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 » JE NE SUIS PAS LÀ POUR ÊTRE APPRÉCIÉ DES SUPPORTERS « 

Les supporters ont été longtemps très permissifs cette saison. Ça ne colle pas vraiment avec l’image du Standard. Il y a une sorte de fatalisme qui s’est installée ?

BRUNO VENANZI: Je ne pense pas que ce soit du fatalisme. Les supporters étaient conscients que la situation était très mauvaise et que Rome ne s’est pas faite en un jour.

Mais votre force, c’est d’avoir dialogué avant le rachat avec plusieurs groupes de supporters, dont les ultras ?

VENANZI: J’ai discuté avec plusieurs groupes. Et j’ai expliqué à des personnes de confiance quels étaient mes objectifs si je reprenais le club. Car les supporters font partie à 100 % de l’entité du club. Je leur ai dit que je voulais que dans les 3 à 5 ans, les supporters intègrent le capital du club. Et même si sous forme de boutade, j’ai tweeté après la coupe  » cette année, c’est les chips, l’année prochaine ce sera la bière  » je savais que remettre de l’ordre allait prendre du temps afin que la SA Standard de Liège soit compétitive. Les employés du club savent aussi que je veux développer un plan de stock option afin qu’ils soient actionnaires du club, c’est ce que j’avais fait chez Lampiris et ça s’était très bien passé. Mais pour le faire, il faut que la situation soit plus saine, c’est pour ça que j’avais planifié de 3 à 5 ans.

Est-ce que c’est ce dialogue, renforcé par l’engagement en tant qu’ADN directeur, d’une ancienne figure légendaire des ultras, qui ont empêché les débordements auxquels on a été habitués par le passé ?

VENANZI: Je connais beaucoup de supporters, j’ai été abonné en T3, plus jeune j’allais dans le kop en latéral, j’étais présent dans le stade lors des quatre derniers titres (1982, 1983, 2008, 2009), je pense savoir un peu comment fonctionne le supporter du Standard. Et je ne pense pas que le supporter soit résigné et moi non plus. Est-ce que ce qui s’est passé à Charleroi, c’était de la résignation, est-ce que les briquets lancés sur le gardien ou les fumigènes, ça ressemble à de la résignation ? J’ai beau avoir des dialogues avec les supporters, ça ne se passe pas toujours comme je le veux.

Quand les supporters ont envahi le terrain d’entraînement il y a une dizaine de jours, il y avait des stewards pour les encadrer, les grilles de l’Académie étaient ouvertes, ce qui veut dire que vous étiez au courant qu’ils allaient débarquer.

VENANZI: Oui, mais quand on est mis au courant de leur action, on fait quoi ? On appelle les CRS français pour protéger les lieux. Ils vont quand même entrer. L’Académie, c’est pas Fort Knox. Et il ne faut pas croire que si je leur dis : ne venez pas, ils vont m’écouter.

Vous êtes quand même un président atypique qui, au soir de la victoire en Coupe de Belgique, sabre à son domicile le champagne en compagnie de plusieurs ultras.

VENANZI: Ce n’était pas du champagne mais un bon vin (il rit). Je n’ai pas fait ça qu’avec eux mais je pense que ce dialogue est important, et c’est ce que je veux garder comme dynamique. Même si je sais que ce n’est pas facile, surtout quand on a des résultats comme ceux de cette saison. Mais je ne suis pas là pour être apprécié des supporters.

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