interview: Robert Pires

Quel Français va émerger au Portugal ?

Je dirais Thierry Henry. Il est rapide, puissant et a en même temps le sens du but. Il est devenu un de nos pions majeurs, avec Zinédine Zidane, évidemment. A l’entraînement, j’essaie souvent de l’imiter, de le copier, mais c’est impossible. Il n’y a qu’un seul Zizou au monde.

On attend beaucoup de la France, pendant ce championnat d’Europe ?

Enormément. Les gens ne comprendraient pas que nous ne jouions pas la finale mais nous devons appréhender chaque match en particulier au lieu de rêver de la finale avant même d’entamer le tournoi.

Quel est votre favori ?

La Tchéquie. Sur base des éliminatoires, elle émerge très nettement du lot.

Les joueurs d’élite ont-ils un calendrier trop chargé, d’après vous ?

Peut-être. Regardez le nombre de matches joués par Arsenal cette saison. C’est démentiel. Mais je ne me plains pas : nous sommes payés pour jouer et je prends toujours plaisir à chaque match. Peut-être faudrait-il quand même limiter à 18, voire même 16, le nombre d’équipes en D1. La fatigue a été une des principales causes de notre échec au Mondial asiatique en 2002.

Est-il difficile de choisir entre club et pays ?

Il ne faut surtout pas mélanger les choses. Je n’ai pas pensé une seconde à l’EURO pendant la saison, tant qu’Arsenal luttait sur plusieurs fronts, en championnat et en Coupe d’Europe.

L’Angleterre et la France sont versées dans le même groupe. Ce sera un duel spécial.

En effet. Nous connaissons le football anglais comme notre poche. Plusieurs internationaux français évoluent outre-Manche. Ce sera donc un match spécial pour beaucoup de ses protagonistes, anglais et français. L’Angleterre a une bonne équipe. Je trouve bien que le sélectionneur accorde leur chance à tant de jeunes.

Que pensez-vous de vos autres adversaires ?

La Suisse est l’outsider, mais cela ne veut pas dire qu’il faut la sous-estimer. D’accord, nous l’avons battue 0-2 l’été dernier, sur ses terres, mais ce n’était qu’une joute amicale. La Croatie est un gros morceau. Elle a des joueurs très doués techniquement. Ce sera sans doute l’adversaire le plus dur du lot.

Cet EURO est-il votre dernier tournoi ?

Je ne pense pas encore à arrêter. Pour moi, cet EURO est une étape vers le Mondial allemand de 2006. Evidemment, l’entraîneur a le dernier mot.

Votre père est originaire du Portugal, où vous avez passé la majeure partie de votre jeunesse. Cela vous fait quelque chose ?

Si le jeune Pires, qui est né à Reims mais passait toutes ses vacances à Braga, avait raconté qu’un jour, il porterait le maillot de la France au Portugal, qui l’aurait cru ? Personne.

Passez-vous ces vacances-ci au Portugal aussi ?

Mon père prend congé pendant l’EURO, en tout cas. Il travaille à l’usine automobile de Reims. Après le tournoi, j’essayerai certainement de passer un peu de temps avec mes oncles et cousins chez nous, à Braga. Là, nous n’avons ni téléphone ni télévision. Je peux vraiment m’y détendre.

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