interview : Pavel Nedved

Quels joueurs tchèques doit-on suivre de près ?

Toute l’équipe de préférence. Nous nous appuyons davantage sur le collectif que sur la classe individuelle, mais un homme émerge quand même, si je dois en citer un : Karel Poborsky, qui reste sur une saison fantastique. Il a presque qualifié le Sparta Prague pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions à lui tout seul.

Qu’espèrent les supporters tchèques ?

Ils seraient au comble du bonheur si nous gagnions l’EURO !

Et si la Tchéquie ne gagne pas, qui d’autre ?

Je m’attends à une France très forte qui voudra prendre sa revanche sur son dernier Mondial. Lors des grands tournois, il faut aussi tenir compte de l’Italie et du pays organisateur.

Les grands footballeurs jouent-ils trop de matches ?

Oui. La lourdeur du calendrier est d’ailleurs la cause des mauvais résultats de la Juventus cette année. Au lieu de nous préparer à la saison, nous avons dû aller en Amérique et y disputer des matches sans intérêt. Au cours de cette tournée, nous avons gaspillé notre énergie trop tôt dans la saison et nous avons été trop courts au moment de vérité. On peut dire que nous nous sommes effondrés.

L’élimination rapide de la Juventus en Ligue des Champions vous permet d’entamer l’EURO avec plus de fraîcheur.

Nous verrons bien. Je dois bien admettre que je ne rajeunis pas. Je ne peux plus me permettre de courir comme un fou pendant la préparation. Je dois me ménager.

Vous avez été élu Footballeur Européen de l’Année. C’est une pression supplémentaire ?

Tous les regards seront tournés vers moi. On attend beaucoup plus de moi. C’est un défi. Je ferai de mon mieux, comme toujours. Que puis-je dire d’autre ?

Quelle est l’importance de Karel Bruckner comme sélectionneur ?

Il a ressoudé l’équipe après notre échec au Mondial 2002. Certains, comme moi, étaient tellement déçus qu’ils voulaient renoncer à l’équipe nationale. Bruckner a rendu une âme au groupe, il est parvenu à nous remotiver. C’est grâce à lui que nous sommes toujours internationaux.

Combien de temps poursuivrez-vous votre carrière internationale ?

Si l’EURO est décevant, je céderai peut-être ma place aux jeunes, car la Tchéquie aura alors intérêt à travailler en fonction de l’avenir. Mais je pense quand même au Mondial 2006. Ensuite, quoi qu’il arrive, j’ai promis à ma femme que j’arrêterai le football.

Quelles sont les principales différences entre la Tchéquie version EURO 2000 et l’actuelle ?

Nous avons plus d’expérience. A l’époque, nous avions gagné les qualifications mais nous n’étions pas restés les pieds sur terre. Maintenant, nous ne sombrerons plus dans l’euphorie. Nous savons que nous devons nous battre à chaque match. Un seul coup d’éclat ne suffit pas.

La Ligue des Champions ou l’EURO ?

Ce sont deux joutes incomparables, de très haut niveau. La saison passée, j’ai raté la finale de la Ligue des Champions, à cause d’une suspension. Un bon EURO constituerait donc une sorte de compensation

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