interview : Michael Ballack

Qui sera la star de la Mannschaft à l’EURO, d’après vous ?

Philipp Lahm, le défenseur de Stuttgart, m’impressionne beaucoup. Il a un talent extraordinaire. Quand on le voit à l’£uvre, on a l’impression qu’il joue depuis des années en équipe nationale.

Qu’espère l’Allemagne de ce tournoi ?

Les sentiments sont très mitigés, au pays. Certains nous voient en quarts de finale ou en demi-finales, d’autres pensent que nous serons éliminés au premier tour.

L’Allemagne s’est qualifiée difficilement. Pourquoi ?

Nous avons eu beaucoup de blessés, vous ne devez pas l’oublier. Nous avons vraiment été accablés par des forfaits successifs : Christoph Metzelder, Torsten Frings, Jens Nowotny, Dietmar Hamann et Sebastian Deisler, notamment, ont été longtemps sur la touche alors qu’ils sont essentiels au bon fonctionnement de l’équipe.

Quelle est la clef d’un bon EURO ?

Nous devons retrouver confiance en nous. Nous devons croire à nouveau en nos talents. Après tout, il y a deux ans, nos qualités nous ont permis d’atteindre la finale au Japon. Elles ne se sont pas évaporées comme ça.

Certains pensent maintenant que ce résultat était trompeur.

Je ne suis pas d’accord. Nous avons mérité notre qualification pour la finale. Nous avons gagné nos matches. C’est de ça qu’il est question, non ? Si d’autres favoris ont trébuché, ce n’est pas notre problème.

Votre groupe est particulièrement difficile, au Portugal.

Et comment ! C’est vraiment un groupe assommoir. Les Pays-Bas ont une forte équipe, la Tchéquie fait tout simplement partie des meilleures équipes d’Europe et il faut vraiment respecter la Lettonie. Pour avoir éliminé la Turquie, elle doit avoir quelques atouts. Franchir le premier tour serait déjà un superbe résultat pour l’Allemagne. Après, tout est possible, puisqu’on procède par élimination directe.

Qui sera champion d’Europe ?

La France était incroyablement forte quand elle nous a battus 3-0 en match amical, l’année passée. Nous nous demandions ce que nous voyions. Elle n’a pas un ou deux joueurs de classe mondiale : chaque élément est plus ou moins exceptionnel.

Les footballeurs ont-ils un programme chargé, actuellement ?

Le calendrier est complet, c’est un fait, mais les grands clubs pratiquent désormais la rotation. Ils ont suffisamment de footballeurs pour cela. Les joueurs ont donc le temps de récupérer.

Le club ou l’équipe nationale : qui a priorité ?

Les clubs paient nos salaires et ont donc priorité mais je suis évidemment très fier de représenter mon pays. Les coupes du monde et les championnats d’Europe sont très importants aux yeux de tous les footballeurs.

On dit que vous n’êtes pas un vrai leader. Comment réagissez-vous à cette critique ?

Tout ce que je puis dire, c’est que je ne suis pas un Stefan Effenberg. J’ai ma propre personnalité et il vaut mieux rester fidèle à sa nature. On attend énormément de moi, peut-être trop. Je ne me dérobe pas mais je ne suis pas un surhomme. Je fais de mon mieux, comme l’entraîneur et mes coéquipiers le savent. La presse allemande est parfois très critique, parce qu’elle est habituée à la victoire. Il faut s’y faire.

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