© BELGAIMAGE

 » J’AI BATTU LE BARÇA… « 

Le défenseur hollandais de Bruges ne voit rien d’impossible en Champions League.

Stefano Denswil a déjà marqué en Champions League, avec l’Ajax contre l’AC Milan.  » C’est un des grands moments de ma carrière, d’autant que j’ai marqué à la dernière minute. J’ai cru que nous avions gagné mais Milan a égalisé (1-1) à la 93e. Ce fut une belle campagne : j’ai toujours été titulaire alors que je n’avais que 21 ans.  »

Vos résultats actuels sont plutôt décevants !

STEFANO DENSWIL : Ce n’est pas dramatique mais nous n’avons pas retrouvé le jeu que nous avons développé la saison passée. Ça devient urgent.

A quoi est-ce dû ? Vous pensez trop à la Coupe d’Europe ?

DENSWIL : Pas du tout. Nous vivons match par match. L’année dernière aussi, nous étions invincibles à domicile mais nous ramions à l’extérieur. Ensuite, nous sommes champions et tout le monde veut nous battre. A Courtrai, nous avons tardé à nous éveiller et l’entraîneur s’est fâché, à juste titre. Nous méritions mieux à Ostende. Nous avons concédé peu d’occasions contre le Standard mais nous avons quand même été menés. Cela dit, nous devons gommer ces problèmes en Ligue des Champions.

Tu es déçu de ne pas affronter des ténors comme le Barça ou le Real ?

DENSWIL : Non, notre tirage est agréable. On a toujours sa chance, contre n’importe quel adversaire. Avec l’Ajax, j’ai battu Barcelone 2-1. Évidemment, des joueurs qui peuvent faire la différence, comme Messi ou Ronaldo, viennent d’une autre planète, mais si notre équipe tourne bien, elle peut compliquer la vie de n’importe qui.

Comment est-ce que tu prépares les matches européens ?

DENSWIL : Je crois que la préparation du club est plus différente que la nôtre. On s’avertit mutuellement de ce qui peut arriver, qu’il n’y a plus de petites équipes en CL. Elles ont parfois des noms moins ronflants mais elles sont bonnes. Il y a aussi une partie de show.

En entendant l’hymne, tu te sens à nouveau champion ou c’est un sentiment qu’il faut oublier dès le début de la saison ?

DENSWIL : A domicile, avec tout le public derrière nous, nous nous sentons champions à chaque match. Il faut opérer un déclic : un jour, on joue contre Waasland Beveren, avec tout mon respect, puis contre Leicester City. On voit la différence. Sur le plan de l’efficacité. Il faut rester concentré. L’attaquant en prévision de l’occasion qu’il va recevoir et qu’il doit à tout prix convertir tandis que si les défenseurs ont un instant de distraction, ils iront rechercher le ballon au fond de leurs filets.

PAS UN 6

Que penses-tu de ton évolution depuis ton arrivée en janvier 2015 ?

DENSWIL : C’est allé très vite. J’étais presque classé et maintenant, j’entame pratiquement tous les matches.

Tu es devenu un bon défenseur…

DENSWIL : Je laisse aux autres le soin de le dire. Je fais de mon mieux. On joue différemment aux Pays-Bas. Ici, il y a un objectif concret. L’entraîneur veut voir certains aspects précis et surtout ne pas en voir certains autres. Au début, c’était un peu difficile.

De quels aspects parles-tu ?

DENSWIL : Je préfère les garder pour moi.

Des choses que tu n’avais pas apprises à l’Ajax ou auxquelles on attachait moins d’importance là-bas ?

DENSWIL : Moins d’intérêt, oui.

Le physique, les duels ?

DENSWIL : Oui. Parfois, il faut balancer le ballon dans la tribune. Ou couper un adversaire en deux alors que l’Ajax souhaitait que nous trouvions des solutions footballistiques.

Tu as dû l’apprendre ?

DENSWIL : Non.

Quoi, alors ?

DENSWIL : Mais c’est que vous insistez ! Question suivante !

As-tu parfois douté de toi-même ou cherché un autre club ? Ça peut arriver quand une culture ne convient pas.

DENSWIL : Je n’ai pas été en proie au doute et je me plais beaucoup en Belgique. Avant d’aller quelque part, vous visionnez une série de matches pour voir si le club vous convient. Et j’ai eu un excellent sentiment !

ET L’ÉQUIPE NATIONALE ?

A Ostende, quelqu’un a dit :  » Le top, ce Denswil  » !

DENSWIL : Quand l’équipe est bien, les qualités individuelles émergent. J’essaie toujours d’obtenir une bonne note, un 7 ou un 8. Un 6 ne me convient pas. Quand l’équipe va moins bien, j’essaie de continuer sur ma lancée. En fin de saison passée, j’ai marqué pas mal de buts mais avant, en milieu de championnat, j’étais plus irrégulier. J’ai parfois été écarté.

Le fameux système de tournante qu’aucun joueur n’apprécie…

DENSWIL : Non ! D’un autre côté, quand on joue beaucoup de matches, ça fait du bien d’être ménagé de temps en temps.

Au niveau international, on applique surtout la tournante au compartiment offensif, moins à la défense.

DENSWIL : Exact. Si la base défensive est bonne, il n’est pas nécessaire de trop la changer.

Cette base a été stable après le Nouvel An. Qui est le patron de la défense ?

DENSWIL : Chacun mais surtout le gardien, qui ne veut pas encaisser de but et nous pousse vers l’avant. Vous devriez assister à un entraînement ! Il n’arrête pas de crier. C’est bien. C’était pareil à l’Ajax.

Tu as dû remonter le moral de Ricardo van Rhijn, ces dernières semaines ?

DENSWIL : Oui. Il a vécu la même chose que moi. Quand on ne joue pas pendant deux ou trois semaines et qu’on est nouveau, on se fait du mouron. Dans ce cas-là, parler fait du bien. Je lui ai expliqué que j’avais vécu la même situation et qu’il ne devait pas se mettre la pression. On finit toujours pas trouver ses marques et on joue bien un match. Puis d’autres suivent.

Tu as joué un rôle dans son transfert.

DENSWIL : Nous avons échangé beaucoup de messages lors du stage à Garderen. Il avait ses options mais le club le voulait et m’a impliqué dans l’affaire. J’ai fait mon devoir.

On a beaucoup parlé d’un départ à Monaco cet été.

DENSWIL : On m’en a parlé mais je me plais bien au Club.

Y a-t-il eu un entretien concret ?

DENSWIL : Oui mais je suis toujours ici… Si une équipe vous veut vraiment, elle fait une offre. Cet intérêt démontre qu’un joueur est bon et qu’il doit persévérer.

Donc, une bonne Champions League puis on verra ?

DENSWIL : En effet. Il y a des clubs plus riches mais je me sens bien ici.

Tu penses être loin de l’équipe nationale néerlandaise ?

DENSWIL : Bonne question. Je n’en sais rien. Je n’ai pas lu grand-chose à ce sujet.

La Champions League peut être utile de ce point de vue aussi ?

DENSWIL : C’est un beau podium. J’espère entrer un jour en ligne de compte mais de toute façon, je me concentre sur mon club. Je ne suis pas pressé. Je fais de mon mieux et, je le répète, je me sens bien ici.

PAR PETER T’KINT – PHOTO BELGAIMAGE

 » A domicile, on se sent champions à chaque match.  » – STEFANO DENSWIL

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire