Ivresse des profondes heures

Aux débuts des fifties, quelques avant-gardistes ont développé les premières montres spécifiquement destinées aux plongeurs pros. A plus d’un demi-siècle d’intervalle, les mêmes noms sont au rendez-vous.

Blancpain et Rolex se disputent l’honneur d’avoir été  » la première marque  » à présenter une véritable montre de plongée. C’était la Fifty Fathoms pour l’un, la Submariner pour l’autre. Elles continuent à faire honneur à leur réputation.

Blancpain et son profondimètre mécanique

Chez Blancpain, la X Fathoms, digne héritière de la montre créée en 1954 pour la Marine nationale française, impressionne tant par sa taille que par son contenu technique : une boîte de plus de 55 mm de diamètre mais très léger car fait de titane ; un mouvement automatique avec trois ressorts de barillet emmagasinant assez d’énergie pour le faire fonctionner pendant 120 heures ; et une étanchéité à 300m avec une valve à hélium pour protéger le mécanisme contre une brutale décompression.

Mais cela n’aurait rien d’extraordinaire aujourd’hui, si Blancpain n’y avait pas ajouté un nouveau type de profondimètre mécanique dit à  » aiguille traînante « , actionné par une membrane en métal amorphe (mémoire de forme). De ce fait, le cadran à fond mat de la X Fathoms réunit beaucoup d’informations : mesure de la profondeur jusqu’à 90 mètres et mémoire de la profondeur maximale atteinte, affichage séparé pour la zone 0-15 m avec une précision exceptionnelle de +/- 30 cm, compteur rétrograde pour les paliers de décompression, etc. Mais tout cela reste néanmoins bien lisible grâce à l’emploi de couleurs différentes pour chaque groupe de fonctions.

Rolex et ses évolutions fondamentales

Fidèle à l’habitude de Rolex, les évolutions successives de la Submariner depuis son apparition en 1953 ne se sont jamais manifestées d’une façon très spectaculaire. Mais elles n’ont pas moins été fondamentales. Aujourd’hui étanche à 300m, avec une valve à hélium (une idée que l’on doit à Rolex), son boîtier Oyster de 40 mm héberge un mouvement automatique certifié COSC bénéficiant des récents développements technologiques de la marque (antichocs Paraflex, Spiral Parachrom, etc).

Légèrement redessinée cette année, la Sub voit désormais sa lunette tournante unidirectionnelle se doter d’un disque Cerachrom noir – une céramique pratiquement inaltérable. En outre, ceux qui utilisent une combinaison de plongée apprécieront la présence sur son bracelet en acier d’un nouveau système de rallonge baptisé Glidelock. Celui-ci permet d’en régler précisément la longueur par sauts de 2 mm sur un total d’environ 20 mm.

Omega et un échappement co-axial exclusif

Avec la Seamaster, Omega est venu rejoindre dès 1957 le petit cercle des pionniers de la montre de la plongée. La nouvelle Seamaster Planet Ocean de 45,5 mm est une vitrine technologique de la marque vedette du Swatch Groupe. Son mouvement chronographe certifié chronomètre embarque bien sûr l’échappement de type co-axial, exclusif à Omega, avec un balancier-spiral en silicium. Son boîtier en or rouge est étanche à 600m et doté comme il se doit de la fameuse valve hélium.

Mais son trait le plus particulier est une lunette en céramique dont l’échelle de plongée est fabriquée à partir d’un tout nouveau matériau appelé Ceragold?. Son incrustation dans une céramique à base de zirconium représente une première mondiale. L’été prochain, les poissons ne seront pas au bout de leurs surprises…

PAR PATRICK DELAROCHE

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