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SÉLECTIONNEUR: ANTONIO CONTE

ANTONIO CONTE – 46 ans – Un médian de la Juventus et de l’équipe nationale, a promu Bari et Sienne parmi l’élite de la Botte, devenu entraîneur. Il a gagné trois titres avec la Juventus avant de devenir sélectionneur, en 2014. Avant le tournoi, il a signé un contrat de trois ans à Chelsea.

Comment décririez-vous l’état du football italien ?

ANTONIO CONTE : Un moment donné, nous avons dominé le football européen. En 2003, trois clubs italiens – la Juventus, l’Inter et l’AC Milan – étaient en demi-finales de la Ligue des Champions mais cette époque est révolue depuis longtemps. Même les propriétaires de clubs disent que le championnat italien n’est qu’une étape avant l’Espagne ou l’Angleterre. Nous souffrons donc d’une carence en bons jeunes footballeurs italiens alors que nous en avons toujours produit beaucoup. Notre étoile a pâli mais cela va peut-être changer pendant le tournoi.

Dans quelle mesure l’absence de Claudio Marchisio et de Marco Verratti dérange-t-elle vos plans ?

CONTE : Ils sont importants mais nous devons motiver les autres. Graziano Pellè (Southampton), Matteo Darmian (Manchester United) et Eder (Inter) ont souvent fait banquette cette saison et ils ont commencé à se poser des questions.

Que pensez-vous de la Belgique, de la Suède et de l’Irlande ?

CONTE : C’est le groupe le plus fort. Nous commençons contre la Belgique, qui a emmené le classement mondial il y a quelque temps. C’est une équipe solide, avec quelques réserves qui seraient dans l’équipe ailleurs. En novembre, elle nous a battus 3-1 et nous avons réalisé à quel point elle était forte. La Suède a Zlatan Ibrahimovic, qui a marqué et gagné des titres dans tous ses clubs et qui inspire mieux ses coéquipiers depuis quelques années. C’est une formation solide, surtout en défense, avec devant un ténor qui fait la différence.

L’Irlande a pris quatre points contre l’Allemagne, elle s’appuie sur sa puissance physique et son enthousiasme, procède par longs ballons. En Italie, on ne connaît sans doute pas de footballeurs irlandais mais moi oui. J’aime le style de jeu de l’attaquant Shane Long (Southampton) et de Seamus Coleman (Everton), tandis que John O’Shea (Sunderland) est un défenseur central solide et chevronné. On ne peut rien me cacher sur l’Irlande !

Connaissez-vous son manager, Martin O’Neill ?

CONTE : N’était-ce pas le médian de Nottingham Forest ? Un bon joueur, qui a réalisé un joli parcours au poste de sélectionneur.

Quels sont vos favoris au titre ?

CONTE : L’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Angleterre, le Portugal et, surtout, la Belgique, mais ça ne veut pas dire qu’elle va gagner. Il y a toujours des surprises. Regardez Leicester City cette saison, ce qu’il a réussi par son labeur et son engagement !

Et un peu grâce au savoir-faire italien de Claudio Ranieri, non ?

CONTE : Absolument. Ce que Claudio a réussi doit remplir de fierté tous les Italiens. Et inspirer l’équipe nationale : avec une bonne organisation tactique et de l’engagement, on peut créer la surprise, même contre des adversaires plus forts sur papier.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 3-5-2

L’EURO 2016 devait permettre à Marco Verratti de sortir de l’ombre d’Andrea Pirlo mais son corps l’a trahi dans son club, le PSG. Pas de Marchisio non plus, ce qui pose problème au coeur de l’entrejeu. AntonioConte, qui a conduit la Juventus à trois titres, avait élaboré sa défense à partir des automatismes de la Juve, avec Buffon dans le but derrière les défenseurs Barzagli, Bonucci et Chiellini plus Marchisio en pare-chocs. Un quintette qui permet d’aller au feu.

L’entrejeu est un point d’interrogation, en revanche. Thiago Motta, repris en mars, était une option mais il a déjà 33 ans et il souffre de blessures musculaires depuis plusieurs mois. Riccardo Montolivo (Milan, 31 ans) est une possibilité, même s’il est contesté, au terme d’une saison sans prix. Marco Parolo a été bon à la Lazio et Daniele De Rossi est une autre option chevronnée mais sa saison à l’AS Rome a été irrégulière.

Offensivement, Conte ne manque pas d’options. Darmian a disputé toute la campagne, la vitesse de De Sciglio a permis à Milan de mieux réussir le second tour. Candreva a de l’abattage et une bonne passe, El Shaarawy s’est bien senti à Rome après le Nouvel An.

En revanche, pas de Mario Balotelli dans la sélection de Conte, qui apprécie le 3-5-2, même s’il passe souvent au 4-3-3 en cours de partie. Quand il aligne deux avants, il allie Graziano Pellè (Southampton, 11 buts en Premier League) à Eder, l’avant de la Sampdoria. Il peut également redescendre d’un cran, dans la deuxième ligne, quand Darmian doit intégrer la défense. Pellè est alors le seul attaquant. Simone Zaza, numéro quatre à la Juventus, constitue une troisième option.

