Infect bulletin

Huit défaites et une victoireen 2003 : personne n’a fait aussi mal que les Hurlus.

Trois points sur 27: tel est le bilan de l’Excelsior Mouscron en 2003. C’est le plus mauvais bulletin rentré par les clubs de l’élite. Même Malines, avec ses Juniors, a fait mieux. Du côté du Canonnier, on ne s’inquiète pas: tout va très bien, madame la Marquise. On continue à intégrer des jeunes et à préparer la saison prochaine. Pourtant, Charleroi n’accuse que huit points de retard, et au contraire des Frontaliers, les Zèbres engrangent des unités. Fin mars, l’Excel est toujours à l’endroit où il aurait dû se trouver fin décembre, si on ne lui avait pas ôté sur le tapis vert le bénéfice d’un succès contre Mons.

Des circonstances atténuantes, c’est sûr, il y en a. Mais celles-ci peuvent-elles tout expliquer ? Les adversaires ont-ils reconnu ces Hurlus, autrefois si vaillants et qui leur faisaient si peur? Match après match, la situation s’est détériorée.

18 janvier: Mouscron-Standard 0-1

Gonzague Vandooren: « J’avais joué à l’arrière gauche, comme c’est devenu une habitude pour moi et j’avais pour opposant direct LukaszKubik, qui effectuait ses débuts sous le maillot hurlu. L’Excel était privé de plusieurs attaquants, dont MboMpenza, MarcinZewlakow et ClaudeBakadal. Mais, de notre côté, nous devions pallier le départ d’ AliLukunku. Nous avons inscrit le but nécessaire et suffisant à quelques secondes de la mi-temps. C’est malheureux que l’Excel réalise une aussi mauvaise série. Avec le Standard, j’ai connu cela en début de saison. Je savais que, tôt ou tard, nous allions redresser la tête. Avec les talents présents dans notre effectif, cette mauvaise passe ne pouvait pas s’éterniser. Lorsqu’on ne trouve pas la solution, il faut se serrer les coudes et réagir en groupe. Mais il est clair que, plus les défaites s’accumulent, plus on se pose des questions. Or, se mettre à douter, c’est précisément ce qu’il faut éviter. Certains y parviennent plus facilement que d’autres. Personnellement, je n’ai jamais été du genre à me taper la tête contre le mur ».

25 janvier: Gand-Mouscron 2-0

Jimmy Hempte: « Ce n’était pas le meilleur match qu’ait livré Gand cette saison. Malgré cela, nous avons gagné 2-0. Nous n’avons jamais été mis sous pression, Mouscron ne s’était quasiment créé aucune occasion. A partir du moment où nous avons ouvert la marque, nous avons pu contrôler la partie sans être inquiétés. Lorsque le score a été doublé, nous étions définitivement à l’abri. Ce manque de réaction m’a un peu surpris. LorenzoStaelens avait récupéré certains de ses blessés. Mais, à court de compétition, Mbo Mpenza avait débuté sur le banc et l’Excel s’était présenté avec un seul attaquant. Pour l’instant, l’Excel compte beaucoup de blessés. Par conséquent, de nombreux jeunes reçoivent leur chance. On ne peut pas leur jeter la pierre: ils se débrouillent bien. Mais, dans une équipe qui ne tourne pas, c’est difficile. Le doute s’installe, on se pose des questions et lorsqu’on est engagé dans une spirale négative, ce n’est pas évident d’en sortir. Avec La Gantoise, je suis passé par là au premier tour: on perd un match, deux matches, puis un troisième. Et le stress est là. On est obligé de prendre des points le week-end suivant, et sous la pression, on perd son football. Si les Hurlus pensent qu’ils n’ont plus rien à perdre ni à gagner, ils ont raison de déjà préparer la saison prochaine. Attention, qu’ils fassent gaffe quand même: avec la victoire à trois points, les adversaires peuvent parfois revenir très vite ».

7 février: Genk-Mouscron 5-4

Thomas Chatelle: « Ce fut un match très spectaculaire, avec de nombreux rebondissements, et Mouscron ne m’était pas du tout apparu en crise ce soir-là. Mbo Mpenza avait débuté sur le banc, et lorsqu’il est monté au jeu en deuxième mi-temps, il a failli faire basculer la rencontre en faveur des Hurlus. A 3-4 en faveur de nos adversaires, à 20 minutes de la fin, j’ai bien cru que nous ne reviendrions pas. WesleySonck a finalement fait la différence. Je dois reconnaître que la pièce aurait pu tomber de l’autre côté. Les deux équipes avaient évolué à visière découverte. Personne n’avait été capable de gérer l’avantage qu’il s’était octroyé à un moment donné. J’ai entendu TonciMartic déclarer qu’à 3-4 en faveur de Mouscron, il aurait fallu fermer la porte. C’est possible. Après avoir été muets au cours des deux matches précédents, les Hurlus avaient retrouvé le chemin des filets, mais n’avaient toujours engrangé aucun point. Il est clair qu’être battu de cette façon, en ayant livré une bonne prestation et en ayant inscrit quatre buts sur le terrain du champion de Belgique, c’est dur à digérer et cette défaite a peut-être porté un coup au moral des Hurlus ».

