Jan Lecjaks

Et si, finalement, le très jeune back gauche des Mauves constituait un bon transfert ?

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Jan est plutôt un joueur à dominance physique. Avec son mètre 85 pour 82 kilos, il est robuste dans les duels et s’engage sans retenue, dans son rôle d’arrière gauche, face à son adversaire sur le flanc. Il ne rechigne pas à arpenter toute la longueur du terrain mais dès que le cuir est perdu par son équipe, il démontre une envie immédiate de se repositionner et travailler à la reconquête du ballon.

A 20 ans, sa marge de progression est énorme et, si l’Europe entière avait bien ri de son own-goal au Partizan Belgrade, il profite pleinement de la blessure d’Olivier Deschacht pour s’affirmer de match en match. Ses débuts furent hésitants mais il prend de plus en plus d’assurance. Durant le deuxième tour, il devra composer avec le retour du capitaine alors que c’est quelqu’un qui doit beaucoup jouer pour s’améliorer.

Le jeune Tchèque est doté d’une très bonne frappe de balle du pied gauche. Elle lui donne non seulement la possibilité de s’exercer à distance mais aussi de délivrer de bons centres tendus. Sur les corners offensifs, il se positionne presque systématiquement aux 20 mètres pour jouer les ballons qui ressortent du grand rectangle et tenter sa chance au but.

C’est un joueur qui recherche prioritairement l’efficacité par rapport aux beaux gestes. Il dégage sans fioriture quand il est mis sous pression dans des zones dangereuses pour son équipe. Ce comportement fait qu’il se montre parfois imprécis dans le jeu long mais il préfère dégager le ballon que le perdre dans sa propre zone.

L’ancien joueur du FC Viktoria Pilsen possède un sens aiguisé de l’anticipation et un tackling de bon niveau. C’est d’ailleurs sur une interception de sa part qu’Anderlecht a déclenché la contre-attaque qui a permis à Mbark Boussoufa de doubler la marque lors du sommet à Bruges, il y a 10 jours.

Il a un tempérament offensif assez développé. Il a constamment envie de mettre le nez à la fenêtre afin de participer aux attaques de son équipe. Dès que le ballon est récupéré, il se rend immédiatement disponible, soit en écartant pour reconstruire, soit en appelant vers l’avant pour provoquer le jeu en profondeur. Pour ce faire, il est important que Boussoufa libère l’espace pour la plongée de son coéquipier.

L’arrière, arrivé en juin 2010, possède un caractère bien trempé. Il sait se remettre en question, ce qui lui permet de vite oublier ses déboires. Sa volonté et son courage ne peuvent être remis en cause et, cela, 90 minutes durant.

Le back gauche a une excellente mentalité. Il est constamment à l’écoute des plus anciens. Son envie d’apprendre est très grande et la période qu’il vit actuellement va lui servir énormément dans le futur.

Techniquement, il se contente de gestes simples sans prise de risque et ses relances sont précises quand il a le temps d’analyser la situation. Dès qu’il se trouve dans des espaces réduits, ses lacunes techniques apparaissent au grand jour même s’il essaie de les masquer en cherchant la solution la plus facile, de peur de perdre le cuir.

Son coulissement latéral se fait tardivement. Il a tendance à rester dans une position trop écartée, certainement quand la phase de jeu se déroule sur l’autre flanc. La couverture par rapport au défenseur central gauche, en l’occurrence Roland Juhasz, est rarement efficace et si elle se fait, c’est plus à l’instinct que grâce à un bon positionnement de départ.

Dans la profondeur, il se laisse facilement attirer par son adversaire direct qui décroche très bas dans le jeu. Cette attitude crée de l’espace dans son dos et cela pose beaucoup de problèmes quand le ou les attaquants centraux adverses adorent plonger vers les flancs.

Le positionnement est loin d’être sa préoccupation première : il se place presque toujours par rapport à son opposant direct exclusivement. Il tient trop peu compte des autres éléments que sont le ballon, les partenaires, les autres adversaires ainsi que les angles de jeu et les distances par rapport au danger, c’est-à-dire le but.

Le pied droit fait partie de ses défauts même si il est capable de relancer proprement avec son deuxième pied. La frappe est loin d’atteindre la même puissance qu’avec le gauche. Il se protège face à cette lacune en se positionnant pour recevoir le cuir du côté fort.

Le jeu de tête, malgré ses 185 centimètres, ne fait pas partie de ses spécialités. Son timing est encore déficient et quand il doit disputer un duel aérien, à armes égales, il n’est pas suffisamment conquérant dans son intervention. Offensivement, son implication dans les airs est quasiment nulle.

Sur les premiers mètres, il éprouve des difficultés face à des petits gabarits techniques et explosifs. Sa vitesse de démarrage n’est pas phénoménale mais il met tout son c£ur quand il doit se battre dans les petits espaces. Par contre, sa vitesse de course est très bonne.

L’international Espoir tchèque manque bien sûr d’expérience car il se retrouve depuis seulement 6 mois dans une équipe qui doit jouer les premiers rôles en Belgique et tenter de briller sur la scène européenne. Il va devoir hausser encore son niveau de jeu dans les prochains mois pour se faire une place au soleil dans un club comme Anderlecht.

C’est un joueur qui manque de polyvalence. Pour l’instant, il peut uniquement prester au poste de latéral gauche. Comme milieu gauche, ses qualités offensives sont nettement inférieures aux joueurs de flanc offensifs du noyau mauve.

NÉ EN 1963, ÉTIENNE DELANGRE JOUA COMME DÉFENSEUR AU STANDARD DE 1981 À 1992 (267M EN D1 ET 6B, CHAMPION EN 82 ET 83). EX-CHARGÉ DE COURS À L’ÉCOLE DU HEYSEL, IL COACHA DE LA P1 À LA D1 (CHARLEROI).

PAR ÉTIENNE DELANGRE

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