THE VOICE

FABRIZIO BOCCA LA REPUBBLICA

 » J’aimerais pouvoir espérer que l’Italie soit en demi-finale mais il faudrait un petit miracle. Le football italien traverse une crise et ne produit plus de grands joueurs. Au mieux, nous avons une équipe de force moyenne, qui est soudée, ce qui lui permet de signer des prestations correctes.  »

FABIO LICARI GAZETTA DELLO SPORT

 » L’Italie n’est clairement pas au même niveau que la Belgique, l’Allemagne ou l’Espagne mais dans les grands tournois, elle se sublime toujours. Je m’attends à ce qu’Antonio Conte, qui est un patron fort, présente une Italie étonnante. Ça devrait suffire pour passer le premier tour. Après, tout dépendra de l’adversaire. « 

À SAVOIR

– Antonio Conte n’a pas sélectionné Mario Balotelli une seule fois. L’avant, meilleur buteur ex-æquo de l’EURO 2012 avec trois goals, a collectionné ses sélections sous la houlette de Cesare Prandelli, le prédécesseur de Conte.

– Avec l’Espagne et la France, l’Italie est le seul pays organisateur à avoir gagné l’EURO (en 1968). Pietro Anastasi avait alors 20 ans et 64 jours. Il reste le plus jeune lauréat du tournoi.

– Eder est le 43e oriundo (joueur d’origine étrangère) à se produire en équipe nationale.

JOUEUR: STEPHAN EL SHAARAWY

Quelle importance revêt ce tournoi pour vous ?

STEPHAN EL SHAARAWY : Je m’en réjouis, ne serait-ce que parce que c’est mon premier. J’ai loupé le Mondial 2014, n’ayant pas joué pendant un an à cause de blessures. Touchons du bois mais je me sens très bien physiquement et mentalement. Depuis mon transfert à l’AS Rome en janvier, je suis très motivé. Dès le premier jour, tout s’est parfaitement déroulé.

Votre location à Monaco était-elle un échec total ?

EL SHAARAWY : Elle n’a pas été positive. J’ai joué quinze matches mais le club ne voulait pas me transférer définitivement de Milan. J’aimais bien Monaco, où la qualité de vie est fantastique, mais j’ai dû m’incliner devant la décision du club. Rome m’a offert une chance magnifique.

La campagne a été typiquement italienne : 1-0 seulement contre Malte et deux nuls compliqués contre la Croatie mais une première place, avec sept victoires.

EL SHAARAWY : La Croatie compte beaucoup de talents individuels et nous a posé des problèmes les deux fois. Malte a tout fait pour limiter les dégâts. Le résultat peut paraître surprenant mais il ne faut pas s’y attarder. Notre équipe est solide, dotée d’un bon bagage technique et nous sommes tous décidés à livrer un bon tournoi.

Que pensez-vous de votre groupe, avec la Belgique, la Suède et l’Irlande ?

EL SHAARAWY : Difficile. Nous commençons contre un des favoris, la Belgique. En mars, dans notre match amical, nous avons bien joué une heure avant de nous écrouler physiquement. 3-1. Idem contre l’Allemagne : 4-1 à Munich. Ces deux matches nous ont donné une bonne idée de nos adversaires et du niveau qu’il va falloir atteindre. Car l’Italie ne dispute pas un tournoi pour le plaisir.

La Suède est-elle forte ?

EL SHAARAWY : C’est aussi une bonne équipe, avec un fameux gaillard devant !

N’est-ce pas sa faiblesse ? Elle dépend trop d’Ibrahimovic ?

EL SHAARAWY : C’est un joueur de classe mondiale. En plus, il connaît bien la Serie A. Ce n’est certainement pas un point faible. L’Irlande, par contre, je suis incapable de la juger. On m’a dit qu’elle ne baisse jamais les bras mais je suis incapable de citer le nom d’un joueur. Enfin, elle est qualifiée. Regardez Leicester City. Pas de grands noms mais il est champion d’Angleterre.

Quels sont vos favoris à la victoire finale ?

EL SHAARAWY : L’Allemagne et la Belgique, d’après notre expérience, et la France, bien sûr. L’Angleterre semble avoir repris des forces mais je n’oublierais pas l’Italie non plus.

Antonio Conte a-t-il forgé l’équipe à son image ?

EL SHAARAWY : Oui. Depuis qu’il a été champion de Serie B avec Sienne, il est clair qu’il peut faire la différence. Une forte personnalité qui sait gérer les joueurs. Il l’a prouvé pendant trois ans à la Juventus.

 » Même les propriétaires des clubs disent que la Serie A n’est qu’une étape avant l’Espagne ou l’Angleterre.  » ANTONIO CONTE

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