© KOEN BAUTERS

 » J’ai pleuré pendant des jours lors de la faillite en 2009 « 

Le foot, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. À intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, branchée sur le sport. Cette semaine : Céline Mawet (22 ans), team manager et responsable de la communication à l’Excel Mouscron.

« Toute ma vie tourne autour du football. Je n’ai pas le temps de m’occuper d’autres chose. Je gère les réseaux sociaux, je suis team manager et je m’engage dans les projets sociaux du club, comme la Homeless Cup. À la maison, nous parlons tout le temps de football et le week-end, j’accompagne l’équipe. Je regarde quasi tous les matches de Jupiler League avec mon père.

Avant, cette passion pour le football se heurtait à l’incompréhension de mes amis, par exemple quand je ne sortais pas à Gand, où j’étudiais le journalisme, un jeudi soir, ou quand je ratais un anniversaire. Maintenant, ils ont l’habitude. En plus, j’ai de chouettes collègues. Nous formons une équipe jeune et nous sommes comme des amis.

Je suis Mouscron depuis l’âge de quatre ans. Mon père, originaire de Liège et supporter du Standard, a déménagé à Menin dans les années ’90 pour vivre avec ma mère. Il a cherché un nouveau club. Il ne trouvait pas, à proximité, un club assez familial et s’est tourné vers Mouscron.

Mes parents, mon oncle, mon cousin et moi allions en bande aux matches. Je suivais les rencontres à domicile et en déplacement, y compris après la relégation et la fusion avec Péruwelz en 2010. À mes yeux, Mouscron est toujours le même club familial. Je ne comprends donc pas pourquoi on en dit toujours autant de mal.

Nous avons l’impression d’être le vilain petit canard que les autres clubs veulent voir disparaître de D1A le plus vite possible. Et vu que notre maintien se passe inévitablement au détriment d’un autre, ça n’arrange rien. On a fait beaucoup de foin autour de notre match contre Eupen mais je suis convaincue que nous n’avons rien à nous reprocher.

J’étais dans le vestiaire quand notre CEO, Paul Allaerts, y a tenu un fervent plaidoyer pour que l’équipe joue à fond car il savait à quoi s’exposait Mouscron si ce n’était pas le cas. Après ce match, nous avons reçu une volée de messages haineux. Un seul match a réduit à néant tous les efforts d’une saison. C’est très dommage.  »

 » Marre d’être attaqués  »

 » Saison après saison, des clubs nous attaquent mais nous prouvons chaque fois que notre dossier de licence ne présente aucune faille. Ça doit cesser. Le fait que nous sommes aux mains de Thaïlandais ne joue aucun rôle. Nous devons ramener les gens au Canonnier, petit à petit.

Beaucoup de supporters de l’Excel nous ont quittés suite à la fusion avec Péruwelz. Nos finances sont limitées. Nous devons donc miser sur le vécu, l’ambiance. Que nous gagnions ou que nous perdions, le match doit être une fête.

Je suis déjà allée à Anderlecht en Ligue des Champions et à Gand en Europa League. C’est un autre monde mais Mouscron reste mon club. J’ai appris à prendre mes distances par rapport aux résultats. J’ai pleuré pendant des jours lors de la faillite en 2009. Je culpabilisais, en plus, car j’avais un emblème de Mouscron, un truc qu’on peut coudre sur un vêtement, et j’avais l’impression que le club survivrait tant que je le conserverais.

Or, Mouscron est tombé en faillite peu de temps après que je l’ai perdu. ( Rires) La lutte pour le maintien génère du stress chaque saison. C’est l’emploi des collaborateurs du club qui est en jeu. Les footballeurs, eux, trouvent généralement un nouveau club assez vite.

Je m’entends bien avec tous les joueurs tout en essayant d’imposer une certaine distance car je ne veux pas mettre ce métier de rêve en péril. Ils me taquinent régulièrement et ça ne me pose pas de problème car j’aime lancer des piques. Avant, j’étais fan d’ Adnan Custovic et de Luigi Pieroni, maintenant, j’admire beaucoup Dimitri Mohamed, notre capitaine, qui vit vraiment pour le club.

Je considère aussi Taiwo Awoniyi comme un bon copain. Comme il n’aimait pas être seul dans son appartement, au début, il venait souvent régler ses dossiers au bureau -il est son propre manager. Nous avons eu des conversations très sérieuses sur sa foi. J’apprends beaucoup à mon poste puisque je suis en contact avec différentes nationalités et religions. Bien que j’aie le même âge que les joueurs ou que je sois même plus jeune, j’ai souvent le sentiment d’être la maman du groupe.  » ( Rires)

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