« J’ignore à quoi ressemble une buvette »

Plus jeune, Pol Henrion avalait des kilomètres de route à vélo. Puis il a découvert le cyclo-cross. Trop tard pour le pratiquer, mais pas pour le savourer chaque week-end sur la télévision flamande. En direct d’Athus, à la frontière luxembourgeoise.

« J’ai toujours aimé tout ce qui se rapportait au sport. Dans Le Sportif 60, on parlait de toutes les disciplines, ça me plaisait beaucoup. » Aujourd’hui, si Pol Henrion concentre son attention sur les articles de Sport/Foot Magazine évoquant d’anciens footballeurs, vedettes d’une époque où les gars du cru ne craignaient pas la mondialisation des noyaux professionnels, il rêverait de relire plus de sujets sur d’autres sports, tels que l’athlétisme. « Les athlètes belges valent le détour », prétend le citoyen d’Athus, dans la commune d’Aubange. « Évidemment, les performances de Nafi Thiam en heptathlon m’épatent, mais tous les sports me parlent, je suis un grand amateur de la compétition. » Bosseur invétéré, Pol a longtemps enchaîné quinze heures de travail par jour en tant qu’électricien salarié, puis carreleur indépendant. Mais le soir, il prenait quoi qu’il arrive le temps de regarder du sport. « Il est aussi arrivé que des clients me mettent la télévision sous les yeux pendant le Tour de France pour que je reste travailler chez eux. Ils savaient que sans ça, je serais rentré chez moi ( rires). »

Cyclo-cross au coeur

Dans l’esprit du Luxembourgeois, le vélo est assimilé à l’été: Pol a énormément roulé pour son plaisir et ne rate rien des Tours d’Espagne, de France et d’Italie quand ils sont retransmis à la télévision. L’autre grand rendez-vous dominical, c’est le cyclo-cross. « Ça n’existait pas quand j’étais jeune donc je ne l’ai jamais pratiqué, mais une fois que je l’ai découvert à la télévision flamande, j’ai tout de suite trouvé formidable pour le sport de voir des gens se battre comme ça sur des surfaces difficiles. Au moins ceux-là, ils ne trichent pas. » L’Athusien s’étonne d’ailleurs que les chaînes francophones ne soient pas plus fans de cyclo-cross, qu’elles ne retransmettent qu’à de rares occasions. « Ce n’est pas comme ça que l’on va motiver les jeunes Wallons à se lancer dans la pratique. Il y en a qui viennent tout doucement, mais le cyclo-cross reste surtout flamand. À ce propos, j’ai tout de suite été impressionné par Wout Van Aert, que je préfère à Mathieu van der Poel. Quand il est passé sur les routes, c’était formidable. »

Sans troisième mi-temps

Question foot, Pol Henrion a loupé très peu de matches du RSC Athusien durant le dernier passage de l’entité luxembourgeoise en Promotion, à la fin des années 90. « Je faisais les déplacements toutes les deux semaines dans le Hainaut et le Liégeois, mais j’ai directement arrêté quand le club est retombé en provinciales: il n’y avait plus rien à voir ( rires). » Pol n’a de toute façon jamais été un grand amoureux des stades. Il a certes fréquenté le Parc Duden de l’Union Saint-Gilloise durant ses quelques années passées à Bruxelles pour le boulot, mais n’a jamais vécu une seule troisième mi-temps de sa vie, même après les titres du RSC Athusien. « J’ignore à quoi ressemble une buvette », sourit l’intéressé. « Je suis toujours parti dès le coup de sifflet final: il n’y a que l’aspect sportif qui m’intéresse. » Aujourd’hui, à 80 ans passés, l’ancien carreleur se fie à 100% à sa gazette quotidienne et à Sport/Foot Magazine pour préparer les matches qu’il ne suit plus que sur le petit écran. « Je regarde les premières mi-temps puis je vais dormir. » Encore une mi-temps de moins.

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