16 février: Charleroi-Mouscron 5-0

Frank Defays: « Durant la semaine qui a précédé la venue de Mouscron au Mambourg, j’avais senti dans nos rangs une très forte envie de bien faire. J’étais persuadé que nous allions l’emporter. Evidemment, de là à gagner 5-0… Les premiers échanges furent équilibrés, mais à 2-0, l’Excel a renoncé. J’ai clairement ressenti un malaise chez notre adversaire, ce jour-là. Qui se situe surtout au niveau mental, selon moi, car il y a évidemment du talent à profusion chez les Hurlus. Ce malaise fut encore perceptible lors des matches suivants. Après son cuisant échec au stade du Pays de Charleroi, Mouscron a certes eu une réaction d’orgueil contre Anderlecht, mais c’est facile de réagir contre les Bruxellois. L’entraîneur n’a jamais besoin de motiver ses troupes lorsqu’elles affrontent les Mauves. Par la suite, l’Excel est retombé dans ses travers lors de son déplacement à Mons. C’est une simple constatation, car je ne suis pas là pour faire le procès d’une autre équipe ».

1er mars: Mons-Mouscron 2-0

Olivier Baudry: « J’ai été surpris par le peu d’enthousiasme manifesté par les Hurlus au stade Tondreau. J’avais l’impression que certains joueurs n’étaient pas dans le match. Le relâchement était perceptible. Je me trouvais sur le banc et le sentiment que j’éprouvais était que l’adversaire ne se livrait pas à 100%. J’avais aussi l’impression que l’adversaire ne formait pas un bloc. Ce n’est pas habituel dans le chef des Mouscronnois, dont la solidarité a longtemps constitué l’un des principaux atouts. Après le match, j’ai senti que mon ami SteveDugardein était un peu désabusé. L’Excel sortait d’un bon match contre Anderlecht, et une semaine plus tard, il lui fallait à nouveau assumer une défaite. Ce n’est pas drôle. Avec Mons, je suis passé par ce sentiment au terme de notre premier match de D1 à Beveren, où nous avons été battus 3-0. Mais il faut mettre cet échec sur le compte de la découverte de l’élite. Nous nous sommes rapidement ressaisis: une semaine plus tard, nous battions Westerlo et le train était remis sur les rails. Pour l’Excel, c’est plus inquiétant car la série de défaites se prolonge. Pour l’instant, je suis des cours d’entraîneur. J’ai déjà obtenu le diplôme C et je devrais bientôt obtenir le B. Si la question, pour l’examen, était: comment se sortir d’une crise? Je répondrais: par le travail. L’Excel possède de nombreux jeunes, son avenir semble assuré ».

8 mars: Mouscron-Bruges 0-4

Gert Verheyen: « Mouscron a eu beaucoup de malchance ce soir-là. L’Excel a perdu successivement OlivierBesengez, puis Tonci Martic sur blessure. Des jeunes ont été introduits, qui ont fait mieux que tirer leur épingle du jeu. On ne peut rien leur reprocher. Mais, face à une équipe brugeoise qui tournait encore à plein régime, c’est difficile. L’expérience et la qualité de l’effectif ont fait la différence. Le match aurait-il pu prendre une autre tournure si Claude Bakadal avait ouvert la marque après quelques secondes de jeu? C’est possible. Regardez notre match contre Charleroi: GrégoryDufer avait très rapidement trouvé le chemin des filets et, par la suite, nous n’avons jamais su trouver la solution pour revenir à la marque. Depuis lors, Bruges affiche un bilan de 0 point sur 6. Ce n’est pas habituel dans notre chef. TrondSollied continue à travailler comme de coutume, sans rien modifier à une méthode qui a fait ses preuves. Il ne nous parle ni plus, ni moins qu’avant. Comment je réagirais à la place de Lorenzo Staelens? Je ne suis pas entraîneur et je n’ai aucune intention de le devenir ».

16 mars: Lierse-Mouscron 1-0

Laurent Fassotte: « J’avais inscrit ce jour-là mon premier but sous le maillot lierrois. En tant que défenseur, je ne suis pas souvent à la fête et c’était donc un événement, d’autant que cette réalisation nous avait offert les trois points. Je dois reconnaître que Mouscron nous avait posé des problèmes. Nos adversaires alignaient de nombreux jeunes, et malgré cela, ils s’étaient reposés sur une bonne organisation et avaient exercé un pressing constant. Je n’ai pas du tout ressenti cette équipe en crise. Le Lierse était dans un moins bon jour, mais peut-être était-ce dû à la réplique que nous avait offert notre opposant. C’est vrai que l’Excel s’est créé très peu d’occasions de but, mais néanmoins, un coup franc de Marco Casto a été repoussé par le poteau. A quelques centimètres près, nous aurions perdu deux points précieux dans la lutte pour la deuxième place ».

22 mars: Mouscron-St.Trond 1-2

Kris Buvens: « J’ai eu la chance d’inscrire le premier but après quatre minutes de jeu. Nous aurions déjà pu tuer le match au repos. En deuxième mi-temps, Mouscron a davantage insisté, mais nous avons su porter le coup décisif. Il y a cinq ans que nous n’avions plus gagné au Canonnier. D’ordinaire, c’est un déplacement qui ne nous réussit guère. Pour l’instant, l’Excel se trouve à l’endroit où les coups pleuvent. Rien n’est épargné aux Hurlus. Voici dix jours, ils ont exercé une pression moins intense que de coutume dans leur Canonnier fétiche, mais ils ont droit à des circonstances atténuantes: lorsqu’on est privé de pions aussi importants que Tonci Martic et Mbo Mpenza, cela ne pardonne pas ».

Daniel Devos

« J’avais été surpris par le peu d’enthousiasme des Hurlus » (Olivier Baudry)

« Etre privé de Tonci Martic et Mbo Mpenza ne pardonne pas » (Kris Buvens)

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