» J’AI PLUS D’INDÉPENDANCE « 

ERIK LIBOIS ET LES DÉRIVES JOURNALISTIQUES

Chaque lundi de 19 à 20 h sur Vivacité, on refait les matches lors de la 3e mi-temps. Rencontre avec Erik Libois qui tient les reines de l’émission depuis trois ans.

La France connaissait déjà ce genre d’émission débat. Avez-vous connu des difficultés à l’imposer sur notre service public ?

Non. Lors du passage de l’information sportive de la Première sur Vivacité, le concept de la 3e mi-temps cadrait parfaitement avec la philosophie de la chaîne. C’est-à-dire du divertissement, de la proximité, etc. En plus, les décideurs voulaient davantage de sport sur les ondes.

Cette idée d’émission, vous y pensiez depuis longtemps ?

J’avais ça en tête depuis un moment, même si elle s’est construite dans la précipitation. Au départ, toutes les émissions étaient programmées à Mons. Cela posait un réel problème car on n’arrivait à attirer que des anciens du style George Heylens ou Stéphane Demol ; les  » vedettes « , les people, eux, se débinaient en prétextant la trop longue distance. Maintenant, j’utilise les antennes de Liège, de Charleroi et de Bruxelles. Sans cela, j’aurais arrêté l’émission.

En dehors de l’invité principal, vous vous entourez d’autres journalistes issus de la presse écrite principalement. Les bons éléments sont-ils difficiles à dénicher ?

Il y a de moins en moins de journalistes qui arrivent à maintenir une certaine distance avec le club qu’ils suivent. La régionalisation des titres de presse n’arrange rien à l’affaire. Pire encore, on retrouve aujourd’hui des journalistes qui travaillent à la fois pour un quotidien et le magazine promotionnel d’un club à cause du partenariat entre le journal et ce club ! Je ne veux pas non plus me montrer trop critique. C’est plus facile pour moi car je ne suis pas un club en particulier. J’ai plus d’indépendance.

La frontière s’amenuise entre le journaliste et le consultant. Est-ce une évolution positive selon vous ?

J’aime quand le consultant apporte une expertise technique. Interviewer les joueurs sur le bord du terrain comme le font Bertrand Crasson et Johan Walem, ça rend bien à l’image car ils savent de quoi ils parlent, mais j’ai mes doutes quant au résultat. On ne s’improvise pas journaliste du jour au lendemain.

Chez vous, en télé, on pourrait également pointer Stéphane Pauwels.

J’aime souvent ce qu’il dit. Par contre, la forme dessert ses propos. Plus jeune, j’étais plus agressif et ça m’a posé quelques problèmes…

Thomas Bricmont

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