» J’AI VU BEAUCOUP D’AMOUR « 

Une nouvelle série télé est consacrée aux femmes des Diables Rouges. Derrière la caméra, Katrin Kerkhofs, alias Madame Dries Mertens.

Après ses études, Katrin Kerkhofs (28 ans) a travaillé pour plusieurs maisons de production. Elle vient de réaliser six portraits de femmes des Diables Rouges, pour la chaîne VIER.  » Je me suis demandé ce qui allait nous arriver quand Dries a rejoint Naples. J’avais dans la vingtaine quand on a dû composer avec cette réalité mais certaines filles vivent ce genre d’expérience plus tôt encore. De là l’idée de ce sujet. Je passe quelques jours dans leur intimité et je les suis au quotidien.  »

Combien de femmes as-tu rencontrées ?

KATRIN KERKHOFS : Six. Beaucoup de joueurs sont célibataires, c’était déjà exclu avec eux. Certaines femmes ont préféré rester dans l’ombre, ce qui peut se concevoir. Pour les autres, qui ont accepté le projet, il m’a fallu veiller à ce que les récits ne soient pas trop uniformes. J’ai donc dû veiller à de la variété dans les portraits. J’ai tenu compte du pays, du championnat, de la durée des relations. Le plus dur a été de les convaincre car il n’y a non seulement pas de culture WAG chez nous mais aussi parce que les footballeurs ne raffolent généralement pas de la presse.

PIEDS SUR TERRE

As-tu dû demander la permission de Wilmots ?

KERKHOFS : Ce n’était pas obligatoire mais je l’ai fait, pour qu’il ne se demande pas ensuite ce que je faisais. En déposant Dries à un match, j’ai discuté avec lui. Il a été charmant et m’a soutenue.

On se souvient tous de Steven Defour et de son amie à Porto, en plein creux de la vague. Est-ce la crainte de vivre la même chose qui t’a incitée à voir comment les autres femmes s’y prenaient ?

KERKHOFS : Je ne craignais rien pour notre couple mais plutôt pour mes ambitions personnelles. J’ai un diplôme universitaire, j’ai travaillé quand j’étais étudiante, alors que Dries était déjà footballeur. Je suis une femme indépendante. Trouver du travail dans une nouvelle ville n’est pas facile. Beaucoup de femmes font des enfants mais je n’y étais pas prête. Je ne dis pas qu’elles font ça pour combler un vide mais Dries et moi sommes entreprenants, nous aimons voyager, faire des sorties entre amis. Je voulais continuer à travailler.

Que t’ont appris tes visites aux autres femmes ?

KERKHOFS : Elles ont les pieds sur terre et gèrent chacune à leur façon leur vie et la célébrité. Certaines espèrent signifier quelque chose personnellement au terme de la carrière de leur mari. D’autres essaient de tout combiner, comme moi et d’autres encore veulent être là pour leur homme et fondent une famille, ce que je respecte beaucoup. Elever des enfants à l’étranger et dans ce milieu est très difficile, contrairement à ce que tout le monde pense.

Un couple doit-il être très fort pour tenir dans ce milieu ?

KERKHOFS : Très fort. On se retrouve à deux à l’étranger, sans connaître personne. En Italie, personne ne parle un mot d’anglais. Dries et moi avions décidé, au début, d’aller à toutes les fêtes auxquelles nous étions invités mais nous ne pouvions parler à personne. En plus, Dries est souvent absent. Je dois être assez forte pour rester seule. C’est souvent le cas le samedi soir alors que mes amies m’envoient des messages pour raconter tout ce qu’elles sont en train de faire.

OBJETS DE CONVOITISE

Vous êtes ensemble depuis longtemps et Dries a émergé sur le tard. Votre relation a-t-elle été sous pression ?

KERKHOFS : Quand il jouait aux Pays-Bas pendant que j’étudiais ici, nous avions souvent de bêtes disputes. Depuis que nous sommes en Italie, c’est nous contre le monde. Nous nous sommes soudés. J’ai la chance que Dries soit réaliste et que nous ayons tous deux l’esprit de famille. Mais c’était très bizarre de voir toute une ville, Naples, folle de mon mari. Je peux m’énerver quand, pour la énième fois, quelqu’un s’approche de notre table alors que j’espérais converser avec Dries. Les footballeurs sont populaires et convoités par les femmes. Mieux vaut ne pas être jalouse. Il faut être souple et pouvoir se faire confiance. L’amour dont j’ai été témoin pendant mes reportages était très beau. Il m’est arrivé, en rentrant, de dire à Dries :  » Il l’enlace si tendrement, sois un peu plus démonstratif !

Comment avez-vous fait connaissance ?

KERKHOFS : Ma voisine était dans la classe de Dries à douze ans et elle a organisé une fête d’anniversaire. On pouvait danser un slow avec celui ou celle qu’on préférait. Dries m’a invitée mais la voisine était amoureuse de lui et nous n’avons pas dansé. Quand j’avais quinze ans et Dries seize, nous nous sommes revus, sur la Grand-Place de Louvain, grâce à des amis communs. Quand j’ai demandé à le revoir après l’école, il m’a répondu qu’il avait entraînement. On le conduisait tous les jours à Anderlecht, en minibus, après l’école. Mais il a ajouté qu’il serait de retour à Louvain à 20 h 30 et que son vélomoteur était toujours à l’école, près de chez moi. Nous sommes allés manger un kebab. Et voilà ! Jusqu’à ce que Dries rejoigne Apeldoorn, à 19 ans, je n’aurais jamais cru sortir avec un footballeur pro. Je pensais qu’il combinerait le football avec un job de professeur d’éducation physique, comme son père. Dire que Carrasco n’a que 21 ans et qu’il est titulaire à l’Atletico… C’est fou, hein ? Noémie Happart, l’amie de Yannick, est formidable. Ancienne Miss Belgique, elle veut faire carrière en télé et comme elle achève son stage en Belgique, elle fait constamment la navette jusqu’à Madrid. C’est assez dire si elle a du punch.  »

A propos de Yannick : c’est un rival de Dries…

KERKHOFS : Je sais ! Mais la concurrence en équipe nationale est très amicale. Vous ne me croirez pas mais la plupart des footballeurs que je connais sont de braves gens. Pourquoi vivent-ils si souvent avec leur premier amour ? Parce que leur relation est née avant qu’ils ne deviennent célèbres. Les footballeurs ne cherchent pas une belle plante mais de la sincérité.

PAR JAN HAUSPIE – PHOTO KOEN BAUTERS

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