J’ai aimé – J’ai pas aimé

J’ai aimé La lucidité de l’un ou l’autre jeune

J’avoue avoir été séduit par le discours de quelques promesses de notre football. En premier lieu j’épinglerai Romelu Lukaku. Voilà un garçon qui, à 16 ans fraîchement sonnés, a eu le bonheur d’inscrire à Zulte-Waregem le tout premier but de sa jeune carrière. Là où d’autres se seraient mis à planer, je constate que l’intéressé a gardé les pieds bien sur terre, arguant qu’il avait encore bon nombre de choses à apprendre. Il avait déjà tenu un discours similaire mais en comité restreint cette fois, à l’occasion de la visite récente des Espoirs du Sporting à Namur. Les Mauves s’étaient imposés 0-3 face à mon équipe. J’avais eu l’occasion de deviser avec lui, ainsi qu’avec son paternel, Roger, que j’avais eu sous mes ordres à Seraing et Ath. Ce qui m’a sidéré, c’est le bon sens de l’un et l’autre, conscients qu’il ne fallait pas brûler les étapes et, surtout, ne pas être obnubilé par l’argent. S’il l’avait vraiment voulu, mon ex-joueur aurait pu être à l’abri financièrement, aujourd’hui, puisque Chelsea proposait ni plus ni moins un million d’euros pour son fils, alors qu’il n’avait tout juste que 15 ans. En lieu et place, il a préféré opter pour un séjour prolongé à Anderlecht, où le gamin aura l’occasion de s’épanouir sous les ordres d’ Ariel Jacobs et de Johan Walem, avant de poursuivre son apprentissage ailleurs. A mes yeux, c’était le meilleur choix qu’il pouvait faire. Dans le même registre j’applaudis la décision de Daan Van Gijseghem de rempiler à Mouscron plutôt que de tenter l’aventure au Club Bruges. A 21 ans, et avec Miroslav Djukic comme mentor, le défenseur a l’occasion de développer ses qualités dans un entourage familier. Il n’aurait sans doute pas eu cette chance chez les Bleu et Noir, où les résultats constituent un must. Approché déjà par les Flandriens dans le passé, Daan ne doit pas se faire du souci : si Bruges est déjà venu deux fois à la charge, il remettra le couvert à l’avenir.

J’ai pas aimé Les pseudo-vedettes d’Anderlecht

Pas mal de joueurs actifs parmi l’élite disent se sentir un peu à l’étroit en Belgique. C’ést le cas à Anderlecht, notamment, où Lucas Biglia rêvait de rejoindre son compatriote et ex-collègue au Sporting Nicolas Pareja à l’Espanyol Barcelone. Idem pour Jan Polak, avide de retrouver la Bundesliga ou un championnat du sud de l’Europe, ou encore pour Mbark Boussoufa, soucieux d’obtenir une nouvelle chance au Royaume-Uni, au même titre d’ailleurs que Jelle Van Damme. Désolé, mais ce n’est pas au vu de leurs prestations à Lyon que tous ces garçons auront tapé dans l’£il des suiveurs, que du contraire. L’Argentin, qui joue décidément toujours au même train de sénateur, a été étouffé par le rythme des échanges. Le Tchèque lui, était carrément aux abonnés absents à Gerland. Et, sur le flanc gauche, les deux autres sont passés à côté de leur sujet. Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi aucun d’entre eux n’a trouvé preneur jusqu’ici. Et pourquoi aucune offre sérieuse n’est parvenue sur le bureau d’ Herman Van Holsbeeck. Ils n’ont pas la pointure suffisante, c’est aussi simple que cela. Et ils ne doivent surtout pas espérer gommer leurs lacunes au contact de partenaires plus huppés. Ce n’est pas en allant à Aston Villa, par exemple, que le gentil Roland Juhasz s’érigera subitement en patron, alors qu’il ose à peine ouvrir sa bouche au Sporting. Toutes ces pseudo-vedettes devraient se rendre compte que les Mauves constituent le maximum pour eux. Et c’est normal. S’ils étaient réellement dotés de qualités hors normes, ils n’auraient pas été engagés pour une croûte de pain par le Sporting. Biglia a été acquis pour 3 millions d’euros à l’Independiente. Quelques mois plus tard, son coéquipier Sergio Agüero était transféré pour 20 millions à l’Atlético Madrid. On ne s’étonnera donc pas que son nom est cité à présent à Chelsea. Ce n’est pas à Biglia que cela risque d’arriver.

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing).

propos recueillis par bruno govers

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