interview : Niko Dabizas

Quel joueur grec faut-il surveiller ?

La Grèce a vraiment beaucoup de talents. Si je dois citer des noms, je dirai que Giorgios Seitaridis et Giorgios Karagounis devraient émerger.

Que peut-on attendre de l’équipe ?

C’est difficile à prévoir. Peut-être serons-nous la révélation du tournoi, même si je pense plutôt que ce rôle est dévolu au Danemark. Je l’ai vu à l’£uvre dans un match amical et il m’a vraiment impressionné.

Qu’espèrent vos supporters de cet EURO ?

Leurs attentes ne sont pas très élevées. C’est à cause du groupe dans lequel nous sommes versés. Le Portugal et l’Espagne sont les favoris absolus pour le tour suivant, mais la Russie n’est pas un client non plus. Elle est douée et, surtout, imprévisible. Si nous passons le premier tour, ce sera un bonus aux yeux de tous, joueurs et supporters.

Pour d’aucuns, la qualification de la Grèce constitue déjà une surprise de taille. Pour vous aussi ?

L’étonnant, c’est surtout que nous avons terminé premiers de notre groupe, obligeant l’Espagne, qui était quand même la favorite, à disputer les barrages. Notre victoire là-bas nous a donné des ailes et nous n’avons plus rien perdu.

Votre sélectionneur, Otto Rehhagel, est étranger. Souteniez-vous ce choix ?

C’était peut-être un pari mais il est vraiment réussi. Otto Rehhagel ne connaît pas le football grec, ni tous ses tenants et aboutissants. C’est un avantage. Il n’a subi aucune influence dans ses choix, il a simplement fait ce qu’il pensait être le meilleur pour l’équipe. Nous devons bien le constater : la plupart de ses décisions ont eu des résultats positifs. Le fait que nous ayons terminé premiers de notre groupe est éloquent.

Vous dites que le Portugal et l’Espagne sont favoris. Voyez-vous l’un d’entre eux champion d’Europe ?

Plutôt la France : elle a les joueurs, l’expérience et l’ambition nécessaires. Elle veut prendre sa revanche sur le dernier Mondial, catastrophique. N’oublions pas non plus l’Italie et l’Angleterre.

Les grands joueurs ont-ils un agenda trop chargé ?

Oui, surtout ceux qui évoluent en Angleterre, comme moi à Leicester. Il y a beaucoup de matches, à cause du nombre d’équipes en Premier League, sans oublier les deux épreuves de coupe et, pour beaucoup, les joutes européennes. En plus, et c’est sans doute ce qui rend ce championnat si ardu, le rythme des rencontres est très élevé : on s’y donne à fond pendant 90 minutes, sans une seconde de temps mort. C’est différent en Espagne ou en Italie, de ce point de vue-là.

Qui a priorité, pour vous : le club ou l’équipe nationale ?

Représenter son pays est un honneur. On développe des liens sentimentaux avec son club, au fil du temps, surtout quand on y évolue plusieurs saisons d’affilée. Actuellement, la carrière de la majorité des joueurs les fait transiter par plusieurs formations, au détriment de l’esprit de club. On n’assiste évidemment pas au même phénomène en équipe nationale.

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