres. Mennes est plus fort que lui techniquement et je pense que nous pouvons créer la surprise en nous relayant dans la profondeur. Pour le moment, en tout cas, cela marche bien. Je suis plus souvent en position de tir et je peux marquer davantage car, l’an dernier, je n’ai scoré qu’une seule fois, ce qui est trop peu. C’est le point que je me suis promis d’améliorer : je dois m’infiltrer davantage, arriver plus souvent dans les 16 mètres. Si c’est le cas, le bilan sera positif.

8 Vous êtes un joueur de l’ombre, on ne parle pas beaucoup de vous. Comment cela se fait-il ?

C’est vrai, mais c’est aussi inhérent à ma position de médian défensif. C’est un cliché mais le football est un sport collectif : une équipe ne tourne que si les individus sont bons, et inversement. Si l’équipe ne tourne pas, cela se ressent individuellement aussi. Voyez Westerlo l’an dernier : le premier tour avait été bon et on parlait de tout le monde. Au deuxième tour, j’ai trouvé que je n’étais pas si mauvais mais l’équipe ne tournait plus et on n’a plus parlé de moi. Cela dit, je n’en ai vraiment pas besoin. Cela peut peut-être m’aider à progresser mais, si je veux atteindre mes objectifs, je le ferai à ma façon. Il n’est pas dans mes habitudes de faire de grandes déclarations. Je pense d’ailleurs que les gens d’ici connaissent ma valeur et c’est l’essentiel. Cet été, j’ai signé pour trois ans supplémentaires avec une option d’une saison, ce qui est tout de même un gage de confiance de la part de la direction.

9 A Saint-Trond, vous jouiez à gauche. A Westerlo, vous occupez une position plus centrale dans l’entrejeu. Que préférez-vous ?

L’axe. Et à Saint-Trond, ils le savaient. Mais je venais des équipes d’âge et… Je note que peu d’équipes font vraiment confiance à leurs jeunes. On savait de quoi j’étais capable mais je n’ai jamais senti qu’on me faisait vraiment confiance. C’est tout à fait différent à Westerlo. La saison dernière, j’ai disputé 33 rencontres dans l’axe. C’est la preuve qu’on pense que j’ai de l’importance.

10 Vous pouvez compter, derrière vous, sur des joueurs aussi expérimentés que Nico Van Kerckhoven et Ronny Gaspercic. Peuvent-ils encore vous apprendre quelque chose ?

Evidemment. Ils veillent à ce que nous gardions nos places. Il nous arrive parfois de vouloir y aller à un moment inopportun et ils sont là pour nous rappeler à l’ordre. C’est important car l’axe central détermine tout. Depuis leur arrivée, nous parlons beaucoup avec eux. Ils nous disent que nous devons essayer certaines choses et attirent notre attention sur d’autres points. Ils m’ont déjà beaucoup appris.

BJORN BORGT

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