ISMAIL AZZAOUI  » IL FAUT ÊTRE FORT POUR QUITTER SES PARENTS À 16 ANS « 

Au dire de ses coéquipiers dans le groupe des U17 de Bob Browaeys, il est le meilleur joueur de console, le plus agile derrière la table de ping-pong et pas à plaindre au billard. En terminant meilleur buteur belge lors des récents championnats d’Europe en Bulgarie, Ismail Azzaoui a aussi prouvé qu’il n’était pas mauvais balle au pied. Découvert par Anderlecht sur la pelouse du Black Star, le gamin a, depuis, fait pas mal de chemin. De Neder-Over-Heembeek à Tottenham, entretien découverte.

Pourquoi être parti si jeune en Angleterre ?

Les premiers contacts remontent à il y a deux ans. Ça n’a pas été un choix facile parce que je ne parlais pas encore anglais et que j’allais vivre dans une famille que je ne connaissais pas. Je pense qu’il faut être fort pour quitter la Belgique à 16 ans sans ses parents. Mais j’ai eu confiance dans le plan de formation que Tottenham m’a proposé.

Pas de regret quand tu vois que Wout Faes ou Orel Mangala ont déjà été repris dans le groupe qui a participé à la Youth League avec Anderlecht ?

Des regrets certainement pas. Je suis très content pour eux. La première règle dans le football, c’est d’être patient. Et moi, de mon côté, j’ai aussi eu droit à de belles expériences. Je suis quand même resté un peu choqué par rapport au professionnalisme et à la facilité dans laquelle on travaille en Angleterre et puis, cette saison, on a disputé la FA Youth Cup (la Cup pour les U18, ndlr). Ce sont des moments rares où l’on joue pratiquement chaque match devant 5 à 10.000 personnes sur la pelouse de l’équipe première.

Comment on gère le fait de vouloir devenir pro à l’âge ou d’autres découvrent les vices propres à l’adolescence ?

Maintenant je vis à Londres, donc j’ai plus ces problèmes-là. Mais c’est vrai qu’avant, quand je vivais à Bruxelles, ce n’était pas si facile. Mais j’ai su faire la différence entre les amis qui pouvaient me faire monter et ceux qui pouvaient me faire descendre. Mon père m’a aussi beaucoup aidé à faire le tri.

Apprenti footballeur pro, ce n’est pas un peu une vie d’ermite parfois ?

Il y a beaucoup de sports ou de métiers qui sont plus durs, mais c’est vrai que c’est beaucoup de sacrifices. Quand je suis parti à Londres à 16 ans, ma soeur venait d’avoir un enfant, je quittais mon neveu et quelque part, j’acceptais de ne plus grandir auprès de ma famille. Je n’ai jamais été tenté de revenir en arrière, mais il y a des jours où je me dis que c’est chaud parce que je suis tout seul. Après, j’arrive à un âge où je dois assumer mes choix.

Justement, ton choix va-t-il s’opérer en faveur de la Belgique ou le Maroc dans le futur ?

 » Je n’oublierai jamais mes origines marocaines et cela reste une option, mais j’ai grandi en Belgique, j’ai été à l’école en Belgique, je me suis fait soigner en Belgique, donc oui je me sens belge évidemment. Mais seul Dieu sait si j’arriverai un jour à jouer avec l’équipe A de la Belgique.

Une interview accordée à la DH avait créé la polémique puisque tu y affirmais :  » J’ai quitté Anderlecht parce que je suis Marocain «  » Moi, on m’a juste posé une question et le seul truc que j’ai dit, c’est que je n’ai jamais vu un Marocain percer à Anderlecht. Je n’ai jamais voulu dire ça sous forme de reproche. On voit bien que dans l’équipe première, il y a différentes cultures et nationalités et cela n’a jamais posé de problème. Il n’y a pas de raison que ça en pose avec les Marocains. Moi, ce qui est sûr, c’est que je n’ai honnêtement jamais eu de problème avec Anderlecht. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire