interview : Jesper Gronkjaer

Quels sont les espoirs du Danemark à la veille de l’EURO ?

Nous sommes un petit pays, déjà content d’être qualifié pour un tournoi aussi prestigieux. Il nous faut absolument faire mieux qu’il y a quatre ans, quand nous n’avions pas gagné le moindre match ni même marqué le moindre but et que nous avions été immédiatement éliminés. A présent, nous visons les quarts de finale mais parfois, nous reparlons de notre sacre européen, pour le moins inattendu, en 1992. C’était peut-être un événement unique, qui ne se reproduira plus jamais. Ce tournoi en Suède a prouvé que ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui l’emporte.

Que vous ont appris les tournois de 2000 et 2002 ?

J’espère que nous avons progressé depuis lors. Nous évoluons ensemble depuis quelques années, nous sommes plus chevronnés mais le Danemark n’est ni la France ni l’Espagne. Nous ne serons jamais les favoris. Nous devons tenter de transformer ce fait en atout.

La France ou l’Espagne, dites-vous. Ce sont vos favoris ?

Il y a plusieurs équipes brillantes. La France a certainement des chances, l’Espagne aussi : peut-être va-t-elle enfin répondre aux attentes dans un tournoi. L’Allemagne est toujours un adversaire difficile et j’aime le jeu néerlandais.

Que représente le fait de jouer contre la Suède ?

Rien de particulier. C’est un derby pour les supporters, avec le parfum que ça suppose. Pour nous, c’est un match comme les autres. Il y a trois points en jeu, ni plus ni moins. La Suède est toujours bien organisée et donc difficile à aborder.

Les grands joueurs disputent-ils trop de matches ?

Oui, il est difficile de conserver un niveau constant. Le football est devenu un big business et le nombre de matches à jouer en est une conséquence. Par contre, je ne comprends pas que les étrangers du championnat anglais se plaignent de l’absence de trêve hivernale : ils le savent quand même au moment de signer, non ?

Votre club ou votre pays ?

Le club a toujours priorité car on y travaille au quotidien. C’est Chelsea qui paie mon salaire. Porter le maillot de son pays constitue un grand honneur mais c’est grâce à son club qu’on vit du football.

C’était la première saison de Roman Abramovich à Chelsea. Cela vous a plu ?

C’est différent. Etrange. Le club, l’infrastructure et les gens sont restés les mêmes mais l’intensité du vécu s’est accrue dans de telles proportions… L’intérêt médiatique est supérieur, presque dévorant, et évidemment, il est inhabituel de voir débarquer dix nouveaux joueurs durant l’entre-saison. Les places sont devenues chères, la concurrence est devenue très âpre.

Quel genre de sélectionneur est Morten Olsen ?

Il s’appuie sur nos atouts et pense en termes offensifs. Il aime le beau jeu, c’est un passionné de football. Il préfère gagner 4-3 que 1-0. On le voit à notre manière de jouer. Nous restons fidèles à notre style et savourons chaque match. Parfois, ça nous réussit, parfois pas, mais le plaisir est toujours au rendez-vous, pour nous comme pour les spectateurs.

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