« Je ne comprends pas Carl Lewis »

Michael Johnson, malgré l’annonce de sa retraite, a continué à s’entraîner. Tous les jours durant les derniers championnats du monde, il réalisait un tour de force en combinant ses séances avec ses activités de consultant de télévision, ses interviews et séances de relations publiques.

« Je préférais de loin le temps où je n’étais qu’athlète et où je ne devais me concentrer que sur l’entraînement et la compétition. Cet été, je n’ai pas vraiment eu une seconde à moi. Mais je ne le regrette pas ».

Michael s’imposa aussi une séance quotidienne au Stade Roi Baudouin lors de son dernier séjour chez nous, à l’occasion du Van Damme. Un athlète de haut niveau ne peut pas se permettre physiquement de s’arrêter complètement du jour au lendemain.

« Je voulais surtout terminer en beauté avec le relais des Goodwill Games à Brisbane et celui de Yokohama où j’ai presté à fond comme d’habitude. Il était très important pour moi que je reste en forme pour remercier mon public ».

Il est à présent définitivement retraité, mais il gardera un contact avec le sport et l’athlétisme en particulier.

« J’ai toujours été très attentif au futur de mon sport. L’athlétisme connaît bien des difficultés pour conserver les jeunes, qui finissent trop souvent par choisir d’autres disciplines sportives. Travailler avec les gosses, c’est très important pour moi ».

Michael est déçu de voir les grandes vedettes de l’athlétisme disparaître et ne pas s’investir dans leur sport après leur retraite. « Je ne comprends pas que quelqu’un comme Carl Lewis n’aille pas aux réunions et dise que la course, c’est ennuyeux. Je veux rester dans l’athlétisme pour en faire sa promotion. Je suis sous contrat avec la chaîne NBC depuis 96 et pour trois ans encore. Je ne pense cependant pas faire carrière dans ce métier. Je suis à la disposition de la fédération américaine qui devrait faire beaucoup plus pour promouvoir l’image de gens comme Maurice Greene ou Marion Jones. Je crois par ailleurs que le concept des grands meetings mérite d’être réexaminé si on veut que l’athlétisme garde un statut de reconnaissance très élevé. Il faut des programmes plus légers et des épreuves spectaculaires qui embrasent le public. Le spectateur moyen n’est pas aussi intéressé par un concours de javelot ou de disque que par un 100 mètres. Il faut répondre davantage à la demande des fans. Je sais que ce genre d’idée peut choquer, mais l’avenir de l’athlétisme en dépend ».

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